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Écouter Dieu et aimer sa ville

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de novembre 1990


Le travail d’agent de police — s’il fallait en croire les scénarios de cinéma et de télévision — implique le choix entre deux options: frustration ou violence. Mais un agent comme nous donne de ce métier une tout autre idée‚ celle de l’application de la loi‚ qui nécessite une solide vigilance, un engagement... et la prière. Au cours de cette interview‚ nous avons demandé à Mme Moran de nous parler du travail qu’elle fait dans une agglomération moyenne‚ au nord-est des États-Unis‚ et‚ en particulier‚ de l’importance qu’elle attache à l’intuition spirituelle et au fait d’écouter Dieu.

Quand mon dernier enfant fut à l’école maternelle‚ j’ai voulu travailler à mi-temps et il s’est présenté une place au central téléphonique du commissariat‚ pour le service de nuit. Ce que j’ai pu observer dans ce travail a éveillé mon intérêt pour les habitants de la ville et pour les gens avec qui je travaillais. Lorsque les agents amenaient au poste des personnes en état d’ébriété‚ ou autres‚ j’avais l’impression que‚ souvent‚ les choses se passaient plus calmement ou plus rapidement grâce à la prière que dans d’autres cas dont on me parlait. Cela m’a alors donné l’idée de devenir agent de police.

Après avoir travaillé deux ans et demi à temps partiel‚ j’ai appris que le commissariat recrutait un nouvel agent. J’ai donc présenté ma candidature‚ qui a été acceptée.

J’ai dû suivre un entraînement rigoureux pendant trois mois à l’école de police‚ ce qui m’a offert l’occasion de prouver beaucoup de choses. On m’a dit que je ne pourrais pas réussir pour des raisons de sexe, de taille, d’intelligence. Ce n’était pas un métier pour les femmes.

Toute cette période a consisté pour moi en une grande et longue prière. Les efforts intenses à fournir ne me laissaient aucun répit. Il y avait un entraînement physique exténuant tous les matins, des cours théoriques ardus, le tout dans un climat très militaire. Nous faisions probablement chaque jour six à huit kilomètres de course, à très vive allure.

J’ai dû prier tout le temps, avec ferveur et persistance. Je savais que je reflétais les qualités masculines et féminines de Dieu puisque j’étais Son enfant. Je comprenais que Dieu donne toutes ces qualités à tous Ses enfants: sagesse, force, intelligence. Je savais aussi que je ne pouvais faire autrement que de voir les autres recrues de la même façon — comme des enfants de Dieu — et de les aimer. Les enfants de Dieu sont incapables de haïr, de craindre ou d’être frustrés.

Pendant la course, j’avais des problèmes avec mes genoux. Je me souviens d’un matin, vers le milieu du stage, où je pleurais tout en courant. Si quelqu’un s’arrêtait, il recevait une note disciplinaire, et si vous étiez renvoyé, pour une raison quelconque, les portes des écoles de police de tout l’État vous étaient définitivement fermées. Tout le monde se sentait donc sous pression et obligé de poursuivre. On pouvait ralentir un petit peu, mais il fallait terminer la course.

J’ai continué à prier et, un matin, en levant les yeux, j'’i aperçu un oiseau dans le ciel. Je savais que cet oiseau volait sans aucune souffrance, mais que, pour se maintenir, il devait travailler. Je savais que je passais par cette expérience pour la surmonter et que j’allais apprendre ce qui m’était nécessaire. La vue de cet oiseau avait brisé le mesmérisme et la douleur s’est calmée. Après cela, j’ai pu courir, non pas vite, mais en terminant la course tous les jours.

Sur une promotion de quarante, je suis arrivée troisième, à un demi-point seulement du premier. J’étais vraiment très reconnaissante. J’avais beaucoup appris.

Maintenant que vous êtes agent de police, vous semble-t-il avoir atteint votre idéal: aider les gens ?

Absolument. Je continue à apprendre chaque jour; je suis sans cesse plus reconnaissante envers la Science ChrétienneChristian Science (’kristienn ’saïennce) de la façon dont elle nous guide. Que je sois appelée à intervenir dans un combat de rue, à m’occuper de gens qui ont attenté à leurs jours, à enquêter sur un accident de la circulation, à régler des conflits familiaux, à arrêter un conducteur en état d’ivresse, je m’attache toujours à la réalité de l’être spirituel créé par Dieu et au fait que l’homme ne peut que refléter l’amour et exprimer l’intelligence.

