Le profond désir de se comprendre les uns les autres est aussi irrépressible que la venue d’une nouvelle saison. Nous désirons tous mieux connaître nos semblables, en pénétrant au-delà des apparences; nous aimerions en particulier savoir ce qui, au fond, motive leur vie.
Dans cette série d’articles, nous reproduisons des réponses à des questions qui ont été posées récemment au cours de conversations individuelles, de discussions de groupe ou d’échanges de correspondance avec des personnes qui veulent en savoir plus sur la Science Chrétienne et ceux qui l’étudient. Bien sûr, les réponses qui sont données ici ne prétendent pas faire autorité. Elles ne représentent pas non plus la seule façon de répondre à une question donnée. Mais elles proviennent d’échanges qui ont effectivement eu lieu entre des Scientistes Chrétiens et leurs semblables.
Question: Pourquoi les Scientistes Chrétiens étudient-ils autre chose que la Bible, Science et Santé par exemple ?
Réponse: Les Scientistes Chrétiens trouvent que l’étude de la Science Chrétienne leur permet de mieux suivre Jésus, de mieux saisir la signification de sa vie. Mais soyons tout de suite bien clairs sur un point: les Scientistes Chrétiens ne considèrent pas le livre de Mary Baker Eddy, Science et Santé, comme une adjonction à la Bible, comme si celle-ci était incomplète. Mary Baker Eddy n’a jamais eu l’intention d’ajouter quoi que ce soit à la Bible, mais bien plutôt de l’expliquer, de la rendre plus accessible à tous. Le premier de nos articles de foi, que l’on trouve dans Science et Santé, dit ceci: « En tant qu’adhérents de la Vérité, nous prenons la Parole inspirée de la Bible comme notre guide suffisant pour atteindre à la Vie éternelle. »
L’étude approfondie que Mary Baker Eddy fit de la Bible tout au long de sa vie, ainsi que les prières ferventes qu’elle adressait à Dieu, lui permirent de mieux comprendre ce qu’est Dieu. Convaincue de la nature révolutionnaire de ce qu’elle découvrait, elle écrivit Science et Santé. Mais si cet ouvrage n’explique pas la Bible verset par verset, en revanche, il parle beaucoup de la nature de Dieu, l’Esprit, l’infinitude qui gouverne l’univers, et de l’être véritable de l’homme créé à Son image et à Sa ressemblance. C’est comme s’il disait: « Va, lis la Bible à la lumière de ce concept de Dieu et de l’homme, puis vois si ta lecture ne te permet pas de vivre davantage ce concept et de découvrir une signification et une force plus profondes aux Écritures. »
Le plus important, pour les Scientistes Chrétiens, ce sont ces paroles de Jésus: « C’est donc à leurs fruits que vous les reconnaîtrez. » La véritable question est de savoir si la lecture de Science et Santé rapproche les gens de Dieu et de la Bible, ou si elle les en éloigne. Ceux qui ont lu cet ouvrage ont souvent le sentiment qu’il leur a ouvert l’accès de la Bible en les incitant non seulement à la lire, mais encore à la vivre. C’est ce que confirme l’exemple suivant, extrait du dernier chapitre de Science et Santé, qui est constitué de récits de guérisons rapportées par ceux qui les ont vécues.
« Depuis vingt ans je souffrais constamment, ayant eu une lésion à la colonne vertébrale alors que j’étais très jeune. Quand j’étais enfant, je souffrais tant que je regardais vers les étoiles et suppliais Dieu, que je pensais être là-haut, quelque part, de m’emporter loin de cette terre où j’étais si lasse. Un grand mur de souffrances semblait me séparer des plaisirs dont jouissaient les autres, et je ne pouvais pas expliquer ce que je ressentais parce que personne ne pouvait comprendre... J’en étais là lorsque j’entrepris la lecture de Science et Santé. J’étais prête à recevoir son message, et, au bout d’environ dix jours, j’eus une merveilleuse perception de la vérité qui guérit les malades et console les cœurs brisés. Toute douleur me quitta, j’eus une vision du ciel nouveau et de la terre nouvelle et je commençai à être nourrie par l’Amour divin...
