Lorsqu’un pays en voie de développement comme le mien connaît, dans de nombreux domaines, une véritable explosion de progrès techniques, il est triste de constater que certaines portions de la population ne bénéficient pratiquement pas de ces progrès.
De nombreux problèmes semblent difficiles à analyser et fortement ancrés dans la nature même de la société. L’un des plus complexes, pour les pays en développement comme pour les autres, c’est celui du rôle de la femme.
Si un voile matériel a été ôté du visage de la femme moderne, nombreux sont les cœurs et les esprits inquiets qui restent lourdement voilés.
Ici, les femmes doivent se battre contre la discrimination pour obtenir des salaires égaux, là, elles luttent pour acquérir les droits de succession qu’on leur refuse. Ailleurs, on pratique l’avortement dans le cas de fœtus de sexe féminin, parce que la société pense que ces futurs enfants ne seront pas productifs. Ailleurs encore, une femme peut être tuée parce qu’elle n’apporte pas une dot suffisante.
Comment faire pour aider quand on se sent touché par ces situations douloureuses ? Il est évident que de nouvelles lois et réformes sociales ont leur importance. Mais quelque chose de fondamental est nécessaire: peut-être chercher, en se tournant vers Dieu, à discerner Ses lois directrices, lois qui sont bien plus importantes que ne pourront jamais I’être la justice humaine ou les codes juridiques. Bien des femmes et bien des hommes ont constaté que la Science ChrétienneChristian Science (’kristienn ’saïennce) donne une nouvelle compréhension des lois spirituelles de Dieu, compréhension qui leur a permis d’améliorer considérablement des situations d’inégalité et d’oppression.
En effet, la Science Chrétienne offre une vision étendue de l’égalité des êtres humains, qu’ils soient hommes ou femmes, riches ou pauvres, vieux ou jeunes. Cette religion scientifique commence par les premières phrases de la Bible, où la création spirituelle de Dieu inclut aussi bien le féminin que le masculin: « Dieu créa l’homme à son image, il le créa à l’image de Dieu, il créa l’homme et la femme » (Genèse).
Comment avons-nous donc pu perdre de vue cette égalité essentielle ? Sans doute trouvera-t-on un début de réponse à cette question dans I’allégorie biblique du deuxième chapitre de la Genèse, où I’homme est censé être formé de la poussière de la terre et où la femme devrait son origine à la côte d’Adam. Cette histoire est souvent considérée comme symbolique du rôle subalterne donné à la femme.
La Science Chrétienne explique que le legs « Adam et Ève » est en vif contraste avec la réalité spirituelle exposée dans le premier chapitre de la Genèse, où les enfants de Dieu sont à Son image et à Sa ressemblance. Au commencement, tout est perçu comme bon, parce que Dieu est le seul Créateur. Et pourtant, dans le second récit de la création, tout apparaît matérialisé, limité et inévitablement imparfait.
Que nous enseigne le contraste qui oppose ces deux façons de voir ? Tant que nous limiterons Dieu en n’acceptant que des concepts purement matérialistes de Sa création, nous nous trouverons immanquablement soumis aux conséquences de ces croyances.
L’une de ces conséquences assujettissantes est l’impression qu’il existe un conflit intrinsèque, inévitable, entre les hommes et les femmes. C’est la supposition que les hommes doivent dominer les femmes et que les femmes doivent induire les hommes en erreur, les uns et les autres étant continuellement punis par la seule existence de leurs relations.
Pourtant, une perception plus nette, plus libre, de l’identité véritable de chacun, image et ressemblance spirituelles de Dieu, offre un point de départ tout différent, produisant des effets tangibles sur l’existence humaine. Ce dont nous parlons ici, c’est d’un processus de libération spirituelle. Quand nous choisissons un point de départ radicalement différent et que nous y conformons notre vie en suivant les enseignements de Christ Jésus, nous voyons combien sont naturelles I’égalité et I’absence de conflit entre les hommes et les femmes.
Dans mon enfance, par exemple, je vivais dans la crainte d’un parent qui dominait tous les membres de la famille. J’avais beau éprouver un profond sentiment d’injustice face à la discrimination qu’il imposait arbitrairement, nos valeurs traditionnelles m’empêchaient, en tant que fille, d’exprimer mes opinions, si correctes fussent-elles. Même certaines activités normales et légitimes m’étaient souvent interdites et tout ce que je faisais devait être discret. Ce sentiment d’assujettissement m’est resté pendant des années, me rendant méfiante à I’égard des hommes en général. Mais, lorsque j’ai trouvé le chapitre intitulé « La Genèse » dans Science et Santé avec la Clef des Écritures de Mary Baker Eddy, le maléfice de la peur a été rompu. Le sens spirituel de justice et d’égalité a supplanté l’injustice humaine. Il en est résulté de nombreuses amitiés sincères ainsi qu’un mariage fondé sur l’égalité. Et, depuis vingt-neuf ans que je travaille dans les transports, je n’ai jamais rencontré aucune discrimination.
N’est-ce pas au fond un manque d’éducation spirituelle qui engendre une discrimination sexuelle néfaste et retarde les progrès de l’humanité ? Mais, à mesure que ce manque est comblé grâce à la compréhension spirituelle de la loi et de la réalité divines, les progrès s’accélèrent. Il est intéressant de lire la description que donne Christ Jésus de cette transformation spirituelle lorsqu’il dit: « Le royaume des cieux est semblable à du levain qu’une femme a pris et mis dans trois mesures de farine, jusqu’à ce que la pâte soit toute levée » (Matthieu). Le levain finit par transformer complètement la substance à laquelle il est incorporé. Il est certain que de profonds changements interviendront dans la pensée humaine à mesure que l’humanité comprendra mieux la véritable nature de l’homme, image et ressemblance de Dieu. La pensée du monde entier doit s’élever en ce qui concerne la nature féminine, et le levain spirituel doit poursuivre son œuvre.
Le levain de la vérité spirituelle a un effet très étendu. La façon déterminée, humble et courageuse dont nous attestons cette vérité au nom de toute l’humanité, de tous nos frères et sœurs, peut aider à réveiller un monde.