Quand On A la santé, c’est l’essentiel. » On le dit et c’est vrai. La santé véritable est sans prix, et nous ne l’apprécierons jamais assez. Mais la santé ne se limite pas au bien-être physique. La Science Chrétienne enseigne que la santé et la sainteté sont inséparables. Toutes deux sont par essence spirituelles; elles n’ont pas leur origine dans le corps, ne dépendent pas de dons personnels, mais nous sont données en abondance par Dieu.
Ainsi que l’enseigna Jésus, la Science Chrétienne nous apprend que Dieu, le Créateur infiniment sage et tout aimant, dispense à l’homme un amour sans réserve. Mais l’Amour divin exige en retour du disciple chrétien un engagement total, une obéissance sincère aux lois spirituelles de l’Amour, de la Vérité et de la Vie, qui excluent toute crainte ou soumission à l’égard d’un autre prétendu pouvoir.
Nous lisons dans les Psaumes: « Rendez à l’Éternel gloire pour son nom ! Célébrez l’Éternel dans la beauté de la sainteté » (d’après la version King James). La guérison que nous recherchons doit donc dépasser le désir égocentrique de voir notre santé rétablie ou d’obtenir un avantage matériel. Nous devons aspirer à la sainteté, chercher à saisir ce que Dieu, l’Amour infini, a déjà préparé pour nous et nous accorde sans cesse. Cette sainteté doit pénétrer tous les domaines de notre vie.
Tout en s’attachant avec fermeté à réformer la religion, Mary Baker Eddy guérissait avec une grande compassion chrétienne. Dans son ouvrage autobiographique, Rétrospection et Introspection, elle raconte la façon stupéfiante dont elle s’est remise d’un accident que l’on croyait fatal (ce fut un événement décisif dans sa découverte de la guérison par la Science Chrétienne). Décrivant l’effet de la Vérité sur sa conscience spiritualisée, elle parle de « l’évangile de la guérison », qui apporte « la beauté de la sainteté, — voire même les possibilités du discernement spirituel, de la connaissance et de l’existence spirituelles ».
Grâce à son étude approfondie des Écritures et à la révélation, Mary Baker Eddy fit des découvertes originales sur la relation qui existe entre la nature spirituelle de l’être et la guérison chrétienne. Elle trouva d’abondantes preuves de la vitalité et du caractère pratique des enseignements spirituels de Christ Jésus dans son ministère de guérison. L’être spirituel qu’il révéla n’était ni éloigné ni abstrait, mais c’était l’expression même du Dieu vivant qu’il savait être son Père.
Mary Baker Eddy comprit que c’était grâce à son obéissance à la loi spirituelle que Jésus possédait le pouvoir spirituel qui était si visible dans son œuvre de guérison. Par son obéissance à Dieu, Jésus prouva que les prétendues lois matérielles, ainsi que toutes les calamités et toutes les limites qui en découlent, n’ont ni validité, ni substance, ni présence, ni pouvoir réels. Guérison après guérison, il révéla l’innocence, la pureté et la liberté véritables de l’homme qui, enfant de Dieu, l’Esprit, n’est jamais soumis à des conditions matérielles.
Il est intéressant de constater que les enseignements de Jésus étaient fondés sur sa compréhension spirituelle des Écritures, c’est-à-dire sur ce que les chrétiens nomment aujourd’hui l’Ancien Testament. Pour affronter la résistance que la mentalité charnelle opposait à la spiritualité, il s’appuyait souvent sur les Écritures. Une guérison rapportée dans l’Ancien Testament a eu sur moi un grand impact. C’est l’histoire de Naaman.
Cet homme subit un profond changement lorsqu’il comprit clairement que la sainteté doit imprégner notre vie. Cette transformation entraîna sa guérison tant attendue de la lèpre. Mais cette complète guérison vint seulement après qu’il eut abandonné les idées préconçues qui s’étaient ancrées en lui et constituaient un sérieux obstacle à la régénération spirituelle dont il avait un si grand besoin (voir II Rois, chap. 5).
