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Un pays peut vaincre sa peur

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de février 1991


Les Journaux Nous parlent tous les jours de bouleversements politiques et sociaux survenant aux quatre coins du monde. Les uns après les autres, les peuples revendiquent la liberté économique et politique ainsi que le droit à l'autonomie et à la démocratie. Les affrontements entre gouvernants et gouvernés sont parfois violents et dramatiques, comme l'ont, hélas ! illustré les événements de la place Tien An Men, l'année dernière à Pékin.

Sud-Africaine de race noire, je connais bien ces aspirations et je sais ce qu'est un bouleversement politique. Mon pays a été le théâtre de violences terribles et, comme mes compatriotes, j'ai été extrêmement sensible aux tensions et aux rumeurs qui peuvent exister au sein d'une nation. La peur, tel un feu de brousse, se répand très vite. Elle se propage par le téléphone, la télévision, la radio et les journaux, n'épargnant personne. Elle peut se communiquer de bouche à oreille, surtout si les médias sont bâillonnés ou restreints. Que peuvent faire les citoyens, sur le plan individuel, pour contribuer à apporter la paix et la guérison à une situation de crise ?

Grâce au courage moral soutenu par la compréhension spirituelle, on peut faire beaucoup pour dissiper les rumeurs et les craintes qui tendent à dresser les hommes les uns contre les autres. Pour commencer, introduisons un esprit chrétien d'espoir et de paix dans nos conversations, que ce soit au téléphone ou en présence de nos interlocuteurs. En refusant de colporter de mauvaises nouvelles sans fondement, nous contribuons à enrayer la propagation de la peur et des rumeurs. Mais nous pouvons même faire davantage. Grâce à une compréhension accrue de la totalité de Dieu, l'Amour divin, et du néant de tout ce qui Lui est dissemblable, nous maîtrisons directement la crainte, lui contestant son statut de créateur, sa réalité, son autorité et sa cause. Tire-t-elle son origine de Dieu ? Pouvons-nous prouver sa véracité ou son authenticité ? Qui donne à la crainte son pouvoir ou le droit de se faire obéir ? Qui l'a commissionnée ou qui l'a approuvée ?

La crainte ne peut survivre à pareil assaut spirituel. Elle est renvoyée d'où elle vient, c'est-à-dire de nulle part. Tandis que la crainte disparaît, la paix et l'harmonie, qui semblaient supplantées, font leur apparition. Si nous apprenons à accroître notre vigilence et notre attention chaque fois que la crainte se fait entendre, celle-ci cesse de nous influencer négativement. La maîtrise scientifique de la crainte devient en fait un tremplin pour nos progrès spirituels. Au lieu de réagir aux influences extérieures, nous apprenons à répondre à notre voix intérieure, ce « murmure doux et léger » de la Vérité, qui nous parle sans cesse de la bonté, de la paix et de l'harmonie constantes de Dieu.

Lorsque la peur qui règne dans un pays atteint son paroxysme, les gens se replient parfois sur eux-mêmes, deviennent indifférents au mal qui les assaille. Ils deviennent semblables à des robots, ni morts ni vivants. Ils se contentent d'exister. Il est absolument essentiel d'affronter cette peur paralysante au moyen d'une résistance spirituelle active. Grâce à la puissance du Christ, nous chassons la crainte de notre pensée. Nous voyons que cette suggestion d'indifférence et de repli sur soi est une irréalité, qui n'a aucune place dans la pensée ni le pouvoir de paralyser. Au lieu de se replier sur soi-même, pourquoi ne pas renverser le processus, expulser la crainte et s'ouvrir à l'extérieur en exprimant davantage d'amour ?

Dans mon pays, en Afrique du Sud, c'est certainement ce dont nous avons le plus besoin. Que nous soyons noirs ou blancs, nous pouvons, de tout notre cœur, ouvrir et tendre une main amicale à travers les frontières raciales. Ce n'est pas parce que les peuples sont séparés depuis des décennies par les lois de l'apartheid que nous ne pouvons devenir amis et apprendre à nous connaître mutuellement. Après tout, n'avons-nous pas tous un même Père, à savoir Dieu ? Et la Science Chrétienne ne nous montre-t-elle pas que Dieu n'a créé qu'une seule sorte d'homme, l'homme spirituel ? Sur cette base, nous pouvons reconnaître que nous avons des frères et des sœurs dans tous les peuples, indépendamment de la race et de la couleur de la peau.

