Deux Ans Aprés mon divorce, les enfants étant partis de leur côté, je me suis retrouvée seule pour la première fois. La vie de famille que j’avais menée autrefois me manquait terriblement.
Scientiste Chrétienne, je savais que le fait de me sentir blessée et abandonnée ne provenait pas de l’amour dont Dieu m’entourait. Il m’est venu à l’esprit un verset biblique tiré de l’Évangile selon Jean: « Vous donc aussi, vous êtes maintenant dans la tristesse; mais je vous reverrai, et votre cœur se réjouira, et nul ne vous ravira votre joie. » J’ai alors compris que je n’étais pas divorcée de la vérité.
Puisque j’étais l’image d’un Père-Mère Dieu qui est l’Amour universel, mon affection maternelle pouvait s’exprimer au-delà du cercle familial; je comprenais maintenant que mon rôle consistait à aimer toute la famille humaine. J’ai cessé de m’apitoyer sur mon sort et j’étais reconnaissante de l’occasion qui m’était donnée d’exprimer davantage l’amour du Christ.
Un après-midi, je lavais ma voiture lorsqu’un petit voisin est venu me parler et me proposer son aide. Au cours de la conversation, j’ai appris qu’il était en deuxième année d’école primaire et qu’il étudiait l’histoire des Indiens d’Amérique. J’ai offert de lui prêter des revues et des objets d’artisanat indiens que j’avais collectionnés, afin qu’il les montre à ses camarades de classe.
Ce petit bonhomme est revenu me voir plusieurs fois et m’a présenté son petit frère. J’ai vite compris qu’ils venaient me voir, parce qu’ils avaient besoin de tendresse maternelle. Cela m’a rappelé ma propre enfance passée dans une famille qui ne formait pas un ensemble très harmonieux. Mes parents étaient dans un triste état: l’un souffrait de psychose maniacodépressive, l’autre s’adonnait en secret à la boisson. J’avais été incapable de leur parler des difficultés que je rencontrais et je cherchais toujours des parents de substitution. En général, c’étaient des voisins ou des enseignants en qui j’avais confiance. Bien que je n’en fusse pas consciente à l’époque, c’était Dieu qui exprimait Son amour universel envers moi par l’intermédiaire de ces gens-là. A présent, grâce au discernement spirituel, je comprenais que, de la même façon, l’unique Père-Mère Dieu me permettait d’apporter à cet enfant l’affection d’un père et d’une mère.
Un jour où je lui montrais un morceau de bois pétrifié, le petit garçon m’a ouvert son cœur. Ses parents avaient des difficultés à la maison; il avait peur pour eux et peur de ce qui pouvait lui arriver. Je lui ai demandé s’il était déjà allé à l’école du dimanche et s’il connaissait Dieu. Il a répondu que oui. Je lui ai alors parlé du grand amour que Dieu portait à tous Ses enfants. Il lui suffisait de savoir cette vérité simple au sujet de ses parents et de lui-même, et Dieu prendrait soin du reste. Il a compris qu’il pouvait croire à la réalité de ce fait et s’attendre à de bons résultats.
Quelques semaines plus tard, il est venu me rapporter les objets indiens. Tout joyeux, il m’a appris qu’il allait déménager; son père avait trouvé un emploi et sa famille disposait d’un logement provisoire en attendant de trouver une nouvelle maison. Nous étions tout sourire l’un et l’autre, et remplis de gratitude envers Dieu devant cette preuve de Son tendre amour.
Cet incident m’a incitée à aller de l’avant dans la grande aventure que Dieu m’avait préparée. J’ai reconnu la joie qu’il y a à donner de façon désintéressée et à percevoir la beauté partout où, jusque là, je n’avais vu que laideur.
Wellesley (Massachusetts), U.S.A.
