Dans Les Chronicles of NarniaThe Silver Chair (La chaise d'argent), conte fantastique pour enfants et adultes, C. S. Lewis imagine un sinistre royaume souterrain dirigé par une méchante reine aux pouvoirs hypnotiques. Elle capture les héros de l'histoire, et ceux-ci tentent à un certain moment de décrire à cette entité malfaisante le soleil et les cieux qu'ils désirent tant revoir. La reine leur pose alors quelques questions apparemment anodines.
« Quel est ce soleil dont vous parlez tous ? » demande-t-elle. « Ce mot a-t-il un sens particulier ? »
L'un des habitants de la terre a tenté de comparer le soleil à une gigantesque lampe suspendue dans le ciel et la reine leur a demandé à quoi il était suspendu.
« Alors qu'ils réfléchissaient encore à la façon de lui répondre, elle ajouta: "Vous voyez ! Lorsque vous essayez de vous représenter avec précision à quoi ressemble ce soleil, vous êtes incapables de me le décrire... Votre soleil est un rêve; et il n'y a rien dans ce rêve que la lampe ne vous ait inspiré. La chose vraie, c'est la lampe; le soleil n'est qu'une invention..."
« ... Après un silence et un terrible combat mental, tous... dirent de concert: "Vous avez raison. Le soleil n'existe pas." Le fait de céder et de le dire leur apporta un véritable soulagement. »
Ainsi, au lieu de décrire leur monde, les héros finissent par accepter, du moins temporairement, l'idée que ce monde qu'ils connaissent et qu'ils aiment n'existe tout simplement pas.
Chrétien fervent d'une très grande intelligence, Lewis savait que la réceptivité à la lumière et à la signification spirituelles est sans cesse combattue, et souvent de façon subtile, par le « bon sens ». Avec beaucoup d'intuition, il nous présente, dans son récit allégorique, une image exacte et indéniable de la nature hypnotique de l'opposition au Christ, la Vérité.
Qui n'a jamais ressenti cette résistance à la pratique de la Science Chrétienne, au traitement et à la guérison comme une opposition vraiment réelle ? C'est une atmosphère mentale qui survient parfois comme le brouillard léger de San Francisco.
Par exemple, l'impression qu'on ne se rappelle plus très bien comment donner un traitement par la Science Chrétienne, ou qu'on répugne à le faire maintenant, participe de cette atmosphère. Ce peut être aussi la suggestion d'un vide mental, ou le sentiment que l'inspiration spirituelle à laquelle on était habitué s'est tarie pour quelque raison parfaitement justifiée. Ce peut être encore l'impression que le simple « réalisme » de l'existence matérielle est accablant. Bien des Scientistes Chrétiens fervents ont dû faire face à ce genre de suggestion.
Pour s'élever au-dessus de cette obscurité mentale, il est essentiel de travailler non seulement avec plus d'acharnement, mais surtout avec davantage de clairevoyance. Il ne s'agit certainement pas là d'intelligence personnelle; la démonstration spirituelle exclut toute prétention de ce genre. Mais on peut travailler en suivant de plus près, et avec plus de discernement, les explications chrétiennement scientifiques fournies par la Science Chrétienne.
La Science du christianisme, découverte par Mary Baker Eddy, confirme l'intuition que beaucoup de chrétiens ont eue à propos du mal. Dans une certaine mesure, ils ont accepté l'enseignement de Christ Jésus pour qui le diable, ou le mal, est « menteur et le père du mensonge ». La Science Chrétienne, cependant, dévoile le caractère essentiellement hypnotique et irréel du mal, puisqu'elle révèle la toute présence de Dieu, le bien. Si nous voulons faire face avec succès à la résistance au Christ, la Vérité, il nous faut vivre et penser conformément à cette explication scientifique, plutôt que de nous fourvoyer constamment dans une interprétation personnelle et psychologique de l'existence.
Si, par exemple, nous avons suivi sincèrement le Christ et que nous nous soyons efforcés scrupuleusement de pratiquer la Science Chrétienne, sans pour autant parvenir à dissiper un sentiment d'imprécision dans notre pratique, il nous faut nous rendre compte qu'il s'agit là d'un sentiment qui nous est imposé. Il ne nous appartient pas. Quelle que soit l'exactitude avec laquelle il semble traduire notre état mental personnel, il résulte en réalité d'une atmosphère mentale matérialiste envahissante. Mary Baker Eddy fait allusion à cette influence qu'elle qualifie, sans ambages, de « suggestion mentale agressive ».