Naaman était un brillant officier syrien, mais il était lépreux. Une jeune Israélite, qui servait dans la demeure de Naaman, apprit à sa femme qu’il y avait en Israël un prophète qui pouvait le guérir de sa lèpre. Ce prophète était Élisée.
Dans un premier temps, Naaman s’empressa de partir en quête de la guérison. Sans délai, et probablement non sans un certain faste, il se rendit chez Élisée, s’attendant à ce que le prophète vienne au devant de lui. Il se disait: « ... il se présentera lui-même, il invoquera le nom de l’Éternel, son Dieu, il agitera sa main sur la place et guérira le lépreux. »
Il ne fut pas seulement surpris, mais indigné, lorsque le prophète lui envoya un messager, avec ce simple conseil: il devait se laver sept fois dans le Jourdain. La première réaction de Naaman ne fut pas propice à la guérison: il « fut irrité, et il s’en alla ».
L’histoire est loin d’être terminée (Naaman devait en effet connaître une véritable guérison spirituelle) mais, à ce point du récit, la leçon qu’il avait à tirer pourrait bien devenir nôtre. L’humilité et la douceur peuvent nous sembler de grandes vertus jusqu’à ce que nous soyons assaillis par un grave problème. Ignorant la domination infaillible de Dieu et craignant qu’Il puisse être absent, nous risquons fort d’ensevelir le besoin d’une guérison légitime sous une série d’exigences personnelles bien arrêtées. Nous avons l’impression de savoir non seulement ce qui a besoin d’être guéri, mais encore comment Dieu doit le guérir !
Cependant, le véritable besoin de régénération spirituelle, qui se trouve au cœur de tout problème, ne sera jamais reconnu tant que nous ne serons pas disposés à faire taire la volonté humaine et à écouter les directives de Dieu. Sa volonté est toujours bonne; c’est la perfection spirituelle irréversible qui ne peut manquer, même un instant, de répondre à nos besoins humains les plus profonds, qui comprennent, bien sûr, la guérison physique, mais vont bien au-delà.
Naaman dut entrevoir la nécessité de faire preuve d’humilité lorsque ses serviteurs lui rappelèrent l’importance qu’il avait toujours accordée à l’obéissance. Ils lui dirent: « ... si le prophète t’eût demandé quelque chose de difficile, ne l’aurais-tu pas fait ? Combien plus dois-tu faire ce qu’il t’a dit: Lave-toi, et tu seras pur ! » Cette fois, Naaman écouta. Il obéit, abandonnant les idées dans lesquelles il s’entêtait, se débarrassant de ses craintes et de son orgueil, et il fut guéri.
Le fait qu’un homme aussi fier que Naaman puisse être touché par cette remontrance pleine d’amour, que son humble abandon puisse poindre en cet instant de guérison spirituelle comme un rayon de soleil perçant un ciel d’orage, voilà qui devrait nous emplir de joie et d’espoir quant à notre propre régénération.
J’ai obtenu plus d’une guérison physique en méditant l’histoire de Naaman et en m’efforçant de profiter de cette leçon spirituelle. Comme lui peut-être, j’ai découvert que ce sont toujours les aspects les plus profonds de la guérison spirituelle qui m’ont apporté le plus de joie et de gratitude, et qui permettent de se débarrasser de traits de caractère tenaces tendant à limiter, voire à tourner en ridicule, la pure expression du bien spirituel qui détermine l’identité de chacun des enfants de Dieu.
Mary Baker Eddy écrit dans The First Church of Christ Scientist and Miscellany: « Quand un cœur affamé implore le divin Père-Mère Dieu de lui donner du pain, il ne lui est pas donné une pierre, mais plus de grâce, d’obéissance et d’amour. Si ce cœur, humble et confiant, demande fidèlement à l’Amour divin de le nourrir du pain du ciel, de la santé, de la sainteté, il sera rendu apte à recevoir la réponse à son désir; alors coulera dans ce cœur le “fleuve de Ses délices”, l’affluent de l'Amour divin, et il en résultera un grand progrès en Science Chrétienne — voire cette joie qui trouve son propre bien en cherchant celui d’autrui. »
Il y a plusieurs années, j’ai eu une guérison qui illustre bien cette explication de la véritable nature de la prière, prière qui amène forcément la guérison.
