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Le courage de la conviction spirituelle

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de février 1991


Il M'Arrive De repenser à un incident survenu quand j'avais six ou sept ans. Un jour où je me trouvais seule à la maison avec ma sœur âgée de treize ou quatorze ans, je l'entendis m'appeler d'en haut. En arrivant au deuxième étage, je remarquai que la porte du grenier était ouverte et je vis, au sommet des escaliers, une silhouette enveloppée d'un drap blanc, aux allures de fantôme. Je savais (ou plutôt je croyais savoir) que c'était ma soeur, ce qui me fit rire, et je lui dis que je n'étais pas dupe. Sans me répondre, elle s'avança très lentement vers moi. Ma conviction vacillait un peu plus à chacun de ses pas. Quand elle ne fut plus qu'à quelques mètres, prise de panique, je me mis à hurler et à descendre les escaliers à une telle vitesse que c'est tout juste si mes pieds touchaient les marches. Voyant ce qu'elle avait déclenché, ma sœur se hâta de descendre pour me calmer.

Mais cet incident m'a bien souvent rappelé qu'on doit regarder au-delà des apparences et ce, quelle que soit la maladie ou la difficulté avec laquelle on est aux prises. On doit comprendre la réalité spirituelle dans toute sa bonté et sa puissance. De cette manière, on voit pourquoi le mal n'est pas et ne peut pas être réel. On est alors en mesure de résister fermement, avec une conviction spirituelle inébranlable.

La Science Chrétienne enseigne la réalité de Dieu et de Sa création spirituelle ainsi que l'irréalité, ou néant, de Son opposé, la matière et l'entendement mortel. Dans Science et Santé, Mary Baker Eddy écrit: « Si la maladie est réelle, elle appartient à l'immortalité; si elle est vraie, elle fait partie de la Vérité. Tenteriez-vous, avec ou sans médicaments, de détruire une qualité ou une condition de la Vérité ? Mais si la maladie et le péché sont des illusions, à notre réveil de ce songe mortel, ou illusion, nous nous trouverons dans la santé, la sainteté et l'immortalité. »

Toutefois, une compréhension intellectuelle de ces faits ne suffit pas. Il y manque la ferme conviction dont on a besoin quand la maladie et le péché semblent réels. Une telle conviction découle du changement de ses pensées et de sa façon de vivre; elle ne provient pas d'un point de vue matériel, mais spirituel.

Il suffira parfois d'entrevoir la vérité spirituelle pour guérir. Mais apprécier ces lueurs de vérité seulement parce qu'elles délivrent de la douleur ou de la maladie ressemble fort à ce que Christ Jésus décrit dans sa parabole du semeur, dont la semence, tombée le long du chemin, fut mangée par les oiseaux. Jésus donna cette explication à ses disciples: « Lorsqu'un homme écoute la parole du royaume et ne la comprend pas, le malin vient et enlève ce qui a été semé dans son cœur. »

Lorsqu'on entend parler de la façon dont quelqu'un a été manipulé par un hypnotiseur, on peut supposer qu'on ne laisserait jamais dominer ainsi sa pensée. Mais que dire des suggestions impersonnelles silencieuses comme la maladie, les accidents, la vieillesse, qui sont des croyances du monde se faisant passer pour nos propres pensées ? Elles se manifestent par des formules de ce genre: « Je ne me sens pas bien »; « je pourrais avoir un accident »; « je vieillis ». Pour résister à l'influence de ces fausses suggestions, il faut se demander si de telles pensées proviennent de l'Entendement divin, si elles ont le moindre pouvoir, la moindre intelligence.

Dieu étant l'unique Entendement infini sans égal ni opposé, il n'existe pas d'entendement mortel capable de produire d'autres entendements mortels ou de constituer un réseau pour transmettre des croyances erronées et des suggestions mentales au moyen d'une influence hypnotique mythique. Les conceptions erronées ne sauraient constituer un entendement qui soit l'opposé de l'Entendement divin, Dieu. L'opposé de la réalité n'est pas « autre chose », mais rien.

Aussi, lorsque nous éprouvons de la douleur, une gêne ou un trouble mental, reconnaissons que la discordance n'est pas quelque chose de réel que nous puissions sentir, voir, ou dont nous puissions avoir conscience. Il est impossible d'obtenir une photo à moins que l'image ne soit sur la pellicule. Notre défense consiste à savoir que notre véritable conscience est l'expression individualisée de l'Entendement divin. Cette conscience renferme seulement ce que Dieu connaît. Si nous comprenons que la discordance, le péché et la maladie sont des illusions hypnotiques, nous n'en avons plus peur et nous ne craignons plus de les voir pénétrer notre conscience. Il n'y a donc rien dans notre conscience dont le magnétisme animal puisse faire sa proie, et le néant de celui-ci est révélé.

