Dans Le Village natal de mes parents, l'eau est une denrée rare, parce que ce village est situé sur une colline, et il faut descendre au fond de la vallée pour la trouver. Lorsque, tout dernièrement, j'ai passé quelques jours dans ce village, je suis allée une fois chercher de l'eau avec un enfant qui y habitait. Après avoir marché une bonne trentaine de minutes, j'ai demandé à l'enfant qui m'accompagnait dans combien de temps on arriverait, puisque cela faisait des années que je n'y étais plus allée, et qu'à la suite de plusieurs érosions le parcours avait beaucoup changé. « Encore quelques pas », m'a-t-il répondu.
La réponse de l'enfant m'a fait sourire, car elle m'a rappelé une réponse que j'avais moi-même donnée à une personne qui s'intéressait à la Science Chrétienne et qui m'avait demandé comment « être dans les pensées de Dieu », autrement dit comment prier. Je lui avais répondu qu'il fallait accomplir dix pas, et à chaque pas correspondait un des Dix Commandements que Dieu a donnés à Moïse et auxquels nous obéissons encore aujourd'hui. Voir Ex. 20:1-17.
Plus tard, en réfléchissant à ma réponse, j'ai su qu'il fallait en réalité faire uniquement deux pas pour être conscient de la présence de Dieu et pour mener une vie remplie d'amour, de joie et de paix. Ces pas ont été indiqués par Christ Jésus, en réponse à la question que lui avait posée un homme de loi: « Quel est le plus grand commandement de la loi ? » Et Jésus avait dit: « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, et de toute ta pensée. C'est le premier et le plus grand commandement. Et voici le second, qui lui est semblable: Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » Matth. 22:36-39.
« Encore quelques pas », m'a-t-il répondu... La réponse de l'enfant m'a fait sourire.
Ces paroles de notre Maître résument les Dix Commandements tout en nous montrant comment les observer. Paul l'explique bien dans l'Épître aux Romains, où il écrit: « En effet, les commandements: Tu ne commettras point d'adultère, tu ne tueras point, tu ne déroberas point, tu ne convoiteras point, et ceux qu'il peut encore y avoir, se résument dans cette parole: Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » Rom. 13:9. Lorsque nos mobiles sont inspirés par l'amour de nos semblables, nous perdons tout désir de leur nuire. La colère, la peur, le ressentiment, la jalousie et autres choses semblables n'ont plus d'emprise sur nous. Mais l'obéissance aux Commandements a encore un autre effet sur nous, en particulier lorsque nos prières sont éclairées par la Science Chrétienne. Nous comprenons alors que nous sommes les enfants de Dieu, unis dans notre relation à l'Amour divin. Cela nous libère des croyances à la division qui prétendent que nous sommes des personnes matérielles susceptibles de souffrir ou de s'opposer les unes aux autres.
Nous apprenons aussi que Dieu n'est pas loin de nous; en d'autres termes, Il n'est pas inaccessible, mais pourvoit à tous nos besoins, à chaque instant. Le Christ, la Vérité immortelle, nous indique le chemin pour l'atteindre, parce qu'il spiritualise nos pensées et notre existence. L'amour de Dieu à notre égard est permanent, et l'homme, qui est le reflet de Dieu, doit manifester cet amour envers ses semblables.
Tout en réfléchissant ainsi, je repensai à la manière dont j'ai connu la Science Chrétienne. Je comprenais qu'il s'agissait d'une suite d'événements bien agencés à un moment critique de ma vie. Je venais de renoncer à ma religion d'origine, et vous pouvez imaginer ce que cela cause comme perturbation lorsqu'on a été fidèle à une religion et qu'on change ensuite de direction. Un ami m'a alors passé Science et Santé avec la Clef des Écritures de Mary Baker Eddy. Mon premier contact avec cette révélation divine a été pour moi comme un coup de foudre. J'y ai reconnu la vérité de tous les temps que j'avais toujours recherchée. Je n'avais jamais trouvé auparavant une expression si profonde de la pensée spirituelle chez un auteur contemporain, ni une explication si exacte et si concise des passages des Écritures.
