Au Sud De l’Angleterre, non loin de la côte, s’étendent les collines des South Downs. Le randonneur qui parcourt le réseau entrelacé des sentiers publics découvre des vues panoramiques d’une beauté exceptionnelle.
L’un des sentiers suit la piste des South Downs, chemin emprunté par d’innombrables voyageurs depuis la période préhistorique. A l’extrémité est de cette ancienne route se dresse une série de falaises là où la terre rencontre la mer: ce sont les Sept sœurs. Si l’on poursuit cette route en lacet, en laissant derrière soi le petit village de Crowlink, on arrive, après avoir franchi une vallée étroite, au sommet de l’une des Sept sœurs, où, par un après-midi brumeux, on a l’impression que le ciel et la mer ne font qu’un. Et puis soudain, on se trouve au bord d’un précipice, en haut d’une falaise qui descend à pic sur la plage rocheuse située quelque cinquante mètres plus bas. Le contraste entre les collines verdoyantes, la mer d’un bleu métallique et la ligne déchiquetée des falaises crayeuses forme un paysage naturel des plus spectaculaires.
Au bord du précipice, cependant, l’absence de toute barrière de protection engendre un sentiment d’insécurité. Peu de randonneurs pourraient rester longtemps au bord de ces falaises qui s’effritent sans éprouver l’impérieuse nécessité de reculer de quelques pas pour se sentir sur un sol plus sûr.
Il semble parfois que le sombre cours de l’existence humaine conduise brusquement au bord de toutes sortes de précipices. Il peut s’agir d’une crise financière ou d’un problème personnel imprévus: un licenciement, la perte de sa maison à la suite d’une catastrophe naturelle, une grossesse non désirée, la menace d’un divorce, la déchéance d’un membre de la famille alcoolique ou drogué. La liste pourrait s’allonger indéfiniment. Mais ce qui préoccupe avant tout la plupart des gens et même les obsède, c’est leur santé. Des symptômes pénibles, des douleurs chroniques, la peur de la contagion, des descriptions frappantes de maladies graves ou d’épidémies, tout cela a de quoi priver quel-qu’un de son équilibre intérieur et lui faire craindre pour sa liberté d’action, son bien-être et son bonheur, voire même pour sa vie.
Mary Baker Eddy, qui a découvert la Science Chrétienne, a beaucoup écrit sur la nature de la crainte et sur la façon de la surmonter. Dans Science et Santé avec la Clef des Écritures, elle montre combien il est essentiel d’affronter la peur sur une base scientifique chrétienne. Elle démontre aussi qu’une telle approche est absolument nécessaire à la guérison par un traitement métaphysique. Ce traitement — cette prière — par la Science Chrétienne exige toujours une véritable expression de l’Amour divin et une certaine compréhension de la réalité spirituelle, capables d’éliminer tant la crainte que l’ignorance de l’entendement mortel prompt à engendrer cette crainte. Les fausses croyances, causes prédominantes de la maladie, sont traitées de façon spécifique dans les prières des Scientistes Chrétiens. Lorsqu’une fausse croyance cède à une vue correcte de Dieu et de l’homme, la régénération spirituelle et la guérison s'ensuivent forcément.
Dans Science et Santé, Mary Baker Eddy parle de la tendance humaine à se méprendre sur la cause de la maladie et à accepter que l’insécurité et l’ignorance fassent tout naturellement partie de l’existence. Elle écrit ceci: « Vous avouez que vous êtes ignorant de l’avenir et incapable de préserver votre propre existence, et cette croyance favorise la maladie plutôt qu’elle ne l’entrave. Un tel état d’esprit provoque la maladie. C’est comme si l’on marchait dans les ténèbres au bord d’un précipice. Vous ne pouvez oublier la croyance au danger et vos pas sont moins assurés à cause de votre crainte et de votre ignorance concernant la cause et l’effet mentaux. » Science et Santé, p. 374.
Si l’on a l’impression de « march [er] dans les ténèbres au bord d’un précipice », lorsqu’on doit faire face à la maladie ou à la douleur, il faut de toute évidence parvenir à une position plus ferme et plus sûre. Le manque de lumière spirituelle se fait sentir. Cette lumière vient dans le calme de la prière, grâce à l’étude de la Bible et du livre d’étude de la Science Chrétienne, Science et Santé, qui fournit la clef de la signification spirituelle profonde des Écritures. Celui qui cède avec humilité à l’influence salvatrice du Christ, la Vérité, et qui obéit fidèlement aux directives de Dieu comprend mieux ce que signifie être l’enfant bien-aimé de Dieu, être créé à Son image, refléter la nature spirituelle de la Vie divine, être totalement gouverné par la loi de Dieu, être parfait, pur et libre.
Le chapitre de Science et Santé intitulé « Pratique de la Science Chrétienne » comporte une « illustration de traitement mental ». A la page 411, Mary Baker Eddy explique que, lorsqu’on calme la crainte de façon scientifique, les symptômes de la maladie s’atténuent, et, grâce à la prière, la disparition de toute crainte guérit la maladie. A la page suivante, on découvre la position ferme et sûre qui empêche de sombrer dans le précipice des ténèbres mentales: « Le fait fondamental que Dieu gouverne tout avec amour, ne punissant jamais que le péché, est la position d’où vous devez partir pour avancer et pour détruire la crainte humaine de la maladie. »lbid., p. 412.
C’est parce que Christ Jésus comprenait ce « fait fondamental » qu’il guérissait avec autant d’assurance et d’efficacité. Il était certain que le pouvoir de Dieu ne saurait être remis en question par la maladie ou le péché. Dieu est le seul et unique pouvoir. Le pouvoir divin protège, rachète et sauve. C’est aussi une grâce qui guérit.
La conscience de Jésus était si imprégnée de la lumière de la Vérité et de l’Amour divin qu’il ne craignait jamais les ténèbres ni les précipices. Un jour, la foule en colère, qui n’avait rien compris à la signification des guérisons accomplies par Jésus, l’entraîna au sommet d’une colline et s’apprêtait à le pousser dans le vide. Mais, toute sa vie, Jésus avait si bien démontré « le fait fondamental que Dieu gouverne tout avec amour », qu’il traversa la foule sans aucun mal, comme le rapporte la Bible, et poursuivit son chemin.
Les disciples du Christ, aujourd’hui, peuvent comprendre et prouver, à leur tour, que la loi de Dieu est la loi de l’Amour qui n’accomplit que le bien; elle gouverne chaque enfant de Dieu et toute action en Son univers. C’est ce point de vue qui apporte la sécurité. Nous n’avons pas à craindre le précipice invisible ni les ténèbres de la croyance mortelle. Dieu est l’Entendement infini; Il est notre Dieu et par conséquent notre Entendement. La sécurité véritable, la sécurité permanente, se trouve dans la sollicitude intelligente de cet unique Entendement infini, dans l’Amour éternel qui nous protège et nous guérit.
