Ceux qui ont eu des guérisons par la prière peuvent avoir parfois l’impression, qu’ils traversent une « période de sécheresse ». La guérison ne semble pas venir aussi vite qu’autrefois. Dans ces moments-là, on peut croire que l’inspiration est partie... très loin ! On peut en arriver à se demander comment la guérison par la prière avait bien pu paraître possible, voire naturelle, en premier lieu.
Il y a un moyen de sortir de la sécheresse et une leçon à tirer du processus. Là où on apprend le plus, peut-être, c’est en découvrant que, si la guérison semble naturelle à un état de pensée appelé sens spirituel, elle ne paraît pas du tout normale à l’état de pensée qui tient pour essentiel le témoignage des sens physiques.
Voir ce fait plus nettement peut nous aider de manière notable à retrouver l’inspiration. Lorsque nous permettons au sens spirituel de prédominer dans notre vie, c’est-à-dire quand nous obéissons de tout notre cœur à l’Esprit divin, Dieu, et acceptons le fait essentiel qu’Il est bon, nous sommes réceptifs aux inspirations et aux messages spirituels qui affluent à la pensée et qui rendent naturelle une approche spirituelle de la guérison.
Cette forme de pensée, par exemple, ne se complaît pas dans la colère ni la vengeance, elle ne cherche pas avec agressivité à dominer les autres. Elle ne considère pas avec effroi tout ce qui pourrait se concevoir comme nuisible ou restrictif. Elle s’emploie au contraire avant tout à comprendre davantage la présence absolue de l’Amour divin, infini, dont nous parle la Science ChrétienneChristian Science (’kristienn ’saïennce). Nous nous découvrons alors un désir croissant d’être plus « réels », de chercher plus régulièrement à obtenir ce qui est à notre portée: le monde de lumière et d’inspiration spirituelles qui est si important pour nous. S’efforcer de vivre de cette façon, c’est en quelque sorte puiser à une source plus profonde.
Ce sont peut-être des idées de ce genre que Christ Jésus a échangées avec la Samaritaine qu’il a rencontrée près d’un puits. Lorsqu’il lui a dit que, si elle le lui avait demandé, il lui aurait donné de l’eau vive, une eau qui éliminerait à tout jamais la possibilité d’avoir soif, la femme s’est tout d’abord moquée de lui. C’était pourtant ce qu’il était en mesure de donner à toute personne réceptive. Beaucoup avaient été guéris. Certains avaient reçu son instruction et s’en étaient allés transmettre son message. Mais tous ceux qui avaient eu recours à lui avaient dû se sentir vivre plus intensément et s’épanouir davantage que jamais auparavant. Ils avaient dû éprouver, pour la première fois, la joie de voir ce que la vie est censée être.
Cependant, lorsqu’on réfléchit sérieusement à ce qu’a enseigné Jésus, on voit que rien n’indique, dans ses paroles, qu’il serait possible pour ceux qui le suivent de s’installer confortablement dans un concept de vie et d’identité matérielles, après quelques jours, quelques semaines, quelques mois ou quelques années de travail spirituel. Il existe incontestablement une attraction, ou tentation constante dans cette direction, mais si l’on y cédait, il en résulterait, de manière inévitable, un manque d’inspiration et un échec dans la guérison.
Nos sources de vie et de pensée sont indiscutablement peu profondes si elles se fondent sur l’impression inexacte qu’une vie et un moi limités, enfermés dans l’humain, existent sur un plan matériel. La Science Chrétienne donne à ce concept erroné d’une intelligence dans la matière le nom d’entendement mortel. N’est-ce pas ce faux concept qui bientôt se dessèche, qui donne le sentiment d’ennui, de désespoir et d’impuissance ? Il existe un concept plus exact de la vie, concept qui s’avère illimité. L’eau vive du Christ, la véritable idée de Dieu, l’Esprit, nous montre que l’homme est en fait la pure expression de l’Esprit. La Science Chrétienne nous permet de voir que nous devrions accepter cette eau vive que nous donne le Christ et ne pas essayer, d’une façon humaine, formaliste, de l’enfermer dans les limites de ce qui est possible ou « normal ». Dans Science et Santé avec la Clef des Écritures, Mary Baker Eddy, qui a découvert et fondé la Science Chrétienne, souligne l’aspect foncièrement pratique, de ce point de vue radicalement différent. Elle écrit: « Lorsque nous comprendrons que la Vie est Esprit, qu’elle n’est jamais dans la matière ni matérielle, cette compréhension s’épanouira jusqu’à devenir complète en soi, trouvant tout en Dieu, le bien, et n’ayant besoin d’aucune autre conscience. » Science et Santé, p. 264.
Une autre leçon importante pour nous, tandis que nous sortons d’une « période de sécheresse », c’est peut-être de nous rendre compte à quel point une impression matérialiste de la vie reflète une mauvaise information. S’il fallait vivre toute son existence conformément à ce concept matériel de ce qui est normal, il serait en effet bien difficile d’obtenir la guérison et l’inspiration. Mais le fait est qu’il existe bien quelque chose de tout différent de cette façon de voir. Ce « quelque chose » a été décrit par Jésus, et la vie du Sauveur en montre bien l’effet remarquable sur l’existence humaine. Il n’est pas matériel. On ne peut le voir, mais il est réel, et les guérisons qui en résultent sont bien tangibles. C’est le flot d’intuition spirituelle, d’assurance et de compréhension nouvelle, le flot de l’Esprit divin, de l’Amour infini qui est Dieu.
Rien n’est aussi important pour nous que d’accepter d’ouvrir tout grand notre pensée à la possibilité de la réalité spirituelle. Puisque cette réalité existe bel et bien, il ne s’agit pas du tout d’une foi ni d’une croyance aveugle, mais de notre réaction à quelque chose de très rationnel et de très concret.
Comme nous oublions facilement que nous ne pouvons rien faire de nous-mêmes, ainsi que Jésus l’a expliqué Voir Jean 8:28. ! Pourtant, grâce à l’activité du Christ dans la conscience humaine, nous recevons le don de la compréhension spirituelle.
La Bible nous dit: « Vous puiserez de l’eau avec joie aux sources du salut. » Ésaïe 12:3. Il est une richesse dont l’entendement mortel humain peut à peine croire l’existence. Dieu nous donne plus que nous n’imaginons pouvoir connaître; cette connaissance jaillit en abondance des sources de la réalité spirituelle.