J’avais alors de l’eczéma. J’avais déjà souffert de cette affection étant toute petite (un médecin en avait fait le diagnostic à ma naissance). Mes parents avaient eu recours à la Science Chrétienne et tout était rentré dans l’ordre. Ce n’est qu’à l’adolescence que j’entendis parler de ce problème et de la guérison que j’avais eue étant bébé.
Lorsque je suis devenue adulte, les mêmes symptômes ont réapparu. A l’époque, j’avais trois enfants en bas âge et j’étais mariée à un étudiant de troisième cycle qui, en plus de son activité professionnelle, était très occupé par la rédaction de sa thèse de doctorat. Il va sans dire que nous étions tous deux aux prises avec des problèmes et des exigences extraordinaires. Ajouté à tout le reste, cet eczéma semblait dépasser ce que je pouvais supporter. Tourmentée par la gêne physique, j’étais en outre troublée par la réapparition de cette affection. N’avais-je pas été totalement guérie des années auparavant ? Oui, certes ! Mais, comme Naaman, la guérison dont j’avais alors besoin, cette profonde régénération spirituelle, était bien plus importante et impliquait beaucoup plus de choses que la guérison physique que je désirais.
Les guérisons par la Science Chrétienne dont j’avais été témoin tout au long de ma vie m’avaient convaincue que Dieu ne crée jamais la maladie. Je savais donc pouvoir faire confiance à Dieu qui me guérirait complètement. Mais, comme malgré toutes mes prières sincères, la guérison ne se produisait pas, j’ai fini par être découragée, et même irritée. Enfin, comme elle le fit pour Naaman, la prière m’amena au « fleuve de Ses délices », au profond désir de connaître et de faire la volonté de Dieu, non pas pour obtenir ce dont j’estimais avoir un si urgent besoin, mais afin d’être celle que je suis en vérité, un être spirituel dont Dieu a créé la précieuse identité, identité qu’Il gouverne et qu’Il allait me révéler en cet instant même.
La présence de Dieu ne relevait plus d’une vague hypothèse, c’était la réalité tangible. Je sentais la tendresse de l’Amour divin baigner chacune de mes pensées et chacun de mes désirs dans les eaux de l’humilité et de la gratitude. Dans le silence sacré qui a suivi, toute gêne physique a disparu. En quelques heures, ma peau a pris une apparence plus normale et, au bout de quelques jours, il n’y avait plus aucune trace de l’affection.
Mais une bénédiction plus grande encore m’attendait: je me suis retrouvée guérie également, à un niveau plus profond, d’une certaine obstination dans ma façon d’aborder mes activités de mère et de ménagère. En fait, les exigences auxquelles j’avais à faire face me semblaient si grandes que j’avais pris l’habitude de recourir à une énergie purement humaine, en faisant des efforts extraordinaires pour mener à bien toutes mes tâches.
Je me rendais compte, à présent, que j’avais laissé Dieu de côté. La montagne de choses que je pensais devoir accomplir m’avait caché ce que Dieu avait déjà fait. Or ma nouvelle façon de comprendre Dieu, la source et la substance véritables de mon être, m’avait révélé la nécessité plus profonde de ne reconnaître que les exigences divines de l’Esprit et de n’obéir qu’à elles seules. Si modeste ou si ordinaire soit-elle, mon activité ne peut jamais être séparée de l’activité de la Vie, de la Vérité et de l’Amour, le seul Dieu et le seul Entendement, Celui qui crée et maintient toutes choses.
Tôt ou tard nous nous rendrons compte que nous devons amener nos désirs les plus chers au « fleuve de Ses délices », à cet « affluent de l’Amour divin ». Lorsque nous nous plongeons dans ce fleuve, dans la pure conscience de l’Amour, nous sommes purifiés. Les objectifs que nous nous sommes fixés cèdent au dessein élevé de l’Amour, et nous découvrons que nous possédons déjà la santé et la sainteté — la véritable plénitude spirituelle — auxquelles nous aspirons, parce qu’elles nous viennent de Dieu. Si nous écoutons avec fidélité, Il nous révélera toujours que leur origine, comme la nôtre, est en Lui.