Depuis QuelQue Temps, nous avons pris l’habitude d’apporter nos livres à la table du petit déjeuner. Non pas les manuels scolairs, mais la Bible et Science et Santé de Mary Baker Eddy. De cette façon, chacun absorbe quelque nourriture spirituelle en même temps que son jus d’orange. Nous lisons les Leçons bibliques indiquées dans le Livret trimestriel de la Science Chrétienne. Bien entendu, cette habitude comporte des risques. Certaines pages sont collées ensemble par de la confiture durcie. Le texte du Psaume 23 est tout gondolé pour avoir reçu des éclaboussures de lait. Et, en toute franchise, j’ai souvent soupçonné les enfants d’être plus intéressés par les dessins des boîtes de cacao que par ce que nous lisions. Mais sait-on jamais...
Ce matin, par exemple, notre fils de dix ans a posé des questions au sujet de Dieu. Il désirait mieux comprendre comment on obtient des résultats en écoutant Dieu. Ma femme lui a fait part de quelques idées et lui a assuré qu’il pouvait même écouter les directives divines lorsqu’il faisait une interrogation écrite. Son frère de six ans, à la veille d’entrer à la grande école, a voulu savoir si une telle attitude pouvait être considérée comme une tricherie. Sa sœur de huit ans l’a rassuré: elle savait que c’était bien de prier, n’importe quand, même pendant une interrogation écrite.
Je n’ai pu m’empêcher de souhaiter que ce genre d’échange se produise plus souvent dans notre vie familiale; que nous puissions avoir davantage de temps pour les questions importantes, pour une véritable communication entre les membres de la famille et, surtout, pour un véritable dialogue entre un père et ses enfants.
Dans la précipitation et la dispersion de la vie moderne, les moments à consacrer au dialogue sont bien trop souvent sacrifiés à autre chose. J’ai constaté cependant que ce ne sont pas les cours sur la gestion du temps ou sur la communication qui apportent une solution idéale à ce problème, mais la découverte de la valeur de la prière, de la communication avec Dieu. Car cette communication influence en profondeur les rapports que nous avons avec nos enfants.
Si l’on y pense bien, la communication la plus pure qui soit est celle qui existe entre Dieu, le Père de chacun de nous, et Son enfant. Par l’intermédiaire de Son Christ, Dieu nous assure de notre spiritualité et de notre perfection. Mary Baker Eddy écrit dans Science et Santé: « Le Christ est la vraie idée énonçant le bien, le message divin de Dieu aux hommes, parlant à la conscience humaine.» Science et Santé, p. 332. Le Christ, l’esprit de l’Amour, atteint l’humanité par des voies qu’elle peut comprendre. Là où il y a dispersion, le Christ apporte un sentiment d’unité. Là où il y a froideur et malentendus, le Christ apporte chaleur et lumière. Là où le courant d’amour et de sollicitude est obstrué ou arrêté, le Christ ouvre la voie. Le Christ guérisseur vient à nous d’une façon qui peut se sentir aussi bien que se percevoir intellectuellement. Il s’adresse au cœur aussi bien qu’à la tête.
Cependant, comme c’est toujours le cas dans des échanges positifs, cette communication est à deux voies. Il ne suffit pas qu’un message clair émane de Dieu, il nous faut aussi faire preuve de réceptivité. Lorsque nous calmons notre pensée pour nous adresser au Père, en écartant l’encombrement mental qui vient souvent d’une trop grande précipitation, nous sentons Sa présence. Nous nous détournons en fait d’un concept matériel de la vie pour ouvrir notre pensée à l’Esprit, Dieu, et savoir que nous sommes inséparables de Lui puisque nous sommes Son idée spirituelle, l’homme. Alors, le message du Christ nous parvient.
On peut probablement dire, sans risque de se tromper, que la plupart des pères, croyants ou non, désirent s’entretenir avec leurs enfants dans l’esprit de l’Amour. La société peut ne pas considérer ce désir, ni la réponse qui lui est apportée, sous un angle religieux. Ce désir constitue pourtant une forme de prière. Et le Christ est le message venant du Père qui vient le combler.
C'est notre Père céleste qui est la source de toute véritable communication. Donc, plus notre communion avec Dieu devient intense et laisse l’esprit du Christ remplir notre conscience, mieux nous exprimons les qualités de Dieu qui nous permettent de bien communiquer avec nos fils et nos filles. Les efforts que nous déployons pour témoigner une véritable affection à nos enfants — et à notre conjoint — sont alors spirituellement renforcés.
Il n’existe guère de plus grands obstacles à la compréhension mutuelle et au plaisir d’être ensemble que la volonté humaine. Celui qui s’entête dans son opinion personnelle n’est pas disposé à écouter ni à aimer. Mais les murs de granit de la volonté humaine se dissolvent lorsque se manifeste l’esprit de l’Amour divin, que Jésus exprima à un degré suprême. Alors, la sollicitude et la compréhension unissent tous les membres de la famille sur un terrain commun.
C’est cette douceur de la pensée que la société attend de plus en plus des pères. Quels que soient les problèmes qu’a suscités l’évolution du statut des hommes, des femmes et de la cellule familiale, elle a eu au moins un effet positif: le stéréotype du père chargé de gagner le pain de la famille sans trop s’occuper des enfants s’est envolé. Les qualités associées à cette nouvelle image du père expriment mieux la sollicitude et l’amour éternels de notre Père à tous.
Ce verset des Psaumes: « L’Éternel est mon berger: je ne manquerai de rien » nous assure qu’il existe une réponse à tout besoin, à tout désir légitime. Cette promesse est réconfortante pour tous ceux qui désirent devenir de meilleurs pères, pour tous ceux qui désirent voir se manifester davantage la sollicitude paternelle et maternelle de Dieu envers Ses enfants dans le besoin. Mais le psaume montre sans ambiguïté que chacun de nous a aussi son rôle à jouer. Le Berger nous conduit dans de « verts pâturages » Ps. 23:1, 2., lorsque nous écoutons Dieu en priant et que nous nous laissons guider par Lui, lorsque nous répondons au message qu’Il adresse à chacun de Ses enfants.
S’imposer la discipline de communier régulièrement avec notre Père, Dieu, peut tout changer pour notre famille. En effet, plus nous sommes attentifs au message de l’amour constant qu’Il porte à Son enfant, mieux nous sommes à même de témoigner de l’amour à nos enfants. Et le temps que nous passons avec eux en sera d’autant plus fécond, même si la Bible se trouve tachée de confiture.