La Perspective D’enseigner à l’école du dimanche de la Science Chrétienne est tout simplement merveilleuse. Mais lorsqu’on se trouve dans la classe, on se sent parfois découragé. Face à des enfants qui tombent de leur chaise, se donnent des coups de pied sous la table ou bâillent parce qu’ils se sont couchés tard la veille, nous sommes parfois tentés de croire que le rôle de moniteur de l’école du dimanche ne nous convient pas ! Pourtant, nous désirons ardemment communiquer aux enfants ce qui est spirituellement vrai de Dieu et de l’homme, et les aider à mettre ces vérités en pratique dans leur vie quotidienne. Nous savons combien cela leur est nécessaire face au matérialisme de l’époque. Comment concilier le désir d’enseigner et la peur de ne pas être à la hauteur ?
Notre Leader, Mary Baker Eddy, nous aide à résoudre ce dilemme. Elle écrit dans Science et Santé: « Le désir, c’est la prière; et nous ne pouvons rien perdre en confiant nos désirs à Dieu, afin qu’ils soient façonnés et élevés avant de prendre forme en paroles et en actions. »Science et Santé, p. 1. Lorsque nous désirons faire œuvre utile en enseignant à l’école du dimanche, confions ce désir à Dieu. Si nous sommes prêts à L’écouter, à nous en remettre à Lui, nous saurons alors comment aider les enfants.
En premier lieu, il est important de reconnaître avec persistance que nous sommes tous les enfants de Dieu, les idées précieuses de l’Esprit. La création de Dieu ne se compose pas d’êtres humains (ou mortels) — hommes, femmes et enfants — mais d’idées spirituelles immortelles. Le concept matériel, limité, de l’homme n’a rien à voir avec l’homme véritable; c’est un concept déformé, inversé, de la création de Dieu, selon lequel l’homme serait né dans la matière, issu d’une lignée matérielle, aurait une personnalité finie et un cerveau d’une capacité limitée.
Il semblerait que nous soyons tous mortels, que nous passions par différents stades de développement et d’apprentissage, et que même nos progrès spirituels soient à la merci de l’âge, de nos inclinations personnelles, de l’hérédité, des circonstances, etc. Mais ce concept matériel de l’homme ne vient pas de Dieu, le bien, le seul et unique Créateur; il n’a donc rien à voir avec la vie, il n’a ni origine ni substance véritables et ne peut s’appuyer sur aucune loi.
L’existence de l’homme et sa faculté de comprendre sont soumises au gouvernement exclusif et harmonieux de Dieu. C’est là le fait éternel de l’identité véritable de l’homme à la parfaite ressemblance de son Créateur. L’être de l’homme est spirituel. Chacun de nous possède donc la capacité innée de comprendre les choses de l’Esprit.
Comprendre la Divinité n’implique pas l’acquisition d’un savoir nouveau, car il s’agit en fait de la révélation de ce que nous connaissons déjà, puisque nous reflétons l’'intelligence divine infinie; et cette révélation est gouvernée par Dieu. Quel est alors le rôle du moniteur de l’école du dimanche ? Il a le privilège d’être témoin de la spiritualité des enfants de sa classe. Il lui faut voir que leur nature véritable représente et exprime Dieu. Il ne doit pas s’arrêter aux signes apparents d’immaturité, de résistance, d’agitation, etc., s’il veut discerner l’image et la ressemblance de Dieu. Il se réjouit de savoir que les enfants de Dieu, y compris lui-même, sont parfaits, réceptifs, mûrs et spirituels; il adhère à cette déclaration d’Ésaïe: « Tous tes enfants seront instruits par l’Éternel, et le bonheur de tes fils sera parfait. » Ésaïe 54:13 (version synodale).
En général, je me prépare à fond, avant chaque dimanche, afin d’éviter les silences gênants et les occasions de distraction. Je n’ai pas toujours pu me préparer de cette façon, mais cela a alors donné lieu à des échanges particulièrement vivifiants et à de belles guérisons, ce qui s’explique aisément: je ne pouvais rien faire d’autre que demander à Dieu de me montrer ce que les enfants avaient besoin d’apprendre. Il y a peu, j’avais une classe qui semblait bien réagir à ces deux approches différentes.
On m’a alors informée que le dimanche suivant on me confierait une classe d’étudiants. Le lundi, je me suis mise d’abord à prier, puis, au lieu de préparer ce que j’allais dire à ces jeunes, j’ai voulu écouter les idées que Dieu allait me communiquer. Il m’est alors venu clairement à l’esprit que nous devrions parler du pardon accordé par Christ Jésus à la femme adultère. Ce récit faisait partie de la Leçon-Sermon de la semaine. Mais au lieu de préparer ma leçon autour de l’histoire, selon mon habitude, il m’a paru nécessaire de méditer le récit toute la semaine en recherchant l’inspiration divine.