Avez-vous souvenir d’une situation précise dans laquelle la prière aurait joué un grand rôle ?

Il y en a beaucoup, tous les jours. Une telle situation s’est présentée au début de ma carrière. J’avais le profond désir d’aimer les habitants de la ville, de progresser et de mieux comprendre l’unique Entendement, Dieu, et l’impuissance du mal. Je mettais tout mon cœur à prier pour mes concitoyens. En particulier, quand je roulais dans des rues isolées, je priais en sachant que l’homme créé par Dieu est vigilant, que notre être est spirituel et que le mal n’a aucun moyen d’opérer. J’affirmais qu’il n’y a pas de victimes du mal, pas de criminels, et que seules existent les expressions de l’unique Entendement divin. Pendant des mois, j’avais prié de cette façon.

Un jour, je roulais sur l’autoroute et j’ai remarqué une voiture devant moi. Elle ne dépassait la limite de vitesse que de quelques kilomètres. Normalement, je ne l’aurais pas arrêtée. Mais j’ai senti que je devais le faire. Un jeune homme était au volant, une jeune fille de notre ville à ses côtés. Ce garçon ne m’inspirait pas confiance et je lui ai posé toutes sortes de questions: qui il était, où il résidait (son permis de conduire avait été délivré dans un autre État), où il avait séjourné et pour qui il travaillait.

Puis j’ai demandé son nom à la jeune fille, ce qu’elle faisait et où ils allaient. J’ai fini par les laisser partir, en leur enjoignant d’aller moins vite et j’ai soigneusement gardé les renseignements.

Une semaine plus tard, en arrivant au travail un matin, j’ai lu dans le registre de la nuit précédente un rapport qui signalait une disparition. En poursuivant ma lecture, je me suis rendu compte qu’il s’agissait de la passagère de la voiture que j’avais arrêtée. J’ai soudain compris pourquoi j’avais arrêté cette voiture. J’ai donc ressorti les renseignements dont nous disposions et nous avons commencé l’enquête.

Il s’est avéré que le jeune homme de la voiture faisait partie d’un réseau de prostitution et de pornographie basé dans un État voisin. Ces hommes se rendaient dans des centres commerciaux et persuadaient des jeunes filles séduisantes de venir travailler pour eux comme mannequins. Puis ils fermaient boutique et partaient s’établir avec les jeunes filles dans un autre État où ils les faisaient entrer dans la prostitution et la pornographie.

Nous avons alerté le FBI puis procédé à la filature du réseau. Lorsque nous avons retrouvé la jeune fille, nous en avons trouvé d’autres avec elle. Nous avons pu convaincre ces jeunes fugueuses de rentrer chez leurs parents. Mais elles refusaient de nous donner des renseignements. Lorsque le jeune homme a appris qu’il avait été vu par un agent en compagnie de cette jeune fille, il a tout reconnu. Il nous a appris ce que nous désirions savoir sur son patron résidant dans un autre État. Le FBI a pu poursuivre l’affaire à partir de là.

Lorsque nous acceptons d’écouter, nous pouvons être plus efficaces et faire partie du gouvernement de Dieu. A chaque fois que je termine une affaire de ce genre, j’ai un grand sentiment d’humilité et de gratitude envers la Science Chrétienne: je suis reconnaissante d’être le témoin de ces événements. Cela ne vient pas de mes aptitudes personnelles. Mais je peux travailler pour manifester ou exprimer ce qu’est Dieu.

Lorsque j’enfile mon uniforme et prends mon revolver, je suis reconnaissante, chaque jour, de ne pas devoir compter sur un instrument humain, mais de pouvoir travailler avec les instruments spirituels que donne la Science Chrétienne.

Pouvez-vous expliquer ce que vous entendez par vos « instruments spirituels »?

Je commence la journée en faisant la Leçon biblique [indiquée dans le Livret trimestriel de la Science Chrétienne]. Quand je suis vraiment fidèle à ce que la leçon m’enseigne sur Dieu, je me sens à la hauteur. Dans le courant de la journée, je prends encore souvent un moment pour affirmer que j’ai la maîtrise que Dieu donne. Je m’efforce de voir mes semblables, mes frères et sœurs, comme Dieu les voit; je ne peux que les aimer. Ce sont là mes instruments. C’est attacher sa pensée à Dieu. C’est s’efforcer d’obéir aux Dix Commandements et aux Béatitudes, c’est mettre en pratique et vivre ce qu’enseigne la Science Chrétienne.

