Mon Mari Et Mol avons appris, il y a bien longtemps, que c’est grâce à la prière que tous nos problèmes se résolvent. C’est pourquoi, lorsqu’il a commencé à avoir mal aux reins, nous nous sommes tournés naturellement vers Dieu. Au cours de nos prières, ces paroles de Paul aux chrétiens de Philippes nous sont venues à l’esprit: « Oubliant ce qui est en arrière et me portant vers ce qui est en avant, je cours vers le but, pour remporter le prix de la vocation céleste de Dieu en Jésus-Christ. » Phil. 3:13–14. Nous savions que Dieu, l’Entendement toujours présent, communique sans cesse des idées justes, forçant l’erreur à se dévoiler afin d’être corrigée.
Ce verset contenait un enseignement profond, une réponse à nos prières. Si quelqu’un avait pu être prisonnier du passé, sans espoir d’avenir, c’est bien Paul. Il avait persécuté les chrétiens et s’était opposé implacablement à l’Évangile. Mais dès qu’il se fut converti au christianisme, sa vie changea du tout au tout. Lorsque le Christ, la Vérité, lui eut fait entrevoir un amour assez puissant pour pardonner tout en détruisant l’erreur, son concept de Dieu et de l’homme se modifia. Sa pensée et sa conduite s’en trouvèrent transformées. Il s’affranchit de certains défauts ainsi que de ses anciens péchés. Le passé aurait pu le condamner à l’inaction, mais, oubliant ce qui était derrière lui, il regarda vers l’avenir.
Lorsque sa pensée fut transformée, paul comprit que Dieu « efface » bel et bien les transgressions. Voir Ps. 51:3. Il put alors se pardonner à lui-même, oublier le passé et courir vers le but du véritable chrétien, en exprimant les qualités divines pleines d’amour que Christ Jésus manifestait plus que tout autre.
En réfléchissant à tout cela, il nous est apparu qu’il était temps de nous débarrasser d’un fardeau mental pesant, que nous portions tous les deux depuis plus de quarante ans. Ayant reçu une éducation Scientiste Chrétienne, j’avais appris à aimer le bien exprimé chez les autres. Je ne m’étais donc pas attendue à réaction qu’a eue ma famille envers mon mari, juste après notre mariage. Il avait, à leurs yeux, le tort d’être issu des « mauvais quartiers » de la ville, alors qu’il était, à mes propres yeux, aimant, honnête, fidèle, travailleur et toujours prêt à aider les autres. Lorsque, dans notre innocence, nous avons rendu visite à frères, il nous a été dit en termes on ne peut plus clairs que nous étions indésirables. Avant de pouvoir démontrer plus pleinement la fraternité bien réelle entre tous les hommes, il nous a semblé sage, à l’exemple d’Abraham Voir Gen. 13:5–9., de nous séparer d’eux, au lieu de nous disputer.
Au cours des années, mon mari s’est mis, lui aussi, à courir vers le but, sur les traces de Christ Jésus, en apprenant à connaître la nature et la condition véritables de l’homme créé par Dieu. Son étude de la Science Chrétienne lui a valu beaucoup de belles guérisons. Il est devenu membre d’une filiale de l’Église du Christ, Scientiste, et a suivi le cours de Science Chrétienne.
Un jour, un de mes frères s'est approché de moi, à la fin du service religieux. Les larmes aux yeux, il m’a avoué que ma famille avait toujours cru que nos enfants finiraient en prison, et qu’il se rendait compte, à présent, qu’ils avaient eu grand tort de penser cela. J’étais abasourdie. « N’avons-nous pas le même Père ? Comment avez-vous pu penser une chose pareille ? » lui ai-je demandé. «Je ne sais pas », s’estil contenté de répondre en baissant la tête.
J’étais incapable d'ajouter quoi que ce soit. En rentrant à la maison, je me suis mise à pleurer. Je me trouvais face à mon propre ressentiment ! J’ai prié avec ces mots tirés de Science et Santé de Mary Baker Eddy: « Pas à pas ceux qui se confient en Lui trouveront que “Dieu est pour nous un refuge et un appui, un secours qui ne manque jamais dans la détresse”. » Science et Santé, p. 444. Je savais que le sens spirituel des faits de l’être révèle ce « secours qui ne manque jamais».
La loi divine du progrès exige que nous fassions chaque pas qui mène à la perfection. Dès que nous décelons les signes d’un manque apparent de spiritualité, le sens spirituel nous éclaire sur le chemin ascendant, jusqu’à ce que nous comprenions mieux la perfection absolue de Dieu et de l’homme. La sagesse divine nous exhorte sans cesse à nous élever dans la pleine compréhension de notre identité véritable, reflet spirituel de Dieu, et à prendre conscience du fait que nous somme tous, dès maintenant, les enfants de Dieu.
Nous avons appris qu’il est indispensable à nos progrès spirituels et à notre bien-être d’aimer notre prochain au point de le voir tel que Dieu le voit.
Par la suite, lorsque ce même frère m’a demandé de l’aider, face à un problème alarmant, j’ai été de tout cœur avec lui dans cette épreuve. J’ai pu lui prouver mon soutien et mon affection sans réserves.
Mais quel rapport tout cela avait-il avec le problème de mon mari ? En priant, nous nous sommes rendu compte que, depuis que mon mari avait pris sa retraite, nous repensions beaucoup au passé. Et nous avons constaté, avec surprise, que nous éprouvions encore bien du ressentiment. Nous devions nous guérir de ce ressentiment. L’erreur — ce que le Nouveau Testament appelle marcher selon la vanité de ses pensées Voir Éph. 4:17. — était à l’origine du problème de mon mari. Nous avions entretenu de la colère, de l’amertume et de la rancune au sujet de ce que nous considérions être les torts des autres, tout en nous condamnant pour nos propres erreurs. L’auteur de l’Épître aux Éphésiens décrit cet état d’esprit erroné quand il dit: « Ils ont l’intelligence obscurcie, ils sont étrangers à la vie de Dieu, à cause de l’ignorance qui est en eux, à cause de l’endurcissement de leur cœur. » Éph. 4:18.
Nous avons appris qu’il est indispensable à nos progrès spirituels et à notre bien-être d’aimer notre prochain au point de le voir tel que Dieu le voit, l’enfant bien-aimé et affectueux de l’Amour divin même. Il nous fallait donc rejeter cette conception erronée du passé, pour pardonner et oublier. Nous avons laissé la sagesse divine nous révéler l’individualité véritable de la famille universelle de l’homme, et nous avons rejeté les fausses opinions qui empêchent de voir l’état naturel de perfection des enfants de Dieu. Ce pardon, qui est une qualité essentielle de l’Amour divin même, a transformé la pensée de mon mari et l’a guéri physiquement.
Chacun de nous doit progresser individuellement. Réjouissonsnous de savoir que c’est Dieu qui suscite ces progrès, c’est Lui qui nous transforme; bien que cela ne soit pas toujours évident sur le moment, il s’agit là de ces « choses [qui] concourent au bien de ceux qui aiment Dieu ». Rom. 8:28. C’est là la véritable réponse à nos prières.
La charité est patiente, elle est pleine de bonté;
la charité n’est point envieuse;
la charité ne se vante point, elle ne s’enfle point d’orgueil,
elle ne fait rien de malhonnête, elle ne cherche point son intérêt,
elle ne s’irrite point, elle ne supçonne point le mal,
elle ne se réjouit point de l’injustice, mais elle se réjouit de la vérité...
I Corinthiens 13: 4-6
