J’ai Entendu Récemment un psychiatre remarquer que la plupart des gens ont été élevés dans un milieu familial loin d’être idéal. Tout en trouvant cette généralisation un peu hâtive, je conviens néanmoins que les relations familiales peuvent engendrer des déceptions et, dans certains cas, un ressentiment profond ainsi que de graves blessures d’amour-propre. Nombreux, cependant, sont ceux qui sont prêts à témoigner de la force des affections et de l’extraordinaire richesse des relations qu’ils ont connues au sein de la famille.
Comment traduire concrètement ses espérances les plus chères en ce domaine ?
Lorsque nous plaçons notre amour pour Dieu au centre de nos affections, nos relations familiales changent du tout au tout. Elles sont harmonieuses, parce que nous cédons au gouvernement de Dieu et Le reconnaissons pour notre Créateur, notre Père-Mère. Conscients de notre héritage commun d’enfants spirituels de l’unique Père divin, qui est l’Esprit et l’Amour, nous nous sentons unis spirituellement, et cette unité transcende le fragile concept matériel des liens familiaux.
L’amour humain peut être inconstant, calculateur, possessif, égoïste. Mais l’amour qui vient de Dieu n’a aucune de ces caractéristiques. Lorsque nous laissons l’Amour divin agir dans notre cœur, nous pouvons effacer des années entières d’amertume et de ressentiment enracinés, voire même de haine pure et simple.
Le livre d’étude de la Science Chrétienne, Science et Santé de Mary Baker Eddy, souligne la distinction à faire entre le concept spirituel véritable de l’homme et le concept mortel erroné avec son cortège de faiblesses: « Les immortels, ou enfants de Dieu en Science divine, forment une seule famille harmonieuse; mais les mortels, ou “enfants des hommes” selon le sens matériel, sont inharmonieux et souvent de faux frères. » Le fait est que, dans la Science, c’est-à-dire dans la réalité spirituelle, nous ne sommes pas « enfants des hommes », nous venons de l’Esprit, Dieu.
Dans la vérité absolue, il n’y a qu’une seule famille, celle-ci se composant de Dieu, le Père-Mère, et de l’homme, Son enfant spirituel. La famille humaine peut et doit exprimer de plus en plus la force, la concorde, l’amour, la perfection, la liberté, etc., qui caractérisent la famille spirituelle de Dieu.
En réalité, notre divin Père-Mère est l’unique Principe ou Entendement qui renferme tout et dans lequel toutes les idées — les identités — se meuvent en une harmonie spirituelle parfaite. Comme chaque idée est gouvernée par le Principe, elle est toujours en parfait accord avec toutes les autres idées créées par Dieu.
Ces vérités spirituelles ne relèvent pas d’une théorie abstraite. Lorsque nous les comprenons et les appliquons fidèlement, nous constatons les effets de leur pouvoir bienfaisant dans la vie de famille.
Cela fut démontré par une famille que je connais. Ce couple avait toujours été très uni, aussi le choc fut-il grand lorsque le mari trompa sa femme avec une amie de la famille. Quand sa femme s’en aperçut et exigea des explications, il réagit avec colère et partit vivre dans une autre ville. La femme s’en remit à la prière et demanda à ses enfants, qui étaient alors adultes, de prier également.
Passé les premiers moments où elle ne pouvait rien éprouver d’autre que colère et ressentiment, elle ne tarda pas à remplacer ces sentiments par de la mansuétude et de la compassion pour son mari et leur amie. Ce changement survint lorsqu’elle pria pour comprendre que Dieu a conféré à l’homme innocence et pureté. Elle parvint à repousser la tendance stérile à blâmer les autres et à se faire elle-même des reproches, en reconnaissant que le vrai coupable était le péché, le mal impersonnel qui ne fait aucunement partie de la véritable identité de l’homme. C’est le péché qu’il faut condamner; quant au pécheur, il doit renoncer à ses voies par le repentir et la régénération.