En arrivant à l’école du dimanche, je m’efforçais toujours d’être réceptive à cette inspiration. J’étais un peu nerveuse; j’étais tentée de regretter mon manque de préparation, car je n’avais aucune note à laquelle me raccrocher. Mais j’ai surmonté mes craintes en comprenant que Dieu révèle sans cesse la vérité à Ses enfants de la façon qui convient.
Quand le directeur a invité les moniteurs à commencer la classe, j’ai eu tout à coup l’idée de laisser de côté le récit de la femme adultère pour évoquer, à la place, un événement dont les médias s’étaient fait largement l’écho les jours précédents. Une personnalité publique avait été accusée de harcèlement sexuel. J’ai demandé aux élèves comment, à leur avis, on pouvait prier à ce sujet, et une discussion animée et fructueuse s’est ensuivie.
Je me suis vite rendu compte de tout le parti à tirer du récit de la femme adultère par rapport à cet événement. Nous avons étudié l’attitude de Jésus face à une situation qui comportait des accusations, un péché, une condamnation, des existences gâchées, etc. Nous avons perçu le pouvoir guérisseur d’une pensée chrétienne, et, au moment où la classe allait se terminer, nous ne cherchions plus à déterminer qui avait tort et qui avait raison, mais nous nous efforcions de mieux percevoir l’intégrité spirituelle de tous les protagonistes, y compris les personnes responsables de la procédure judiciaire. Nous avons reconnu un point important: comprendre la nature spirituelle de l’homme, ce n’est pas fermer les yeux sur les problèmes moraux, c’est être capable de les résoudre par une guérison en invoquant la loi de Dieu, qui met en évidence la nature impeccable de l’être véritable de l’homme.
En quittant la classe, j’étais tout simplement ébahie. Je n’avais pas orienté la discussion, j’avais observé la façon dont elle évoluait naturellement. J’en avais tiré autant que les élèves, et j’étais émerveillée de constater que nous avions tous été « instruits par l’Éternel ».
Moïse dut éprouver la même chose lorsque, guidé par Dieu, il fit sortir d’Égypte les enfants d’Israël. Tout d’abord, il était rempli de crainte en pensant que personne ne croirait que Dieu l’avait envoyé dans ce but, et que personne ne voudrait le suivre. Mais en obéissant au commandement de Dieu, il s’aperçut qu’il disposait de toute l’aide nécessaire. Dieu lui inspira les mots qu’il devait prononcer et le guida tout le long du chemin. Si, au début, il ne s’était pas senti à la hauteur de la tâche qui lui avait été confiée, il constata qu’en s’en remettant à Dieu avec confiance, il pouvait remplir son rôle de représentant de Dieu avec assurance et autorité. Lorsque le peuple se rebella par crainte, il ne fut pas ébranlé personnellement; il savait que Dieu était « à la barre » et qu’il était soutenu par toute la puissance de la loi divine.
Nous aussi, nous devons avoir cette assurance qui vient de Dieu lorsque l’occasion se présente d’enseigner à l’école du dimanche. Dieu nous instruira tous, et nous sommes soutenus par Sa loi. Ce que nous devrons dire, la façon de le dire et de prier pour la classe pendant la semaine, tout cela nous sera révélé par Dieu si nous L’écoutons.
La préparation spirituelle nous permet aussi de remplacer au pied levé un moniteur. Le temps n’est pas un obstacle pour Dieu, l’unique Entendement, dont les directives sont précises, infaillibles et opportunes.
L’âge ne constitue pas non plus un obstacle pour l’Entendement divin, et nous pouvons nous sentir prêts à enseigner n’importe quel groupe d’âge, selon les besoins. Le véritable être de chacun n’a pas d’âge, comme la Vérité. Il n’existe pas d’immaturité, d’agitation, de résistance au bien, de péché, de manque de spiritualité dans la création de Dieu.
Mary Baker Eddy nous propose cette prière dans un poème:
Où sont Tes fils, Père éternel,
Oh ! garde-moi !
Faire un peu de bien, chaque jour,
Aux Tiens, mon Dieu,
L’accomplir en Ton nom, Amour,
C’est là mon voeu ! Écrits divers, p. 397.
Lorsque nous nous surprenons à penser: « De quoi vais-je parler à mes élèves ? » réjouissons-nous de savoir que la Parole de Dieu, qui nous est révélée sans cesse quand nous prions et étudions la Bible et Science et Santé, nous communiquera, avec une inspiration toujours nouvelle, ce que nous devons enseigner. Et nous serons tous instruits par Dieu. Enseigner à l’école du dimanche apporte tant de bienfaits que nous accepterons cette tâche avec une joie immense.
Toi, demeure dans les choses que tu as apprises,
et reconnues certaines,
sachant de qui tu les as apprises:
dès ton enfance, tu connais les saintes lettres,
qui peuvent te rendre sage à salut
par la foi en Jésus-Christ.
II Timothée 3:14, 15
