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Mêlons-nous de ce qui nous regarde !

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de mars 1990


Exprimer avec compassion son intérêt pour le bien-être d'autrui, offrir une aide affectueuse, ou même donner son avis lorsqu'on le sollicite, tout cela fait, indiscutablement, partie de l’existence d’un chrétien actif. Mais être au courant des affaires personnelles de tout le monde, s’immiscer indûment dans l’existence d'autrui, cancaner, entretenir des pensées haineuses ou négatives à l’égard des autres, tout cela revient à se mêler d’affaires qui ne nous regardent pas. Et cette ingérence indique que, d’une certaine façon, nous tentons de diriger l’existence des autres et de nous substituer à eux pour assurer leur salut, que nous essayons de leur épargner une leçon importante ou qui demande du temps, ou même que nous cherchons à obliger quelqu’un à recevoir la leçon qui, selon nous, lui est indispensable. De prime abord, il peut sembler que pareilles ingérences reposent sur une sollicitude et un amour chrétiens. Mais, trop souvent, elles peuvent être le résultat de l’ennui, de l’habitude de ne pas se contrôler, de l’impatience, ou du sentiment d'être lésé.

Comment faire la différence entre une sollicitude réellement pleine d’amour et l’ingérence personnelle ? Il est essentiel d’évaluer honnêtement ses mobiles. J’ai découvert que la « Règle pour les mobiles et les actes » du Manuel de L’Église Mère m’apportait un remarquable critère de jugement. Mary Baker Eddy y écrit: « Ni l’animosité, ni un attachement purement personnel ne doivent déterminer les mobiles ou les actes des membres de L’Église Mère. Dans la Science, l’Amour divin seul gouverne l’homme; et un Scientiste Chrétien reflète les douces aménités de l’Amour, en réprouvant le péché, et en manifestant un véritable esprit de fraternité, de charité et de pardon. Les membres de cette Église doivent journellement veiller et prier pour être délivrés de tout mal, pour ne pas prophétiser, juger, condamner, conseiller, influencer ou être influencés d'une manière erronée. » Man., Art. VIII, Sect. 1.

Il nous faut donc faire plus que d'être prévenants tout en évitant de s’imposer. Il est essentiel que nous nous attaquions activement au péché dans notre pensée et que nous manifestions l’amour et l’indulgence dont l’unique source est Dieu, l’Amour divin.

C’est là quelque chose que j’ai sérieusement appris, il y a quelques années. Je travaillais avec une personne qui manquait de conscience professionnelle et souvent même de probité. Nombreux sont les collègues, qui comme moi, furent victimes d’injustices, trompés et traités sans considération. Même après avoir quitté l’entreprise, il m’arrivait souvent de commenter, avec des amis et des collègues, les agissements de cette personne, ses difficultés personnelles et son incompétence professionnelle. Plus j’en parlais et exprimais ma compassion aux victimes de ses agissements, plus mon malaise grandissait.

Finalement, je me suis rendu compte que ma conduite n’amenait rien de bon. Pour exercer une influence bénéfique sur cette situation, il me fallait changer tant ma pensée que mes actes. Je devais me libérer de l’habitude de ressasser les agissements d’autrui. Ces paroles de Michée décrivent avec précision ce qu’il m’apparut nécessaire de faire afin d’acquérir un sentiment de paix et d'amour: « Et ce que l’Éternel demande de toi, c'est que tu pratiques la justice, que tu aimes la miséricorde, et que tu marches humblement avec ton Dieu. » Michée 6:8. Je me mis alors à me tourner vers Dieu plus totalement et avec un plus grand désir de voir s’accomplir la volonté de Dieu. J'acquis de l’humilité. Et, avec cette humilité, je me rendis compte que le pharisaïsme m’avait empêchée de comprendre l’identité spirituelle véritable de l’homme.

Je savais qu'en réalité chaque être est créé enfant de Dieu, parfait, aimant et aimé, et Dieu le maintient ainsi; il ne peut, par conséquent, être qu’innocent. Mais le pharisaïsme m’avait conduite à croire qu'une personne (celle dont je viens de parler) pouvait être injuste, égoïste, même cruelle, alors qu'une autre personne (moi) était bonne, innocente et une victime sans défense. Cela est impossible dans la création complète et parfaite de Dieu.

En comprenant que le pharisaïsme est vraiment un péché destructif, j’évaluais plus honnêtement mes pensées et la façon dont je m’étais conduite envers cette personne. C’est moi qui n’avais pas été juste ! Me rendant compte de la tendance aux commérages, de la haine, du désir de vengeance et de l’arrogance qui avaient dominé ma pensée, je tombai mentalement à genoux, implorant Dieu de me pardonner ces péchés. Je me souvins de l’exhortation de Christ Jésus: « Ne jugez point, afin que vous ne soyez point jugés. » Matth. 7:1. Tandis que les larmes du repentir lavaient les scories de ce pharisaïsme, mon innocence innée, don de Dieu, se révélait. Et j'entrevoyais également l’innocence spirituelle véritable de la personne en question.

Je devins plus consciente de l’importance et de la valeur de la miséricorde. Si la miséricorde et le pardon de Dieu m’étaient tellement essentiels, sans aucun doute je pouvais aimer faire preuve de miséricorde et pardonner. Quand bien même cette personne ne semblait pas être prête à se réformer, je pouvais toujours faire ce qui m’incombait. Je n’avais pas à imposer le changement mais à aimer chez autrui ce que j’aimais en moi-même: l’enfant innocent de Dieu.

Je vis que la véritable justice s’accomplit entre chaque individu et Dieu — non pas un Dieu capable de vengeance, mais un Dieu qui est l’Amour infini, l’Amour qui protège la pureté de son enfant bienaimé. Parlant de l’expérience qu'elle avait faite de la persécution injuste, Mary Baker Eddy donne ce conseil: « Si l’on vous a causé de graves torts, pardonnez et oubliez: Dieu compensera cette injustice et punira plus sévèrement que vous ne le pourriez celui qui s’est efforcé de vous nuire. » Écrits divers, p. 12.

La justice divine purifie les mobiles et les actes de chacun. Ce processus de purification s’effectue de façon tout à fait intime et individuelle. Personne ne peut se substituer à nous, pas plus que nous ne pouvons agir pour autrui. Ce doit être, pour chacun, le résultat de son désir de se réformer. Souvent ce désir est fonction de la souffrance causée par le péché. Mary Baker Eddy écrit: « Certaines personnes ne se repentent jamais avant que la terre ne leur ait apporté une telle coupe d’amertume que la conscience se fait entendre; alors elles sont amenées à comprendre à quel point il est impossible de pécher et de ne pas souffrir. » Ibid., p. 237.

Et, lorsque nous cédons à la justice divine, nous sommes délivrés de la tentation de nous mêler des affaires d’autrui. Quelle joie de savoir que nous sommes tous libres de triompher des provocations de la vie à notre rythme et à notre manière, et que chacun le fait dans le sanctuaire privilégié de la relation qui l’unit à Dieu ! Reconnaissant combien ce rapport est unique et infrangible, nous pouvons être certains que tout désir d’aider autrui ne découlera ni de l’impatience, ni d’un esprit de critique, ni du ressentiment, mais s’accompagnera d’humilité, d’amour, de justice et de miséricorde. Quelle liberté !

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