J’ai lu un Jour l’histoire d’un éminent personnage qui se sentait écrasé par les responsabilités et la crainte de l’échec, face à un travail très important, jusqu’à ce qu’une personne, qu’il respectait beaucoup, lui dise: « Oh, mais vous n’êtes pas si important ! » A l’instant le sentiment démesuré qu’il avait de sa propre importance s’évanouit, et ses difficultés disparurent.
Les personnes les plus vertueuses ont parfois, sans s’en rendre compte, un sentiment exagéré de leur importance. Elles se considèrent comme des personnalités distinctes de Dieu, agissant de leur propre chef et accablées par les responsabilités. Mais la véritable nature de l’homme est tout autre.
Le premier chapitre de la Bible nous apprend que l’homme est créé à l’image et à la ressemblance de Dieu. L’homme est donc le reflet de Dieu. Conscients du fait que l’image, le reflet de Dieu, l’Esprit, ne peut être imparfaite ni matérielle, nous entrevoyons un nouveau concept de l’homme, nous comprenons que son identité véritable est entièrement spirituelle et parfaite. Il ne peut être ni accablé ni affligé d’un sentiment de supériorité ou d’infériorité.
Il est difficile d’humilier celui qui a la modestie de reconnaître que l’homme ne se limite pas à ce que les sens perçoivent en surface. La véritable humilité prévient les blessures d’amour-propre et tous les maux engendrés par la conviction que l’homme est avant tout une personnalité matérielle.
Lorsque nous rejetons la croyance que nous menons une vie indépendante de Dieu, ce faux moi se dissout et nous trouvons la joie spirituelle. Mary Baker Eddy, qui découvrit la Science Chrétienne, l’explique ainsi dans Écrits divers: « L’humilité est le marchepied pour accéder à une plus haute perception de la Divinité. Des cendres du moi qui se dissout, la conscience qui s’élève recueille des formes nouvelles et une flamme étrange, et elle abandonne le monde. » Écrits divers, p. 1.
Il ne faut pas avoir peur de renoncer à un concept matériel de soi qui, de toute façon, ne correspond pas à la réalité de l’être. Ce n’est pas ce que voit Dieu, l’Entendement divin. L’Entendement infini voit son reflet, l’homme spirituel, saint et parfait, que nous pouvons découvrir nous aussi lorsque nous renonçons à la croyance que nous avons un entendement distinct de Dieu. Posons-nous la question: « Ma personne est-elle d’une importance si extraordinaire que je puisse me permettre de vivre en dehors de l’Entendement divin infini ? » C’est une impossibilité, scientifique !
Il est merveilleux de savoir que l’homme, à l’image de Dieu, vit dans l’unique Entendement, et que nous participons naturellement de la nature de notre Créateur, en qui nous vivons. Une goutte d’eau ne participe-t-elle pas de l’océan dans lequel elle se fond ? Si l’océan est salé, la goutte d’eau l’est aussi.
De même, si Dieu, l’Ame, est noble et saint, l’homme est noble et saint. Et, si l’homme est saint, son individualité doit être constituée de qualités qui reflètent la sainteté. La santé, la beauté, la pureté et la perfection font donc partie de nous ! Elles ne s’acquièrent pas. Ne les cherchons pas en dehors de notre véritable identité, spirituelle. Elles sont en nous.
Lorsque nous reconnaissons ces faits spirituels chaque jour, voire chaque heure, ils imprègnent nos pensées et motivent nos actions. Nous sommes régénérés. Nous rejetons les pensées et les sentiments négatifs qui, jusque-là, nous semblaient normaux, car nous voyons qu’ils ne font pas partie de notre véritable identité, et nous les remplaçons par des qualités spirituelles. Nous devenons moins orgueilleux, moins opiniâtres. L’auto-accusation et le pharisaïsme (deux faces de la même médaille) disparaissent. L’affectation s’estompe. Notre nature est transformée, notre vie plus harmonieuse, et notre santé aussi s’améliore.
L’humilité ouvre la porte toute grande à la joie et à la liberté. Il ne s’agit pas là de la fausse modestie d’une identité limitée, mais de l’humilité du Christ, qui nous incite à abandonner joyeusement toute croyance à une identité distincte de Dieu.
Dans l’Épître aux Philippiens, nous lisons que Christ Jésus « s’est dépouillé lui-même, en prenant une forme de serviteur » Phil. 2:7.. En suivant l’exemple de Jésus, nous trouvons la joie spirituelle, qui n’a rien à voir avec le sentiment d’être important aux yeux du monde. Nous découvrons aussi qu’une telle joie va de pair avec la santé. Il ne reste en effet plus de place pour les pensées de maladie chez un être qui n’est que joie et amour. L’entendement charnel ne saurait influencer aisément celui qui ne s’apitoie pas sur son sort ou qui ne se gonfle pas d’importance.
Mais comment nous débarrasser de ces défauts ? Avant tout, en communiant chaque jour avec Dieu jusqu’à ce que nous ressentions la nature impersonnelle et universelle de l’Amour divin. Nous savons que nous avons bien prié lorsqu’une joie indicible nous envahit. Nous devons effectivement sentir cette joie, et non simplement en parler ou lire ce que d’autres ont écrit à ce sujet. C’est la joie inexprimable qui vient de l’Ame.
Cette joie ne dépend d’aucune circonstance extérieure; les circonstances heureuses ne sont pas la cause, mais le résultat de notre joie. Elles manifestent la bonté d’essence divine qui est toujours active quand la pensée est détachée de soi.
Lorsque nous abandonnons tout sentiment de notre importance, que nous nous dépouillons de nous-mêmes en nous considérant comme d’humbles serviteurs, nous découvrons la joie de la liberté. Confions notre vie à Dieu et ressentons le bonheur intérieur de vivre avec humilité au service des autres.
    