Le péché naît de la croyance erronée que l’homme est un produit de la chair, qu’il vit dans un corps matériel pourvu d’un entendement mortel et d’une volonté séparés de l’Entendement divin, Dieu. C’est cet entendement supposé — que saint Paul appelle « affection de la chair » — qui plaide pour le péché et cause l’infidélité, la trahison, la colère, l’esprit de vengeance. Cet état mental erroné n’a aucun pouvoir réel, mais il prétend être notre entendement, l’origine de nos pensées. Il est possible de s’en débarrasser en cédant humblement à l’Entendement divin et en acceptant d’obéir aux lois de Dieu. Nous ressentons alors le pouvoir du Christ, l’idée spirituelle rédemptrice de Dieu. Nous éprouvons l’influence de l’Amour qui purifie et guérit.
La dame dont je parlais plus haut en vint à dissocier nettement le péché et les personnes concernées. Ses enfants firent de même. Leurs prières régulières les amenèrent à ressentir la présence curative du Christ dans leur cœur. Grâce à la Science Chrétienne, cette épreuve leur donna l’occasion de progresser spirituellement. Et des progrès, croyez-moi, ils en ont fait !
Leur cœur s’emplit de compassion, et ils prirent davantage conscience du fait fondamental que l’homme est le reflet pur et parfait de l’Esprit. Ce nouvel état de conscience effaça complètement toute trace de colère et de ressentiment. L’idée qu’ils se faisaient du mari et de l’amie changea radicalement: puisque le péché ne fait pas partie de l’Amour divin, le Principe parfait, ni l’infidélité, ni la sensualité, ni la déloyauté ne faisaient partie de ces deux êtres, de leur identité spirituelle véritable.
Avec une conviction grandissante, ils affirmèrent que, dans la vérité absolue, mari, amie, épouse et enfants étaient tous unis dans une parfaite harmonie. Ils appartenaient au même Père-Mère Dieu, ils étaient spirituellement gouvernés par le même Entendement divin, plein de justice et d’amour. Étant des idées spirituelles soumises au gouvernement de l’Amour qui renferme tout, ils n’avaient jamais trompé ni blessé l’autre. Malgré les apparences, ils demeuraient, en tant qu’enfants de Dieu, des frères et sœurs spirituels, innocents, inoffensifs et indemnes dans les bras de leur unique Père-Mère.
Quelques mois après avoir quitté sa femme, le mari subissait une profonde régénération spirituelle. Grâce à ses prières et à celles d’un praticien de la Science Chrétienne, il percevait davantage que l’homme réel était l’enfant innocent et bien-aimé de Dieu.
Un an après leur séparation, le mari et la femme reprenaient la vie commune. Ces événements remontent à plusieurs années maintenant et le couple demeure solide.
Cette épreuve démontra à toutes les personnes concernées que, dans la mesure où l’on fait des efforts sincères pour asseoir les relations familiales sur un fondement spirituel, les liens se consolident et s’enrichissent, et l’on est mieux préparé à faire face aux crises éventuelles.
Quand Christ Jésus déclara qu’« à la résurrection, les hommes ne prendront point de femmes, ni les femmes de maris » ne faisait-il pas allusion à un concept spirituel plus élevé de la famille ? Il reprit la même idée lorsqu’il expliqua que sa mère et ses frères étaient « ceux qui écoutent la parole de Dieu, et qui la mettent en pratique ». Jésus enseigna et démontra l’idée spirituelle de la famille, conçue par l’Amour divin.
Des milliers de gens ressentirent le pouvoir de son amour désintéressé. Sa vision spirituelle et sa miséricorde englobaient tous ceux qui avaient péché ou s’étaient vu rejeter par les préjugés et les craintes de la société. Il éveillait chez ceux qu’il rencontrait le sentiment de leur valeur spirituelle.
Lorsque nous percevons les liens spirituels qui nous unissent devant notre unique Père-Mère Dieu, nous éprouvons de la compassion pour les souffrances d’autrui, du respect pour leur bon travail, une générosité désintéressée et de la mansuétude.