Christ Jésus menait vraiment la vie que Dieu avait prévue pour lui: une vie parfaitement spirituelle. Mais il est quand même entré dans le temple et il a fait face au mal; il n’a pas fermé les yeux. Il n’avait pas peur du mal; il n’avait pas peur de le regarder en face. En le détruisant, il en montrait le néant. Il a appris aux autres à détruire le mal. Nous devons apprendre à le faire nous-mêmes. Tout en nous instruisant, nous instruisons aussi les autres.

Je trouve réconfortant de me dire que j’essaie de vivre, à mon tour, les leçons de l’existence que Jésus a vécue, non pas pour me comparer à lui, mais pour le suivre. J’essaie de le suivre en ce sens que je n’ai pas peur, moi non plus, de faire face au mal.

Dans mes rapports avec le public, je ne débite pas de grands discours sur la Science Chrétienne, mais je parle de ce que je crois fermement être la vérité. Cela se fait en peu de mots; ce qui compte, ce n’est pas tant les paroles que la pensée qui les a précédées. Les gens se sentent alors réconfortés. Bien souvent, ils ne savent pas l’analyser, mais ils ressentent l’amour, l’amour de Dieu.

Vos journées different sans doute quelque peu de celles du commun des mortels. Pourriez-vous nous en dire un peu plus sur la façon dont vous priez pour vous-même ?

J’essaie de savoir que, partout où je vais, Dieu y est déjà. Dieu n’est qu’harmonie; seules Ses actions et Ses pensées harmonieuses sont déjà là et je ne peux me trouver que dans cet environnement. J’essaie de voir que Dieu remplit tout l’espace et qu’il n’existe même pas de trou d’aiguille par où le mal puisse entrer. Je sais que le mal ne peut se cacher, puisqu’il n’est rien, qu’il n’est nulle part. Dieu est bon et le mal n’a dans la ville ni place, ni pouvoir, ni influence. Je n’ai pas besoin d’avoir peur du mal puisque je comprends qu’il est impuissant, sans fondement. J’aime beaucoup ce que Mary Baker Eddy, qui a découvert et fondé la Science Chrétienne, écrit dans Science et Santé avec la Clef des Écritures au sujet du mal: « Ce n’est ni une personne, ni un lieu, ni une chose, mais simplement une croyance, une illusion du sens matériel. »

Dieu ne peut connaître que l’harmonie. L’homme, qui est l’expression de Dieu, ne connaît donc que l’harmonie. Nous ne connaissons que l’amour. Voilà le genre de chose auquel j’essaie de penser lorsque je suis en route avec ma sirène et mon gyrophare pour répondre à un appel. Puis, quand j’arrive sur les lieux, les pensées me viennent simplement et c’est l’intelligence, la maîtrise spirituelles.

Ce n’est pas notre apparence physique qui compte. Je ne mesure pas un mètre quatre-vingt-cinq. Je ne pèse pas quatre-vingt-dix kilos. Mais c’est comme si j’exprimais la puissance; ce n’est pas un pouvoir personnel. Je reflète ce que Dieu nous a déjà donné à tous. Je suis donc en mesure de travailler avec ces qualités qu’Il nous a données, et les idées viennent effectivement sur l’action à entreprendre.

Vous êtes-vous déjà vue dans l’obligation d’envisager l’emploi des armes ?

Cela n’arrive pas très souvent, mais il faut s’y préparer mentalement. C’est pourquoi je fais un travail spécial chaque matin: je prie pour savoir que j’ai les instruments nécessaires pour affronter toute situation. Il s’est produit quelque chose d’intéressant, il y a à peu près six semaines.

Quand je prie, il arrive souvent que je reçoive un appel tout proche. Ce jour-là, nous avons reçu l’appel d’une employée de station-service qui avait été cambriolée. J’étais à cent cinquante mètres de là.

J’ai fait demi-tour tout en pensant que Dieu était avec moi et que personne ne pouvait être blessé. J’ai mis en marche mon gyrophare bleu et j’ai pris la voiture en chasse. Deux kilomètres plus loin, la circulation était bloquée par un feu rouge. J’ai essayé d’arrêter les suspects. J’ai tout fait selon les règles, comme on me l’avait appris, mais, malgré cela, une poursuite s’est engagée.

Comme la voiture des suspects portait une plaque d’immatriculation volée, nous ne connaissions pas leur identité. Nous recherchions ces gars-là depuis des semaines parce qu’ils avaient cambriolé dans sept ou huit agglomérations de notre État et d’ailleurs. A chaque fois, ils se montraient plus audacieux.