« La Bible que je connaissais très peu devint mon étude constante, ma joie et mon guide. L’exemplaire que j’achetai au moment de ma guérison a partout des marques, de la Genèse à l’Apocalypse. Je l’eus si constamment entre les mains pendant trois ans, que la couverture en était complètement usée et les pages décousues; aussi ai-je dû en acheter un autre. Il arrivait qu’à deux ou trois heures du matin j’étais en train de dévorer ses pages, qui pour moi devenaient de jour en jour plus sacrées, et le secours que j’en recevais était si merveilleux que je ne puis trouver de mots pour exprimer ma gratitude. »
Question: Comment les Scientistes Chrétiens comprennent-ils l’expiation ?
Réponse: C’est là un sujet sur lequel nos conceptions divergent franchement. Alors que vous avez tendance à présenter l’expiation comme une forme de « substitution », en croyant que les péchés de l’humanité sont rachetés grâce à l’expiation et au sacrifice de Jésus, nous en parlons plutôt comme d’une « démonstration » du pouvoir qu’a l’Amour divin de vaincre le matérialisme du monde. C’est pour nous un exemple de la possibilité donnée aux hommes et aux femmes de participer à cet Amour et au pouvoir rédempteur en suivant la voie tracée par Jésus, en prenant la croix, en pratiquant l’abnégation et en gagnant ainsi une couronne spirituelle.
Les passages suivants, tirés des écrits de Mary Baker Eddy, expriment bien cette idée.
« L’amour meurtri et sanglant, montant néanmoins jusqu’au trône de gloire dans la pureté et la paix, par les degrés d’une humanité élevée, telle est la profonde signification du sang de Christ. Des afflictions sans nom, des victoires éternelles sont le sang, les courants vitaux de la vie de Christ Jésus, le prix qu’il paya pour libérer les mortels du péché et de la mort. » (Non et Oui 34:24–30)
« Ce n’était pas pour apaiser le courroux de Dieu mais pour montrer la totalité de l’Amour et le néant de la haine, du péché et de la mort, que Jésus souffrit. Il vécut pour que nous aussi puissions vivre. Il souffrit pour montrer aux mortels le prix terrible du péché, et comment on évite de le payer. » (Non et Oui 35:12–17)
« Son exemple parfait nous fut donné pour notre salut à tous, mais seulement à la condition que nous accomplissions les œuvres qu’il fit et enseigna aux autres à faire. » (Science et Santé 51:19–22)
« Il est possible — c’est même le devoir et le privilège de tous, enfants, hommes et femmes — de suivre en quelque mesure l’exemple du Maître en démontrant la Vérité et la Vie, la santé et la sainteté. » (Science et Santé 37:23–27)
Question: Pensez-vous que le progrès se fasse toujours sans heurt ? Qu’en est-il de la souffrance ? N’est-elle pas un moyen de se rapprocher de Dieu ?
Réponse: Nous pensons en effet que la souffrance peut mener à une meilleure compréhension de Dieu, ce qui fut certes le cas pour Mary Baker Eddy. A plusieurs reprises, elle explique que la souffrance peut nous pousser à rechercher ardemment l’appui de Dieu. Mais, bien entendu, ce n’est pas le seul moyen par lequel nous puissions mieux connaître la relation qui existe entre Dieu et nous. Cet apprentissage peut aussi se faire grâce au profond désir chrétien d’abandonner le « vieil homme », l’identité mortelle dont parle Paul, et de découvrir ce que nous sommes en Christ. Selon Mary Baker Eddy, cet abandon du vieil homme pour la découverte de notre filialité spirituelle se produit soit par la souffrance, soit par la Science. En somme, le Scientiste Chrétien comprend que la souffrance ne garantit rien, si ce n’est la douleur ! Mais la souffrance nous met face à un choix. Ou nous l’acceptons comme faisant partie de la vie, ou nous comprenons, grâce à la foi, qu’elle n’est pas envoyée par Dieu, et que nous pouvons donc la contrecarrer. En défiant la souffrance, nous nous rapprochons à coup sûr de Dieu et nous en venons à comprendre le pouvoir spirituel du Christ, qui triomphe de tout mal, du péché comme de la maladie.