Êtes-Vous Marié ? » demande la cliente au jeune employé de banque qui s'occupe d'elle. Le sujet du mariage est venu on ne sait trop comment dans la conversation.
« Non, je ne le suis pas et je n'ai pas l'intention de l'être. Il y a quelque chose qui cloche dans le mariage. Cela se termine toujours par un divorce. Tous mes amis, les uns après les autres, finissent par divorcer. »
En quittant la banque, la dame se rappelle l'époque où son propre mariage était dans une passe si difficile qu'elle ne voyait apparemment pas d'autre solution que de divorcer pour être libre. Au début, ils avaient éprouvé beaucoup de joie et d'espoir, un immense sentiment de félicité, et ils s'aimaient vraiment. Mais, par la suite, elle s'était rendu compte que son mari était alcoolique.
Elle savait, avant de se marier, qu'il buvait un peu, mais il lui avait promis d'arrêter. Elle pensait qu'il ne buvait effectivement plus, jusqu'à ce qu'elle trouve des bouteilles d'alcool dans des endroits aussi inattendus que le garage et l'orgue !
Les choses empirèrent. Son mari buvait ouvertement et s'enivrait souvent. Un matin, il fut même incapable de se rappeler qu'il était rentré chez lui en voiture la veille au soir. C'en était trop !
Ne pouvant plus supporter cette situation, la femme décida de le quitter. Mais, à cette idée, elle éprouva un vif sentiment de culpabilité et d'échec. C'était un homme foncièrement bon et généreux, qui aimait son foyer et se montrait fidèle.
Que faire ? Elle priait depuis si longtemps pour connaître la paix et l'harmonie dans son foyer, dans leur foyer ! Étant Scientiste Chrétienne, elle était sûre qu'il existe une réponse spirituelle à tous les défis, y compris ceux que pose le mariage. Même si un mariage semble être sur une pente glissante, la situation n'est jamais désespérée.
La femme décida de continuer à prier. Elle vit alors de plus en plus clairement ce que signifie l'unité spirituelle. Elle se souvint d'une phrase de Science et Santé qui mentionne cette idée: « La morale scientifique du mariage est l'unité spirituelle », écrit Mary Baker Eddy. L'unité spirituelle devait dépendre de l'amour dont la source est en Dieu. La femme comprit qu'une telle unité découlait tout naturellement du fait que Dieu Lui-même est l'Amour divin et qu'Il créa l'homme « à son image, [qu']Il le créa à l'image de Dieu, [qu']Il créa l'homme et la femme » (Genèse). En cherchant un concept d'unité spirituelle, cette femme trouva le courage, la discipline et la fermeté dans l'épreuve dont elle avait besoin. Partant de cette base, elle put ressentir et exprimer durablement la tendresse, la compassion, la patience et l'honnêteté.
Elle essaya en vain de raisonner avec son mari sur le sujet de l'alcoolisme. Puis une pensée lui vint qui la stupéfia: depuis très longtemps, elle lui reprochait d'être alcoolique, alors qu'il lui fallait elle-même voir qu'en sa qualité d'enfant de Dieu, il était en réalité spirituellement et mentalement affranchi de la prétention au péché et à la maladie. En un sens, elle avait cru qu'elle pouvait aussi être affectée. Il était peut-être adonné à l'alcool, mais elle était également intoxiquée à sa manière: elle avait laissé cet alcoolisme devenir une obsession et une réalité.
Dès lors, elle chercha à se guérir de la croyance obsédante qu'une telle dépendance était incurable ou même réelle. Comme cela ne correspondait certainement pas à la vérité de Dieu ni à ce qu'Il avait prévu pour l'homme, il ne s'agissait pas d'un état véritable, et ni elle ni son mari ne pouvait s'en effrayer. « Est-ce que je vois ce que Dieu voit ? Est-ce que je réagis à une chose que Dieu connaît ? » se demanda-t-elle sincèrement.
Dieu ne connaît pas la crainte ni la détresse, Il ne les a pas créées. C'est ce que nous a appris Christ Jésus. Lorsque des pharisiens et des hérodiens, tentant de l'incriminer par ses réponses, lui demandèrent: « Est-il permis, ou non, de payer le tribut à César ? » Jésus se fit donner une pièce de monnaie, montra l'effigie de César et dit: « Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. »
Ainsi Jésus recommanda d'obéir aux lois du pays, sans se mettre en conflit avec la loi supérieure de Dieu.
Raisonnant ainsi, la femme vit que, pour sauver son mariage en recourant à la loi de Dieu, elle devait mettre en pratique ce qu'elle comprenait de l'unité spirituelle. Il lui fallait « épouser » une compréhension plus élevée de Dieu, l'Esprit, et de l'homme spirituel, et par conséquent du fait que Dieu et l'homme sont inséparables.
Elle pria de longs mois pour « rendre à Dieu » ce qui lui appartenait: l'homme parfait de Sa création. Elle pria pour voir qu'elle était réellement spirituelle et pour voir son mari de la même façon. Et un jour, son mari lui demanda: « N'as-tu rien remarqué de particulier à mon sujet ? » Comme elle répondait par la négative, il lui dit: « Je ne bois plus. C'est curieux, il semble que boire me rend malade à présent, mais ce n'est pas vraiment pour cette raison que j'ai arrêté. Je savais que tu n'aimais pas ça et j'avais peur que tu m'abandonnes. »
Sa femme se rendit compte que c'était précisément ce qu'elle avait fait. Elle avait « abandonné » le sentiment désespéré d'avoir raté son mariage et de vivre avec un homme alcoolique. Elle n'avait cessé de « rendre à Dieu » la pure réalité du fait que l'homme et Lui ne font qu'un. En ne reconnaissant pour vrai que l'homme parfait créé par Dieu, elle s'était guérie de l'opinion erronée qu'elle avait de son mari et d'elle-même par rapport à leur mariage. Cette vérité les libéra de la croyance que Dieu ait pu créer un alcoolique, ou que l'alcool ait la moindre légitimité, dans leur foyer ou ailleurs.
La femme sut plus tard qu'ils étaient tous les deux guéris lorsque son mari lui dit: « Comme je suis heureux de ne plus boire ! Oui, vraiment ! Après tout, ce n'était pas si difficile. Mais je n'y serais pas arrivé si tu ne m'avais pas aidé avec tes convictions religieuses. »
La guérison a été permanente. La force de l'unité spirituelle et de l'amour désintéressé a pu éliminer ce qui menaçait de détruire leur mariage.
Cette dame était extrêmement reconnaissante, non seulement pour la guérison de l'alcoolisme, mais pour avoir compris que, quels que soient les problèmes de la vie conjugale, la fidélité aux vérités spirituelles apporte la guérison.