Lorsque nous lisons des récits d’actes de cruauté commis envers des enfants, des prisonniers politiques ou qui que ce soit, nous ne pouvons nous empêcher de nous demander si certains crimes ne sont pas trop graves pour se pardonner. Il se peut que relativement peu de gens aient commis de tels crimes ou en aient souffert. Mais beaucoup ont subi de cruels préjudices. Et il en est peut-être autant qui se tourmentent à l’idée d’avoir fait quelque chose d’impardonnable.
Ce sentiment de culpabilité irréparable est perpétué par la doctrine selon laquelle il existerait un « péché mortel » horrible et absolument impossible à surmonter, une forme de péché qui priverait l’individu et l’humanité de tout pardon. Quelle pensée effrayante ! Elle suggère une sorte de peine de mort irrévocable signifiant que la divinité n’aurait plus la volonté ni le pouvoir de réformer le pécheur. Une telle doctrine équivaut en somme à accorder au péché le triomphe final et à laisser peu d’espoir à l’humanité.
Mais la Bible dit: « Toute grâce excellente et tout don parfait descendent d’en haut, du Père des lumières, chez lequel il n’y a ni changement ni ombre de variation. » Jacques 1:17. Le pardon et la rédemption sont assurément les dons de la grâce qui nous sont promis par Christ Jésus dont la vie même était « le ministère de la réconciliation » Voir II Cor. 5:18..
Il ne fait pas de doute que certains crimes se situent au-delà des limites du pardon humain. Et naturellement fermer les yeux sur le péché n’est pas une solution, parce que le criminel reste libre de continuer à mal faire, à nuire aux autres et à se nuire à lui-même.
Le pardon accordé par Christ Jésus était fondé sur sa compréhension de la véritable identité spirituelle de l’homme, qui est le reflet de Dieu. Il discernait la réalité impeccable de l’homme et cette pure expression d’amour libérait les pécheurs de leurs erreurs par une transformation radicale du cœur.
Le pardon chrétien est toujours possible aujourd’hui. Il nous guérit et nous transforme afin que nous exprimions davantage la nature originale impeccable de l’homme. Grâce à l’amour parfait de Dieu, nous pouvons entrevoir le potentiel qu’a toute personne d’être semblable à Dieu. Avoir une vision spirituelle de nous-mêmes et des autres ne signifie pas fermer les yeux sur le péché, loin de là; cela nous permet d’affronter et de vaincre le péché, grâce au pouvoir du Christ. Le livre d’étude de la Science Chrétienne de Mary Baker Eddy déclare: « Le pardon de la grâce divine est la destruction de l’erreur. » Science et Santé, p. 329.
Comprendre la nature infinie de Dieu, l’Amour divin, élucide la parabole de Jésus concernant l’ivraie et le blé Voir Matth. 13:24–30., dans laquelle le maître de maison, qui avait semé une bonne semence dans son champ, découvrit que l’ivraie aussi y avait poussé. Il conseilla à ses serviteurs d’attendre la moisson et leur recommanda ensuite: « Arrachez d’abord l’ivraie, et liez-la en gerbes pour la brûler, mais amassez le blé dans mon grenier. »
Jusqu’à un certain point, chacun est comme le champ de la parabole où le bien et le mal poussent côte à côte. Mais Dieu ne rassemble pas Ses enfants en jugement pour sauver les bons et détruire les méchants par le feu. Dieu n’a jamais créé deux types d’enfants. En réalité, l’Amour divin rassemble et détruit tout ce qui est l’opposé de Dieu, ce qui ne fait pas partie de l’homme réel, en chacun de nous, sauvant la victime du péché en détruisant le péché.
La destruction du péché comprend la découverte de l’innocence spirituelle de l’homme et de sa bonté inhérente. Mais le baptême spirituel qui détruit le mal est rarement facile, que nous soyons classés parmi les criminels endurcis ou parmi ceux qui sont « seulement » coupables des nombreuses cruautés « mineures » que les gens commettent les uns à l’égard des autres, que nous ayons fait du tort à autrui ou que nous ayons subi des préjudices.
Qu’ils appartiennent à une catégorie ou à une autre, hommes et femmes aspirent tous à être rachetés, à voir guérir la haine et ses effets. Le Christ, la Vérité, apporte à l’humanité cette liberté grâce à une compréhension spirituelle accrue et à la réforme.
Pour certains, cela signifie une lutte formidable avec soi-même, pour se défaire des habitudes du péché et démontrer un changement radical de caractère. Pour les autres, cela exige l’abandon du ressentiment et du désir de vengeance. Mais, dans la mesure où nous aspirerons au pardon divin en vivant en harmonie avec la loi divine, le Christ, la Vérité, dissoudra le péché et guérira les blessures, en apportant une paix durable et tangible.
La Bible donne la promesse suivante: « Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner, et pour nous purifier de toute iniquité. » I Jean 1:9. Il ne fait pas de doute que, pour l’Amour infini, rien n’est impardonnable.