Pendant la période où je lisais Science et Santé, un soir, en tournant les boutons de la radio, je suis tombée sur l'émission en français du Héraut de la Science Chrétienne. Par la suite, j'ai appliqué sans hésiter la méthode de guérison métaphysique décrite dans ce livre, d'abord sur moi-même, ensuite sur ceux qui, autour de moi, me demandaient de l'aide. J'ai donc obtenu plusieurs guérisons par la prière: des maux de tête violents ont disparu, des accès fréquents de paludisme ont diminué et finalement disparu. J'ai aussi été rétablie facilement après une chute qui m'avait endommagé le fémur. Un après-midi, en effet, alors que j'étais en train de faire le ménage chez moi, j'ai glissé sur le sol. Auparavant, j'avais accepté la croyance que j'avais tendance à perdre l'équilibre, et cela semblait avoir constitué un facteur dans ce cas. Dans Unité du bien, Mary Baker Eddy écrit: « Si la prétention est présente à la pensée, alors la maladie devient aussi tangible que n'importe quelle réalité. » Unité du bien, p. 54.
La douleur était très vive, mais je me suis élevée mentalement en priant et en niant être un mortel matériel susceptible d'être endommagé. Je savais que je ne pouvais pas être séparée de Dieu. J'ai alors fait des efforts pour marcher d'une pièce à l'autre, en gardant à la pensée, jusqu'à ce que la douleur disparaisse, cette vérité sublime écrite dans Science et Santé: « Les accidents sont inconnus à Dieu, l'Entendement immortel, et nous devons abandonner la base mortelle de la croyance et nous unir à l'unique Entendement, afin de remplacer la notion de hasard par le vrai sens de la direction infaillible de Dieu et faire ainsi paraître l'harmonie. » Science et Santé, p. 424.
Nous pouvons tous, chacun à sa façon, faire l'expérience de cette spiritualité grâce aux pas que nous effectuons afin de mieux connaître Dieu.
Les jours qui suivirent ont été merveilleux, parce que la faculté de locomotion est très vite revenue sans rééducation spéciale à mesure que les pensées erronées me concernant étaient rejetées pour être remplacées par la compréhension de ma véritable identité d'idée spirituelle, ou reflet, de Dieu.
Le sens matériel de la vie terrestre semble nous attacher à la matière comme un oiseau dont les ailes sont collées sur un arbre par de la glue. Pour nous détacher de la matière, nous devons nous efforcer de comprendre spirituellement que nous sommes les enfants de la Vie divine. La Science Chrétienne nous montre que la « glue » qui semble nous attacher à la matérialité n'a aucune substance. Il n'y a jamais eu, et il n'y aura jamais, de lien entre la matière et l'Esprit. Accepter cela nous libère de la maladie, des blessures, de la pauvreté et de tout ce qui prétend que nous sommes matériels.
Je repensais à tout cela en remontant de la rivière, avec une grande gourde d'eau sur la tête. La pente raide était faite uniquement d'escaliers de grosses racines d'arbres découvertes à la suite du ruissellement des eaux de pluie. Ma joie était grande et profonde en admirant cette belle petite forêt. Cette joie me rappela que ma nature spirituelle se compose de qualités spirituelles: l'amour, la beauté, l'intelligence et la bonté. Avec ces pensées, j'ai réussi à escalader sans peine la colline !
J'ai été très heureuse, il y a quelques années, de suivre le cours Primaire de Science Chrétienne qui m'a aidée à mieux comprendre qu'en Dieu il n'y a aucune ombre, aucune erreur. Ce cours a ordonné des idées très éparses que j'avais sur la Science Chrétienne. Il a laissé sur moi une impression spirituelle inoubliable.
Nous pouvons tous, chacun à sa façon, faire l'expérience de cette spiritualité grâce aux pas que nous effectuons afin de mieux connaître Dieu. Que nous en fassions deux, dix ou plus, afin d'obéir à Sa loi, nous pouvons nous attendre à des progrès et à la guérison.
