J’entends Encore mes parents me demander de m’asseoir et m’annoncer qu’ils allaient divorcer. Je ne pouvais croire qu’une telle chose puisse se produire dans notre famille. Nous avions toujours été très proches: nous parlions de nos problèmes et nous passions d’excellents moments ensemble. J’eus d’un seul coup l’impression de voir disparaître toute assise, la source même de mon identité. Je perdis toute confiance en moi et tout désir d’exceller. Vers qui allais-je me tourner, vers mon père ou vers ma mère ? Je me disais que s’ils n’étaient plus capables de s’aimer l’un l’autre, ils ne devaient plus m’aimer beaucoup.
Entraîné par ce courant d’émotions négatives, je me mis à absorber de l’alcool et de la drogue, et cela, de plus en plus souvent. A la suite d’un mauvais voyage, je me sentis si perdu, si désespéré que je compris que je devais trouver le moyen de sortir de cette dépression si je voulais continuer à vivre.
J’avais fréquenté l’école du dimanche de la Science Chrétienne des années auparavant, et ma mère me suggéra d’appeler un praticien de la Science Chrétienne pour lui demander de l’aide. Ne voyant pas d’autre solution, je décidai de téléphoner. Avec une immense gentillesse, le praticien m’assura que Dieu m’aimait, puisque j’étais Son fils bien-aimé, et qu’Il effacerait tous mes doutes et répondrait à toutes mes questions. Cela me donna une lueur d’espoir. Après avoir raccroché, je n’étais plus angoissé, et une grande nervosité ainsi que des maux d’estomac persistants avaient disparu. L’idée que Dieu m'aimait était devenue si réelle qu’elle avait pris pour moi plus d’importance que la douleur et la confusion.
Ce n’était là que le début d’un long processus de guérison. Je me rendis vite compte que, pour garder ce sentiment joyeux du grand amour et de la puissance de Dieu, je devais apprendre à connaître la nature divine et à appliquer ce que je découvrais à ma situation familiale.
Tout cela se fit graduellement. Mais, grâce à l’aide quotidienne d’un praticien et à des heures de prière et d’étude de la Bible et des écrits de Mary Baker Eddy, je saisis mieux le lien précieux qui unit l’homme à Dieu. J’affirmais sans me lasser que Dieu est ma vie. Pas à pas, je me rendis compte que j’étais en réalité l’enfant bienaimé de Dieu, parfait et complet, et que Lui seul dispensait toutes les qualités — l’amour, la joie, la paix — que j’avais trouvées à la maison. Cette vérité était réconfortante, parce qu’elle me montrait qu’en apprenant à connaître mon Père-Mère Dieu, je pouvais retrouver tout le bien qui semblait avoir disparu. Même si la tentation d’être déprimé était très forte, la bonté et l’amour de Dieu étaient toujours présentes, et je pouvais Le reconnaître et penser à Lui toutes les fois que je le désirais. Le Psaume 91 devint mon compagnon de route, en particulier le premier verset: « Celui qui demeure sous l’abri du Très-Haut repose à l’ombre du Tout-Puissant. »
Il m’apparut que je devais laisser mes pensées demeurer auprès de Dieu, et Le laisser me dire ce qui était vrai de mon identité spirituelle et de celle de mes parents.
Pas à pas, je percevais que la colère et le ressentiment ne venaient pas de Dieu, et ne pouvaient donc exister en l’homme, Son expression. Je vis que l’œuvre de Dieu était complète et que Ses enfants, dont mes parents et mes amis, faisaient en réalité partie de Sa création parfaite. Chaque fois que se présentaient des suggestions prétendant que j’étais solitaire, ou que personne ne se préoccupait de moi, je les renversais avec ardeur en affirmant qu’un enfant de Dieu ne pouvait être séparé du bien que dispense son divin Père. Cela me permit de comprendre que Dieu, l’Amour divin, ne connaissait pas de mortels imparfaits, mais qu’Il connaissait et aimait mes parents et moimême comme Ses enfants parfaits et bien-aimés.
A mesure que j'apprenais à exprimer cet Amour infini, je ressentais une plus grande assurance, et le désir de consommer des drogues et de l’alcool finit par disparaître complètement. Je m’en remis de plus en plus à la sollicitude divine et je vis qu’aucun enfant, ou idée, du Père ne pouvait être rejetée, mal placée ni oubliée. J’appris que lorsque nous travaillons et prions pour comprendre la paternité et la maternité de Dieu, nous ne pouvons manquer de reconnaître l’infinité des qualités spirituelles que peut exprimer chacun de Ses enfants.
Je vis que le fait de penser en tout premier lieu à soi-même n’apportait à personne aucun bonheur durable. L’occasion se présenta alors naturellement d’aider les autres. Je trouvai dans cette activité une satisfaction et une joie réelles. Je découvris ce qu’explique Mary Baker Eddy dans l’interprétation de la Prière du Seigneur (Science et Santé avec la Clef des Ecritures, p. 17).
« Pardonne-nous nos offenses, comme nous aussi nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés ;
Et l’Amour se reflète dans l’amour. »
En regardant en arrière, je me rends compte qu’il est pour nous inévitable de comprendre que Dieu est notre véritable Père-Mère, que notre vie familiale soit normale ou non. Lorsque je reconnus que Dieu est mon véritable Père-Mère, mes relations avec mes parents s’amélioèrent, et cela a continué ainsi.
Je sais qu’aucun des enfants de Dieu n’a jamais été, même un instant, privé de Sa protection et de Son amour. Mary Baker Eddy écrit (Écrits divers, p. 151): « Dieu est notre Père et notre Mère, notre Ministre et le grand Médecin. Il est l’unique parent véritable de l’homme sur la terre et dans les cieux. »
Duxbury (Massachusetts), U.S.A.
