Ceux Qui Pratiquent aujourd'hui la guérison par la Science Chrétienne donnent parfois à leur traitement mental un caractère trop général. On entend souvent dire que l'essentiel du traitement consiste à nier l'erreur et à prendre conscience de la totalité de Dieu. Mais, si l'on ignore que c'est là une description fort succincte de la véritable pratique, pareille affirmation est une caricature de ce qui constitue un travail de guérison efficace. C'est un peu comme si un pâtissier prétendait qu'il s'était contenté, pour confectionner un gâteau, de jeter n'importe comment les ingrédients dans un plat, de mettre le tout au four pour l'en sortir ensuite tel quel.
Il est indispensable d'acquérir les qualités chrétiennes pour pratiquer avec succès la guérison par la Science Chrétienne. Nous lisons dans la Bible: « La préparation du cœur de l'homme, et la réponse que donne la bouche viennent de l'Éternel. » Prov. 16:1 (d'après la version King James). Il est à remarquer que le traitement a peu d'effet sans « la préparation du cœur ». Mary Baker Eddy insiste sur ce point dans les premières pages du chapitre de Science et Santé avec la Clef des Écritures intitulé « Pratique de la Science Chrétienne ». Après y avoir posé la base essentielle de tout travail de guérison, elle y expose en détail la méthode de traitement.
Le lecteur attentif remarquera que ce chapitre comporte des instructions bien précises. L'auteur y explique qu'à la base de tout mal se trouvent souvent des erreurs spécifiques qui exigent une attention spéciale. Si l'on se réfère aux instructions données pour guérir un accès de fièvre, la tuberculose, la paralysie, les effets d'un accident, l'alcoolisme, le tabagisme, etc., on y trouvera des exemples d'arguments qui aideront à traiter chaque cas.
Quelqu'un qui vient d'entreprendre l'étude de cette Science répugne parfois à traiter les cas aussi spécifiquement que le recommande ce chapitre. Il pense que cela exige qu'on s'intéresse trop au problème. Pourtant, une crevaison sur la route nous fait sortir sans hésiter la manivelle, placer la voiture sur le cric, déboulonner la roue, la retirer et la remplacer par la roue de secours qui nous permettra de repartir. Il ne servirait à rien de procéder à une lubrification générale. Le traitement spirituel n'a rien à voir avec les choses de ce monde, mais, souvent, il comporte aussi des étapes bien précises.
C'est le sens spirituel qui guide le métaphysicien dans son travail. On ne découvre pas l'erreur à détruire en se livrant à des analyses psychologiques ou à l'étude de théories médicales. Bien au contraire. Cette révélation se produit très souvent à des moments de grande inspiration. C'est la lumière de la Vérité qui révèle l'erreur se dissimulant dans la pensée, et, en même temps, élimine cette erreur et ses effets.
Quand l'expérience nous a appris combien il est important de discerner et de rectifier les erreurs spécifiques qui se dissimulent dans la pensée, nous pouvons parfois craindre de ne pas savoir détecter l'erreur à détruire. La Bible nous rassure sur ce point: « Il n'y a rien de caché qui ne doive être découvert, ni de secret qui ne doive être connu. » Luc 12:2. L'erreur en question, c'est peut-être que l'erreur prétend être impossible à discerner. La vérité selon laquelle l'Entendement, Dieu, qui sait tout, gouverne consciemment, à tout instant, chaque atome de sa création est un antidote efficace contre cette croyance erronée et l'élimine complètement.
Prenons un exemple. Un praticien de la Science Chrétienne travaillait pour un nouveau patient depuis plusieurs jours, mais le mal refusait de céder. C'était comme si l'on donnait de la tête contre un mur. Néanmoins, le praticien continua à s'attacher à l'image que lui montrait le Christ d'un homme parfaitement conforme à la volonté de Dieu. De nombreuses erreurs de pensée latentes furent découvertes et éliminées. Ce jour-là, au bout de plusieurs heures de prière, le praticien s'arrêta et sortit dans le jardin.
Un nouveau massif de fleurs avait besoin d'être râtissé. Tout en brisant les mottes de terre, le praticien remarqua que le sol grouillait de vers de terre. Tout jardinier sait que c'est bon signe: le mouvement constant des vers aère la terre. Cela lui rappela le passage de The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany où Mary Baker Eddy écrit: « Les hommes évitent la vérité tranchante qui pénètre le fer et le sol, jusqu'au moment où ils sont obligés de lui accorder un regard. Ils lui ouvrent alors leur cœur pour y recevoir l'être véritable, la santé, la sainteté et l'immortalité. » Miscellany, p. 160. A ce moment-là il était évident que, même si la croyance prétendait être obstinée, bien ancrée et dure comme du fer, l'action pénétrante de la Vérité, plus puissante qu'un rayon laser, opérait avec une force irrésistible. Dieu oblige l'homme, Son reflet, à répondre à Son amour. C'est la loi naturelle et éternelle de l'être.
L'erreur affirmant que le mal, dur comme du fer, était impénétrable, fut vraiment considérée comme une erreur. L'inspiration qu'apportait la Vérité la détecta et l'élimina. Alors, la voix de la Vérité se fit entendre clairement pour révéler un état de santé parfaite. Le patient la perçut et fut guéri.
Celui qui est touché par le Christ discerne la Vérité qui affranchit. Nous lisons dans l'Hymnaire de la Science Chrétienne:
Dieu sait les anges qu'il vous faut
Et par leur ministère,
Vous guidera plus haut.Hymnaire, n° 9.
En révélant la perfection immuable de Dieu et de l'homme, Christ (la Vérité) présente l'idée qui élimine toute fausse croyance affligeant le patient. Pour mettre un terme au problème, il est nécessaire de traiter spécifiquement les erreurs qui perturbent la pensée. On ressent alors la paix et l'amour qui émanent de Dieu.
Collaborateur de la rédaction du Héraut de la
Science Chrétienne, du Christian Science
Journal, et du Christian Science Sentinel.