Une amie blanche qui visitait un jour mon township fut stupéfaite de découvrir notre cuisine ultra-moderne, équipée des tout derniers gadgets. Elle qui croyait que nous n'avions même pas l'électricité ! Et pourtant, elle n'habite qu'à quinze minutes en voiture ! Nous triomphons des stéréotypes en nous attachant à la vraie conception de l'homme et en donnant à cette vision sa portée pratique dans une existence chrétienne.

Une conduite soumise, une absence d'opposition et une coopération passive avec un système injuste donnent à l'oppressé, comme à l'oppresseur, une part de responsabilité. C'est faire partie du problème plutôt que de la solution. Dans une allocution intitulée « Obéissance » prononcée devant des Scientistes Chrétiens, Mary Baker Eddy, qui découvrit et fonda la Science ChrétienneChristian Science ('kristienn 'saïennce), expose clairement la nécessité de la responsabilité individuelle pour affronter le péché en soi-même ou chez les autres. Elle écrit: « Nous sommes responsables de nos pensées et de nos actes: et au lieu d'encourager les rues d'autrui en y obéissant — puis de gémir sur votre infortune — élevez-vous contre elles et triomphez-en. Si un criminel pousse insidieusement un homme irrefléchi a commettre un crime, nos lois punissent la dupe pour sa complicité. Chaque individu est responsable de lui-même. »

Au milieu de l'année 1985, alors que les émeutes atteignaient leur paroxysme dans notre secteur, des comités de rue s'étaient formés pour y participer. On forçait les gens à assister aux réunions et à de prétendus « tribunaux populaires », où des sentences barbares étaient prononcées et exécutées froidement par des individus sans scrupules et sans pitié. On empêchait les jeunes d'aller a l'école, et ceux qui étaient en pension devaient retourner chez eux sous peine de voir leur maison réduite en cendres. Ma famille était particulièrement exposée, parce que nous habitions justé à côte d'un militant bien connu qui tenait des réunions chez lui.

En priant et en examinant la situation, il devint clair à clair a nos yeux que nous n'allions pas nous faire les complice du mal, ni nous laisser intimider, ni nous soumettre à ses ordres, même si on nous menaçait de brûler la maison. Nous prîmes position contre la violence et la brutalité et, un soir, un appel téléphonique nous informa que notre maison serait brûlée pendant la nuit. Nous téléphonâmes a un praticien de la Science Chrétienne pour lui demander de prier avec nous et nous accordâmes une attention toute particuliére au Psaume 91, qui nous assure de la protection divine.

Tandis que nous priions, le mal, qui avait pris l'apparence de la peur, fut désarmé dans notre conscience. Nous cessâmes d'etre victimes de la crainte et devînmes maîtres de la situation. La menace du mal fut jugulée. Ce verset de la Bible nous rassura: « Il délivrera l'île de l'innocent, qui devra son salut a la pureté de tes mains » (d'après la version King James). Il nous fut très utile d'évoquer une situation similaire que connut Mary Baker Eddy. Elle écrit à ce sujet: « Dans les années 1880, je reçus des lettres anonymes contenant des menaces de faire sauter la salle où je prêchais; je ne perdis jamais, cependant, ma foi en Dieu, je ne mis pas la police au courant de ces lettres, ni ne recherchai la protection des lois de mon pays. Je m'appuyai sur Dieu, et demeurai en sécurité. »

La plupart des familles de notre secteur recevaient la visite de vigiles leur ordonnant de rappeler leurs enfants qui étaient en pension, sinon... On n'est jamais venu chez nous. En fait, nos enfants restèrent à l'école et l'une de nos filles, qui devait passer ses examens de fin de cycle, put se rendre en ville tous les jours malgré les barrages dressés par des étudiants en grève. Elle obtint d'excellents résultats et put aller à l'université l'année suivante. Nous ne nous sommes pas soumis au mal et nous ne nous sommes pas faits les complices d'un processus d'intimidation et de violence. Nous avons combattu le mal par la prière qui possédait le pouvoir que donne la compréhension de la vérité au sujet de la situation, c'est-àdire l'harmonie de Dieu et Son gouvernement parfait de l'homme.

