S'il s'agit d'apporter notre contribution, d'exécuter des projets, d'apprendre, de donner, l'âge ne doit pas nous mettre « sur la touche ». Comme le fait ressortir le récit qui suit, comprendre Dieu, qui est la Vie et l'Amour éternels, et apprendre à Lui donner la première place dans nos affections a un grand impact sur notre façon de vivre, d'aimer et de travailler. Mme
, mère et grand-mère, ancienne journaliste et Scientiste Chrétienne de longue date, nous raconte la façon fort intéressante dont elle a trouvé un emploi.Le jour où j'ai divorcé et perdu ma demeure, j'étais à la retraite depuis un an et nous habitions dans une petite ville de montagne. J'avais soixante ans.
J'ai d'abord éprouvé un cuisant sentiment d'humiliation. Puis, ce fut la colère. Je m'estimais avoir été une femme irréprochable, je pensais avoir fait tout ce qu'il fallait. J'avais travaillé à l'église, enseigné à l'école du dimanche et étudié la Leçon biblique Indiquée dans le Livret trimestriel de la Science Chrétienne. tous les jours. Il me semblait que je ne méritais pas ce dénouement injuste. Je m'inquiétais aussi, car je n'avais pas de fortune personnelle et je ne savais pas où j'allais habiter avec mon fils de douze ans. Je ne voyais pas non plus comment je pourrais retourner à la vie professionnelle.
J'ai trouvé temporairement refuge chez une cousine Scientiste Chrétienne, m'apitoyant amèrement sur mon sort et ne sachant plus du tout où j'en étais. Je me rappelais ce que Christ Jésus avait dit à ses disciples, qui, en proie au chagrin et au doute, avaient essayé de renouer avec leur ancien métier de pêcheur: « Jetez le filet du côté droit de la barque, et vous trouverez. » Jean 21:6. Mais je ne savais pas vraiment comment le faire. Ma cousine, qui venait de perdre son mari, avait une piètre opinion de mes jérémiades. « Ce qu'il te faut, m'a-t-elle dit un jour franchement, c'est reprendre le travail. »
J'ai invoqué mon âge qui ne me laissait pratiquement aucun espoir d'être embauchée maintenant.
Le travail, m'a-t-elle rappelé, c'est l'activité des idées justes. Il n'y a pas de limite d'âge pour les idées justes. « Ces livres sont à ton entière disposition, fais-en usage ! » a-t-elle ajouté en montrant du doigt ma Bible et mon Science et Santé avec la Clef des Écritures de Mary Baker Eddy, Découvreur et Fondateur de la Science ChrétienneChristian Science (’kristienn ’saïennce). Je n'avais pas encore lu la Leçon biblique de la semaine. Puis elle m'a tendu un Hymnaire de la Science Chrétienne et a quitté la pièce. J'ai pris l'Hymnaire et l'ai ouvert au cantique nº 324. C'est alors que ma guérison a commencé.
Ce cantique débute par ces mots: « Prends ma vie et qu'elle soit,/ Seigneur, consacrée à Toi. » Mais d'abord, me suis-je dit, qu'est-ce que la vie ? Est-ce vraiment cet enchevêtrement de blessures et d'échecs humains, ce perpétuel désastre, comme ce que nous présentent les feuilletons de la télévision ? Ce n'est pas cela; la vie est la conscience de Dieu, de la présence constante de Son pouvoir. Le dictionnaire définit ainsi le verbe consacrer: « Déclarer sacré, destiner à un usage sacré. » Étais-je vraiment en train de le faire, de consacrer ma vie à Dieu ? Non, parce que mes pensées étaient remplies de colère, de ressentiment, de soupçons et de désir de vengeance. Il n'y avait là aucune consécration à un but louable ! J'ai donc décidé de faire plus d'efforts pour consacrer ma vie à Dieu, le bien.
« Prends mes jours et mes instants, / Qu'ils se passent en priant. » La prière, les louanges, valaient mieux, je le savais, que l'apitoiement sur soi. Sur ma liste, après la consécration à Dieu, j'ai donc ajouté la prière de louange. Puis le cantique poursuit: « Prends mes mains, fais-les toujours / Agir selon Ton amour. » Je me trouvais chez ma cousine, qui était partie à l'église en laissant un peu de vaisselle dans l'évier. Je suis donc sortie de mon fauteuil et j'ai fait la vaisselle pour que mes mains agissent selon l'amour de Dieu.
Voici la suite du cantique:
Prends, Seigneur, tous mes efforts,
Rends mes pas joyeux et forts ;
Prends mes chants et que ma voix
Ne célèbre que mon Roi ;
Prends mes lèvres pour guider
Tout homme à la Vérité. Prends ma pensée et mes vœux,
Fais-en l'emploi que Tu veux ;
Prends tout mon amour, Seigneur,
Et les trésors de mon cœur ;
C'est à Toi que j'appartiens,
J'aspire à demeurer Tien !
Pendant toutas ces années, j'avais concentré mes affections essentiellement sur une certaine personne. Maintenant, je voyais que je devais les concentrer sur Dieu. Cela m'a donné une idée plus élevée de l'amour, un amour que j'étais résolue à exprimer. Mary Baker Eddy écrit dans Science et Santé: « Tout ce qui maintient la pensée humaine dans la voie de l'amour dégagé du moi reçoit directement le pouvoir divin. » Science et Santé, p. 192. Je pouvais aimer sans égoïsme; je pouvais consacrer ma vie à Dieu. Et je pouvais aimer mon prochain comme moi-même. Je pouvais aimer tout ce qui croisait mon chemin journalier.