Ce qui s’est passé ensuite aurait été digne d’un film. A droite et à gauche, ces hommes forçaient les voitures à quitter la route. Comme ils roulaient à près de cent quarante kilomètres à l’heure, il m’a semblé bon de leur laisser prendre de la distance. J’ai appelé la ville voisine pour annoncer notre arrivée et demander qu’on bloque certaine intersection.

Le barrage fut très bien fait. Un des agents avait garé son véhicule dans un petit renfoncement et il était sorti de sa voiture. Quand les suspects sont arrivés au niveau de l’intersection, je leur avais laissé prendre de l’avance, voulant leur donner la possibilité de s’arrêter s’ils le désiraient. Mais ils ont préféré emprunter la petite route de sortie. Ils ont foncé droit sur le policier qui se trouvait au bout de la route. Celui-ci a sorti son révolver et a tiré. Mais ils ont continué.

Quand je suis arrivée à l’intersection, je ne savais pas ce qui s’était passé, mais j’ai poursuivi, moi aussi. Plus loin, j’ai vu, sur la route, les débris d’un accident récent. J’ai découvert que le véhicule des suspects avait heurté une petite voiture, qui s’était retrouvée en bas du remblai après plusieurs tonneaux; de la route, je ne la voyais pas. Je suis allée directement arrêter les deux suspects.

Les occupants de l’autre voiture n’avaient que des blessures légères. L’agent de la ville avait été protégé. La voiture avait effleuré sa veste, mais il n’avait pas été renversé. Sur l’autoroute, tout le monde avait aussi été protégé. L’un des suspects (il y en avait deux dans le véhicule) avait été touché par la balle, mais celle-ci n’avait pas pénétré. Il n’était pas gravement blessé non plus.

Cette arrestation avait eu lieu un vendredi. Au cours du week-end, j’ai eu tout le temps de prier pour savoir que Dieu voit en chacun de Ses enfants un être honnête et non un drogué ou une victime de la société. Je suis allée faire ma déposition au tribunal le lundi matin et, en revenant, je me suis arrêtée à la cellule où on les avait incarcérés; j’y ai découvert que celui qui avait reçu la balle s’était servi d’une pièce de monnaie pour graver sur son sommier métallique: « Que Dieu me pardonne ! Dieu merci, je suis en vie. »

Il est bien vrai que Dieu aime tous Ses enfants et qu’aucun d’eux ne peut résister à cet amour lorsqu’il s’exprime. J’ai été profondément reconnaissante de constater l’amour parfait de Dieu pour tous Ses enfants. Cette scène effrayante — l’aspect sensationnel, les coups de feu, les collisions et tout le reste — ce n’est pas le réel. Seule la totalité de Dieu, le bien, la vérité spirituelle, s’est manifestée en définitive. Ces incidents montrent la toute présence et la puissance de l’amour de Dieu pour l’homme.

J’ai aussi été reconnaissante que la jeune fille de la station-service nous ait appelés. Elle avait reconnu la plaque d’immatriculation. J’étais allée la voir la semaine précédente pour lui donner la description de la plaque et des suspects. Elle s’était montrée vigilante.

Où que nous soyons, nous pouvons tous prier journellement pour savoir que le mal ne peut se cacher. En surmontant la peur, nous voyons que le mal ne peut agir, qu’il ne peut manipuler qui que ce soit; il n’a pas d’organisation. Nous pouvons ressentir toujours davantage le pouvoir de Dieu et le néant du mal; nous sommes alors protégés et conduits à prendre des mesures intelligentes, à utiliser la sagesse et à être plus honnêtes.

Comment la Science Chrétienne vous aide-t-elle face à la peur ?

C’est une des premières choses qu’il m’a fallu affronter. Je m’en remets totalement à la sollicitude divine. Je sais que je ne suis pas une mortelle; je suis une idée spirituelle reflétant Dieu. Je ne peux pas dire que ma prière suive un modèle défini. J’essaie d’écouter. Je demande à Dieu de m’aider et je sais que la réponse est là. Alors j’écoute. J’écoute pour savoir ce qu’Il veut que je dise ou fasse. Chaque situation est différente. Qu’il s’agisse d’un jeune enfant ou d’un ivrogne, toute personne a un message que Dieu va lui transmettre. On ne peut dérober à Dieu aucun de Ses enfants. Je prie pour qu’ils entendent le message.

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