Le Pardon Est une exigence divine. Si nous sommes chrétiens, nous devons pardonner. Le Maître, Christ Jésus, nous demande de prier ainsi: « Pardonne-nous nos offenses, comme nous aussi nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés. » Matth. 6:12. Lorsque nous ne pardonnons pas à ceux que nous estimons nous avoir porté préjudice, il nous est difficile de sentir l'amour dont Dieu nous entoure. Nous constatons même que les guérisons sont plus laborieuses.
Les questions foisonnent lorsque nous nous interrogeons sur le pardon. En quoi consiste vraiment l'acte de pardonner ? Est-il suffisant de ne plus être irrité, ou faut-il pardonner et tout oublier ? Devons-nous pardonner même lorsque nous sommes convaincus d'avoir été profondément blessés par quelqu'un ?
Il y a plusieurs années, je traînais comme un très lourd fardeau les ressentiments engendrés par les mauvais traitements que j'avais subis pendant mon enfance. J'estimais ces ressentiments tout à fait justifiés. Après tout, je ne haïssais pas ceux qui m'avaient fait du mal, je ne voulais simplement plus rien avoir à faire avec eux. Et, pour être honnête, je désirais en secret qu'ils souffrent comme j'avais souffert. Cette attitude n'était guère chrétienne. Peu à peu, en priant à ce sujet, je me rendis compte que je ne désirais pas continuer de traîner ce fardeau. Il affectait ma capacité d'aimer autrui. Je ne me sentais pas libre, mais triste et accablée.
Un jour, j'ai demandé sincèrement à Dieu comment je devais m'y prendre pour pardonner. J'ai alors acquis une merveilleuse assurance, la certitude que j'allais être délivrée de ces ressentiments. Je savais que, d'une manière ou d'une autre, Dieu me montrerait ce que je devais savoir. J'ai eu aussitôt l'impression d'être déjà délivrée. Je me rendais compte que nul ne pouvait me faire de mal ou me détruire. Comme le dit le Psalmiste, « la force est à Dieu » Ps. 62:12.. Et Mary Baker Eddy écrit dans Science et Santé, le livre d'étude de la Science Chrétienne: « Le seul pouvoir qu'a le mal, c'est de se détruire lui-même. Il ne pourra jamais détruire un seul iota du bien. » Science et Santé, p. 186. Elle dit aussi dans le même ouvrage: « Nul entendement mortel n'a le pouvoir, le droit ou la sagesse de créer ou de détruire. Tout est sous l'empire du seul Entendement, savoir Dieu. » Ibid., p. 544.
Puisque Dieu, le bien, est et a toujours été le seul pouvoir, il n'existe absolument aucune place ni aucune possibilité pour un autre pouvoir, d'où qu'il vienne. Les actes cruels semblent posséder du pouvoir, produire un effet destructeur, mais ils ne peuvent ni endommager ni détruire notre véritable identité, qui est spirituelle. Grâce à nos prières fondées sur la compréhension croissante de la nature indestructible de notre être spirituel, les effets de ces actes s'estompent dans notre pensée et nous sommes libérés. Notre être véritable est créé, protégé et soutenu par Dieu, quels que soient les apparents agissements du mal. Il n'existe rien qui soit susceptible de détruire l'homme. Nous pouvons donc nous appuyer sur un fondement spirituel solide pour pardonner.
Jésus pardonna même au moment où il était crucifié. Il s'écria: « Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu'ils font. » Luc 23:34. Il savait que les souffrances du crucifiement ne pouvait que donner la preuve de la vie éternelle.
Quel exemple ! Le fait de comprendre qu'aucune personne ni aucune circonstance n'est capable de nous détruire, ni même de nous porter préjudice, constitue un pas fondamental en direction du pardon.
Lorsque j'ai perçu cela, j'ai été inondée de joie, la joie de me sentir intacte, indestructible, quels que soient les événements qui semblaient s'être produits dans mon enfance. Mon identité, ma pureté, mon innocence, créées par Dieu, n'avaient pas été touchées, car Dieu les protégeait sans cesse.
J'ai éprouvé ensuite de la compassion pour ceux à qui j'en avais voulu. Il me paraissait évident qu'ils n'avaient pas agi comme ils l'avaient fait pour me punir, mais parce qu'ils ne savaient pas se comporter autrement. Nous lisons dans Science et Santé: « Si l'entendement mortel savait être meilleur, il serait meilleur. » Science et Santé, p. 186. Les gens ne décident en général pas consciemment d'être mesquins, coléreux, cruels. Souvent, ils sont eux-mêmes plongés dans la souffrance et ne savent pas comment s'en sortir. Alors, ils s'en prennent aux autres. Le fait de savoir que ceux qui avaient semblé me faire du mal souffraient et luttaient, eux aussi, m'aida à leur pardonner.
Enfin, j'ai compris que Dieu, qui est l'Amour infini, aime chacun de Ses enfants. J'étais heureuse à l'idée que ceux envers lesquels j'avais ressenti de l'amertume étaient aimés de Dieu, étaient en fait Ses enfants spirituels. Je me réjouissais de savoir que Dieu les connaissait tels qu'ils étaient en vérité, et qu'ils étaient dignes d'amour. Ce fut là un grand réconfort, et une étape importante sur la voie du pardon. J'ai repris contact avec ces gens, et nous avons aujourd'hui des relations cordiales.
Nous pouvons laisser l'amour de Dieu pour l'homme nous laver de toute haine et de tout ressentiment. Nous pouvons sentir la profonde action purificatrice qui a lieu lorsque nous admettons avec humilité que chacun des enfants de Dieu est digne d'être aimé, et comprenons que les actes humains qui voudraient contredire cette réalité relèvent d'éléments qui ne font pas partie de la véritable identité de l'homme. Le pardon consiste à aimer la nature réelle de chacun en sa qualité de reflet de Dieu, nature qu'il peut apprendre à exprimer dans sa vie; c'est se défendre avec véhémence d'accepter que des éléments dissemblables à Dieu fassent partie de lui. Un tel pardon est essentiel, non seulement pour le bien des autres, mais aussi pour notre propre salut. Il exprime la constance et le caractère immuable de l'amour de Dieu, pour nous et pour les autres.
Lorsque nous avons été purifiés de tout ressentiment et de toute amertume, nous découvrons que le pardon, au sens le plus pur du terme, consiste à comprendre qu'il n'y a rien à pardonner, du fait même de la nature de Dieu et de celle de l'homme, expression de l'Amour divin. C'est là un joyeux cheminement, qui nous permet de nous sentir près de Dieu, qui nous rend notre plénitude et notre capacité d'aimer les autres en tant qu'enfants de Dieu. Il vaut la peine d'y travailler !
Aimez-vous ardemment les uns les autres,
de tout votre cœur, puisque vous avez été régénérés,
non par une semence corruptible,
mais par une semence incorruptible,
par la parole vivante et permanente de Dieu.
I Pierre 1:22, 23