Peu de temps après, une amie m'a envoyé l'annonce publicitaire d'une école secondaire, en me suggérant d'écrire à cette école pour proposer mes services. J'ai donc écrit et obtenu une réponse disant qu'il y avait une possibilité pour moi, mais que je devais venir me présenter pour un entretien. L'école était à deux mille quatre cents kilomètres de là ! J'ai réussi cependant à emprunter une jeep et à m'y rendre avec mon fils. L'entretien ayant été concluant, on m'a offert un travail ainsi que la possibilité pour mon fils de suivre les cours gratuitement. Nous avons accepté.
Ma première tâche consistait à organiser une campagne pour recueillir des fonds. J'avais tous les moyens et toutes les qualifications nécessaires. Mais je continuais d'en vouloir à mon ex-mari... et bientôt j'ai eu des griefs contre l'école et contre tout le monde. Ce n’était pas le paradis que j'avais imaginé. Il y avait des rivalités, des commérages et de l'étroitesse d'esprit. Il me fallait faire quelque chose. J'ai donc travaillé avec cette phrase de Science et Santé: « Les idées immortelles, pures, parfaites et permanentes, sont transmises par l’Entendement divin au moyen de la Science divine, qui corrige l'erreur par la vérité et exige des pensées spirituelles, ou concepts divins, afin qu'elles produisent des résultats harmonieux. » J'ai aussi étudié un autre passage de la même page: « La compréhension, semblable à celle de Christ, de l'être scientifique et de la guérison divine renferme un Principe parfait et une idée parfaite — Dieu parfait et homme parfait — comme base de la pensée et de la démonstration. » Ibid., p. 259. Je me suis rendu compte que je devais commencer par aimer vraiment mon ex-mari et lui pardonner.
Science et Santé déclare: « L’Amour est impartial et universel dans son adaptation et dans ses dispensations. »Ibid., p. 13. Lorsqu’on aime vraiment, on aime impersonnellement, on aime l’homme réel, spirituel, l’image et la ressemblance de Dieu. Lorsque j’ai commencé à aimer de cette façon, la douleur, les sentiments de déception et de frustration ont commencé à s’estomper. J’ai acquis la faculté de percer l’illusion de la mortalité pour percevoir et aimer la nature réelle, spirituelle des gens, quels qu'ils soient. Ce faisant, je suis devenue vraiment heureuse et j'ai réussi dans mon travail. Comme ma pensée s’élargissait grâce à cette conception plus élevée de l'amour, ma vie a continué de s'élargir aussi.
J’ai eu des augmentations et on m’a confié des fonctions plus importantes. Je travaillais avec les enfants et j’adorais cela. J’ai pris des cours de poterie, j’ai écrit, j'ai fait de la peinture et même de la photographie.
Mon attitude à l'égard du travail a aussi changé. Pendant de très nombreuses années, je ne m'étais jamais trouvée sans un emploi quelconque. Mais je comptais sur mes aptitudes et sur ma personnalité pour obtenir cet emploi. Je disais: « Moi, je peux le faire. Je peux décrocher une situation », au lieu de dire: « Dieu a une place pour moi ». Dieu était là « quelque part », mais je croyais en fait dépendre de mon savoir-faire et de l'ardeur de mon travail. C'est pourquoi les choses avaient été particulièrement dures pour moi lorsque, à la retraite, j'avais soudain dû retourner travailler. Je me suis mise alors à considérer le travail d'une façon plus spirituelle.
Je comprenais, grâce à la Science Chrétienne, qu'il n'était pas suffisant de travailler dur. Notre tâche doit être accomplie à la gloire de Dieu. Lorsque notre activité a pour but de glorifier Dieu et non le moi, nous avons vraiment beaucoup à faire. Nous sommes pleinement employés, tout le temps.
J’en suis venue à prier pour l’école en sachant qu'elle n’était pas gouvernée par des gens, mais par Dieu. A une certaine époque, l’école s’est vue dans l’obligation de licencier beaucoup de personnel, parce que les revenus étaient insuffisants pour payer tous les employés. Les choses étaient difficiles pour tout le monde. A ce moment-là, j’ai prié: « Mon Dieu, aide-moi à aider l'école. » Il s'est produit une chose très intéressante. Je suis allée en voyage à Hawaï cet été-là et j’ai entendu parler d'une organisation d’auberges de jeunesse. Je suis retournée à l’école et j’ai suggéré que nous nous mettions en rapport avec cette organisation, car elle manquait de locaux pour ses activités d'été. Finalement, nous nous sommes associés à l’organisation et ainsi fut rempli le vide dont souffrait l'école pendant l’été. Cela s'est avéré un remède permanent. Les gens qui n’avaient rien à faire à l’école pendant l’été étaient maintenant employés aux activités de l’auberge de jeunesse.
Mon séjour dans cet établissement m’a beaucoup apporté; je travaillais avec des adolescents et j’aidais à promouvoir une meilleure éducation. Au cours des vingt années passées là, j'ai appris de nouvelles disciplines, fait plusieurs voyages à l'étranger, enseigné, organisé un programme international, et j’ai rédigé, conçu et fait éditer des publicités, des brochures sur l’école, ainsi qu'une histoire de l'école. Ces années ont été fécondes, elles ont été marquées par de nombreuses réalisations. Bien que je sois à la retraite (pour la deuxième fois !), depuis plusieurs années maintenant, je ne manque jamais d'occupations.
Que cela prouve-t-il donc ? Cela m’a prouvé que l’activité de l’homme n’a pas de limites, et donc que l’ardeur, la capacité d’apprendre n’ont pas de fin; on n’est jamais obligé d'accepter l’isolement ou l'échec, de subir une détérioration quelconque. On n'est jamais trop vieux pour être employé si on accepte d'écouter les idées justes, les vérités spirituelles, et de les mettre en œuvre en consacrant sa vie à Dieu et en apprenant à aimer comme Lui.