L'aptitude à résister à cette influence vient en obéissant aux règles spirituelles. Nous comprenons que nous ne devons pas dialoguer avec une telle suggestion, mais nous abstenir d'y croire. Il nous faut percevoir, explique la Science Chrétienne, qu'elle n'a pas le droit de retenir notre attention. Ce n'est pas quelque chose de raisonnable présenté par une intelligence équitable et légitime. Le but de cette suggestion est d'obscurcir le fait spirituel.
Au lieu de nous laisser empêtrer dans le sentiment que nous ignorons ce qu'il importe de savoir, prenons conscience de ce qui se passe et allons de l'avant, soutenus par les preuves que nous avons déjà eues de la bonté de Dieu. Mary Baker Eddy écrit dans Science et Santé avec la Clef des Écritures: « Si la pensée s'effraie de ce que la Science proclame si énergiquement la suprématie de Dieu, ou la Vérité, et met en doute la suprématie du bien, ne devrions-nous pas, au contraire, être étonnés des prétentions énergiques du mal et les mettre en doute, et ne plus croire naturel d'aimer le péché et antinaturel d'y renoncer, ne plus nous imaginer que le mal est toujours présent et le bien absent ? La vérité ne devrait pas sembler aussi surprenante et antinaturelle que l'erreur, et l'erreur ne devrait pas sembler aussi réelle que la vérité. »
Dans notre grand désir de faire tout ce qui est nécessaire en luttant pour la Cause de la Vérité, il nous faut nous régénérer continuellement dans le christianisme afin d'être en mesure d'aider. Cette régénération nous permet de saisir la véracité des explications chrétiennement scientifiques des éléments et de la nature du combat chrétien, et de les intégrer dans notre vie. Il ne s'agit pas de se battre contre des personnes ou des éléments de la société, mais contre les influences mentales qui tendent à exercer leur emprise sur la pensée humaine. En acceptant la révélation de la Science et en renonçant à la croyance à des entendements mortels distincts, nous acquerrons plus de liberté et d'individualité. Discernant les agissements de la mauvaise pratique spécifique ou ignorante, nous ne serons pas induits en erreur et nous n'agirons pas à l'encontre de notre propre intérêt.
Nous pouvons nous accorder promptement avec l'adversaire. Il est, certes, tout à fait vrai que la Science peut sembler absente au prétendu entendement mortel, mais la vérité spirituelle est naturelle pour l'homme créé par Dieu, pour la conscience spirituelle toujours présente. Il n'y a là rien de mystique ni de « trop dificile » à comprendre pour le commun des mortels. L'énoncé peut sembler abstrait, mais quiconque s'efforce sincèrement d'approcher la lumière spirituelle ne tarde pas à se sentir à l'aise avec les pensées que Dieu lui donne. Le fait est qu'il n'y a en vérité qu'un seul Entendement, Dieu, si bien que personne n'est désespérément hypnotisé ni trompé. A mesure que nous reconnaîtrons que l'homme est en réalité l'expression spirituelle de cet Entendement divin suprême, nous serons moins facilement influencés par les croyances d'un autre prétendu entendement.
Dans un passage de Science et Santé où elle décrit non seulement nos progrès individuels, mais où elle évoque également l'ascension spirituelle de l'humanité, Mary Baker Eddy écrit: « Au sens mortel, la Science paraît d'abord obscure, abstraite et ténébreuse; mais une promesse lumineuse couronne son front. Comprise, elle est le prisme et la louange de la Vérité. Quand vous la regardez bien en face elle vous donne le pouvoir de guérir, et elle a pour vous une lumière plus vive que celle du soleil, car c'est Dieu qui "en est la lumière". »
A une époque où des millions de gens commencent à se tourner vers la lumière spirituelle, ce n'est pas le moment de se laisser détourner de l'inspiration et de la compréhension métaphysiques, ni du traitement et de la guérison par la Science Chrétienne. Il nous faut adhérer plus étroitement que jamais aux explications qui en sont données dans Science et Santé. Pour décrire ce travail spirituel essentiel, on pourrait dire qu'il nous met à même de distinguer l'ivraie du froment; c'est ce qui met entre nos mains « le pain de vie » que nous désirons tant partager avec le monde, un monde aujourd'hui si affamé.
Je bénis l'Éternel, mon conseiller ;
La nuit même mon cœur m'exhorte.
J'ai constamment l'Éternel sous mes yeux ;
Quand il est à ma droite, je ne chancelle pas.
Psaume 16:7, 8