Il est capital d'apprendre à pardonner et à aimer nos ennemis présumés. Christ Jésus nous indique sans ambiguïté la façon d'agir. Il dit: « Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent, afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux. » Si nous éliminons l'inimitié de nos pensées, nous supprimons le statut d'ennemi. Nous tuons les germes de la vengeance avant qu'ils ne se développent. C'est une chose qu'il nous faut faire au niveau de notre pensée. Faute de quoi, nous serons victimes de nos propres pensées, nous souffrirons à cause de notre propre haine. Apprenons à aimer notre ennemi présumé et bâtissons l'avenir sur un terrain solide: celui du pardon et de l'amour. Ce pardon repose sur la vision de l'homme tel que Dieu l'a créé, spirituel et bon, et par conséquent incapable d'agir d'une manière violente, barbare ou oppressive. A l'instant même où nous renversons le tableau matériel, nous sommes en mesure de mieux voir le fils de Dieu parfait, digne de confiance, honnête et conséquent.

Les gens croient à tort que la richesse dépend des ressources naturelles d'un pays. Ils craignent que la politique et un changement de gouvernement ne leur fassent perdre cette richesse. Mais la richesse d'une nation ne devrait certainement pas se mesurer uniquement à la quantité d'or disponible dans ses réserves, mais aux talents, aux compétences et aux qualités de son peuple. Les ressources humaines représentent un capital qui, s'il était investi, développé et consolidé, serait fiable, stable et permanent. Les ressources matérielles s'épuisent une fois exploi-tées, mais si le peuple peut librement utiliser les talents que Dieu lui a donnés, c'est toute la nation qui est bénie et la prospérité s'ensuit.

Si la richesse dépend de la possession matérielle de telle ou telle ressource limitée, il ne sera jamais possible d'en faire profiter tous les habitants d'un même pays. Des inégalités apparaissent, qui aboutissent souvent à des conflits entre deux groupes: les nantis et les démunis. Mais si nous comprenons que la signification spirituelle de la richesse se trouve dans le courant des idées généreuses et talentueuses passant de Dieu à l'homme, nous savons que ces idées sont disponibles et abondantes pour tous. Ayons pour but de favoriser la mise en valeur de ces ressources illimitées, quoique largement inexploitées, en nos semblables, sans distinction de race ni de couleur de peau. Mary Baker Eddy écrit dans Science et Santé avec la Clef des Écritures: « Supprimons les richesses, la renommée et les organisations sociales, qui ne pèsent pas un iota dans la balance de Dieu, et nous obtiendrons des vues plus claires du Principe. Dispersons les coteries; que l'honnêteté nivelle la richesse, que le mérite soit apprécié selon la sagesse, et nous obtiendrons des vues plus justes de l'humanité. »

Si nous ne résistons pas à la peur, elle s'accumule et se transforme en un « monstre » qui nous fait renoncer à chercher une solution aux problèmes nous faisant face sur le plan individuel ou collectif. La peur étant un sentiment négatif, elle nous incite à recourir à des solutions susceptibles de nous porter préjudice à tous. Mais si nous décidons de faire carrément face au problème, confiants en la loi de Dieu et en Son pouvoir de rétablir l'ordre, nous serons guidés vers des solutions spirituelles, permanentes et plus satisfaisantes.

La crainte peut refluer car Dieu n'en est pas l'auteur. Comprenant cela, considérons les défis qui se dressent devant nous comme de véritables occasions de prouver le pouvoir de l'Amour divin. La loi de l'Amour qui sauve chaque homme est la même qui sauve la nation. Aussi, lorsque nous sommes aux prises avec la peur, défions-la sans détour ! Retournons les choses à notre avantage et progressons spirituellement !

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