Puisque tout ce qui est réel est Dieu, le bien, et Son reflet, chaque fois qu'une maladie, une inharmonie ou une injustice semble se manifester, on peut être sûr qu'elle n'est pas réelle. Mais croire que ces manifestations sont des conditions matérielles et non des suggestions mentales empêche de comprendre comment le traitement par la Science Chrétienne, qui est spirituellement mental, peut les guérir. C'est comme si un tireur d'élite, équipé de l'arme la plus sophistiquée qui soit, visait la mauvaise cible. On doit céder au Christ, la Vérité, et apprendre que l'erreur n'est pas réelle; ce n'est pas quelque chose d' « extérieur » qui échappe à la loi spirituelle. Il est écrit dans Science et Santé: « Le fait que l'Entendement est réel montre d'une manière concluante comment il se fait que la matière paraît être, et cependant n'est pas. La Science divine, s'élevant au-dessus des théories physiques, exclut la matière, résout les choses en pensées et remplace les objets des sens matériels par les idées spirituelles. »

J'ai vu combien c'est vrai il y a quelques années. Un talon me faisait tellement mal que je ne pouvais le poser sur le sol. J'attribuais cette souffrance aux mules à semelle dure que j'avais mises pour me promener sur la plage. La douleur m'empêchait de reconnaître comme je l'aurais dû que cette suggestion était la prétention erronée que la cause et l'effet existent dans la matière. Étudiant et priant tous les jours de nombreuses heures en utilisant la Bible et les écrits de Mary Baker Eddy, je me sentis faire de grands progrès spirituels. Mais la douleur était toujours là, même au bout de plusieurs mois.

Je tombai alors sur une conférence imprimée dans The Christian Science Monitor. Ma lecture m'amena à voir mon erreur: j'avais cru qu'en approfondissant la condition spirituelle, l'« état physique » serait guéri. La guérison résulte, bien sûr, de la compréhension spirituelle, mais il me fallait voir plus clairement que la spiritualisation de la conscience humaine n'a d'autre but que la régénération. Elle est destinée à nous aider à croître en grâce et à acquérir une compréhension meilleure, plus spirituelle, de l'homme créé par Dieu, l'homme spirituel et parfait que nous sommes en réalité dès maintenant. C'est la lumière de la Vérité dévoilant les suggestions qu'on prend à tort pour des états physiques discordants.

Je me mis à étudier tout ce que Mary Baker Eddy a écrit sur le mesmérisme, l'hypnotisme, le magnétisme animal, la suggestion, l'illusion, etc. Je priai pour voir le néant du mesmérisme, pour comprendre qu'il s'agit de la prétention erronée qu'il existe un autre entendement que Dieu, l'Entendement divin. Je reconnus que l'homme ne peut être séparé de l'Entendement qui l'a créé et qui lui donne sa seule conscience réelle. Au cours de cette étude, la douleur disparut.

Dès qu'on se rend compte qu'on a affaire au mesmérisme, à la suggestion mentale, on peut détourner son attention de la matière et de ses fausses conditions pour regarder dans la bonne direction. La première chose à comprendre au sujet du mesmérisme, et la plus importante, c'est qu'il n'a ni réalité ni pouvoir. Ce n'est pas une loi qui s'ajoute à la loi de Dieu. C'est une fausse théorie provenant de la croyance à l'existence de multiples entendements. La vérité que Dieu est l'unique Entendement révèle la fausseté de cette croyance et de toute influence mesmérique. Une fois l'erreur révélée, nous savons que nous n'avons pas à craindre les illusions d'un faux sens, et nous pouvons consacrer notre temps à mieux comprendre notre Principe divin, le créateur et gouverneur de tout ce qui existe réellement. La loi de Dieu, la loi de la Vie, de la Vérité et de l'Amour est l'unique loi, et nous sommes libérés de ce qui désobéit à cette loi, qu'il s'agisse du péché, de la maladie ou de tout autre trouble.

Parmi les nombreux exemples de la Bible montrant l'importance d'une compréhension spirituelle inébranlable, on trouve cette parabole dans laquelle Jésus ne laisse aucun doute sur ce qui nous est demandé. Il dit à ceux qui l'écoutent: « Je vous montrerai à qui est semblable tout homme qui vient à moi, entend mes paroles, et les met en pratique. » Et il parle d'un homme qui a donné à sa maison des fondations profondes et solides, « sur le roc ». L'inondation même n'a pas pu ébranler cette maison. Il dit également ce qui arrive quand les fondations ne sont pas aussi solides: « Mais celui qui entend, et ne met pas en pratique, est semblable à un homme qui a bâti une maison sur la terre, sans fondement. Le torrent s'est jeté contre elle: aussitôt elle est tombée. »

En m'efforçant d'affermir mes propres fondations spirituelles, il m'a été utile d'examiner tous les soirs mes pensées et mes actes de la journée pour voir où mes bonnes intentions achoppaient. Cet examen exige parfois de se battre durement contre l'autojustification, l'auto-accusation, etc. Mais, lorsque je travaille sans relâche pour voir ce qui m'a trompée et pour en comprendre la raison, je m'endors reconnaissante de ce que j'ai appris. Je suis en mesure de commencer une nouvelle journée avec le désir accru de rejeter le faux concept de mon identité et plus déterminée à le faire. Depuis que j'agis ainsi, j'ai constaté que mes progrès spirituels sont plus réguliers. En outre, je suis mieux préparée à faire face aux situations difficiles et je n'ai pas à revenir sur mes pas aussi souvent.

Mary Baker Eddy écrit dans Science et Santé: « On ne guérit pas les malades simplement en déclarant qu'il n'y a pas de maladie, mais en sachant qu'il n'y en a pas. » Cette connaissance, ou compréhension spirituelle profonde, vient lorsque nous laissons notre étude de la Bible et des ouvrages de Mary Baker Eddy transformer notre pensée et notre conduite journalière. Elle est fondée sur le roc, Christ, et nous donne la conviction spirituelle qui ne peut jamais être anéantie.

Roc puissant, ô Vérité,
Christ, ma force et ma santé,
De Ta paix Tu me remplis,
De tous maux Tu me guéris.
Roc des Ages, Vérité,
Sois mon fort, ma sûreté !

Extrait d'un poème de Frederic W. Root Hymnaire de la Science Chrétienne, no 293

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