Un soir, dans une émission de radio, l’invité d’un tête à tête a parlé d’un homme qu’il avait connu autrefois et qui travaillait au péage de Bay Bridge en Californie. Il disait qu’il n’oublierait jamais cet homme. Il y avait en lui quelque chose d’extraordinaire. Alors que ses collègues, qui accomplissaient le même travail routinier que le sien, semblaient « exécuter mécaniquement les gestes du métier », cet homme, lui, dansait !
Il dansait bel et bien au fil des heures. Son rêve était de devenir un jour danseur professionnel, et il profitait de chaque occasion qui se présentait pour s’entraîner. Il en était venu à la conclusion, comme l’expliquait l’invité du tête à tête, « qu'il se trouvait devant le même choix que tout être humain. Il pouvait soit baisser les bras et laisser mourir le rêve, soit danser dans le poste de péage ».
L’invité de l’émission souleva ensuite certaines questions qu’on peut parfois se poser lorsqu’on espère avancer dans sa carrière professionnelle. Il en conclut que peut-être le fond du problème « n’est pas en réalité lié seulement au domaine du travail ni de la rentabilité, mais relève aussi du domaine spirituel, à savoir: “Comment utiliser au mieux cette vie ?” » Dr Charles Garfield, Conversations with The Christian Science Monitor [Entretiens avec The Christian Science Monitor], 14 mars 1986..
Où que nous soyons en ce moment, dans un poste de péage ou dans une salle de conseil d’administration, que nous enfoncions des clous, que nous débarrassions la table du petit déjeuner ou que nous prenions des décisions de politique étrangère, cette question ne cessera de se poser tant que nous n’aurons pas trouvé de réponse satisfaisante. Bien des gens ont découvert un début de réponse le jour où ils ont remis leur vie entre les mains de Dieu. Ils se sont aperçus que, s’ils font des efforts délibérés pour exprimer plus régulièrement les qualités spirituelles dans toutes leurs activités, leur vie s’en trouve enrichie de façon notable. Cet enrichissement se produit parce que la personne rend alors gloire à Dieu plus activement, jour après jour, à tout instant. Rien ne peut satisfaire davantage.
La Science Chrétienne enseigne que c’est Dieu qui dispense à l’homme les qualités spirituelles, et que rendre gloire au Père en s’efforçant de manifester ces qualités dans ses activités quotidiennes, c’est une façon de montrer sa gratitude pour Ses bienfaits infinis. Chaque jour offre de nombreuses occasions d’exprimer la perfection divine et de faire un meilleur usage de sa vie.
Lorsqu’un collègue, par exemple, a eu une dure journée et qu’il vous parle sur un ton désagréable ou blessant, vous vous trouvez devant « le même choix » que chacun d’entre nous: vous montrer offensé et réagir avec colère, ou bien aimer. L’amour qui est une expression de l’Amour divin est une qualité spirituelle puissante. Cet amour démontre une juste appréciation de l’identité spirituelle véritable de votre prochain: ce n’est pas un mortel fatigué, frustré ou gratifié d’un mauvais caractère, mais la ressemblance parfaite de Dieu. Pareil amour peut aider à transformer toute l’atmosphère de votre lieu de travail.
Si vous passez actuellement par une période mouvementée qui fait peser sur vous des responsabilités écrasantes et que personne ne semble pouvoir vous aider, s’il arrive que vos ressources s’épuisent et que votre emploi offre peu d’avenir, vous avez, là encore, un choix à faire, comme tout un chacun: vous pouvez vous ronger d’inquiétude et vous désespérer, ou bien vous pouvez vous réjouir. C’est une joie, en effet, de savoir que « Dieu est pour nous un refuge et un appui, un secours qui ne manque jamais dans la détresse » Ps. 46:2.. La prière réjouit le cœur, lui apportant la certitude profonde que la Vérité divine est à même de fournir les idées justes qui répondent au besoin humain.
Cette joie est encore une autre qualité spirituelle puissante. Ce n’est pas de la naïveté puérile. La joie part en réalité d’un solide réalisme spirituel, parce qu’elle affirme que l’homme est la création bien-aimée de Dieu et que, créé par Dieu, il n’est jamais abandonné. L’homme n’est pas un être corporel déshérité, voué à la disparition. Il est le reflet spirituel complet, l’idée immortelle, de l’Entendement omnipotent. Christ Jésus, qui, tous les jours de son ministère, donna la preuve de la sollicitude de Dieu, enseigna à ceux qui le suivaient qu’ils ne devaient pas s’inquiéter pour leur subsistance. Lorsque, avec joie, nous prendrons à cœur la vérité que Dieu subvient constamment à Sa création, lorsque nous prierons avec fidélité en nous fondant sur la réalité divine — en cherchant « premièrement le royaume et la justice de Dieu » Matth. 6:33. — il sera répondu à nos besoins légitimes. Notre vie deviendra alors plus productive.
L’amour loyal et la joie chrétienne font partie des qualités spirituelles infinies qu’il nous appartient d’exprimer. Mais il y a aussi l’intégrité, la sagesse, la paix, la pureté, l’intelligence, la sainteté, l’harmonie, la grâce et bien d’autres encore. Nous désirons, c’est naturel, les exprimer de plus en plus pleinement, dès maintenant, parce qu’en réalité, elles constituent notre être à la ressemblance de Dieu. Nous désirons également les exprimer dans l’intérêt de l’humanité et non pas dans un but purement égoïste. Comme l’a écrit Mary Baker Eddy, « la substance sublime d’une vie honnête satisfait l’entendement qui aspire à un bien plus élevé, et le baigne dans les eaux fraîches de la paix sur la terre, jusqu’à ce qu’il parvienne à la stature parfaite de la sagesse, mesurant son propre bonheur d’après celui qu’il a dispensé aux autres » Écrits divers, p. 227..
Un cantique de l’Hymnaire de la Science Chrétienne apporte une tendre assurance à celui qui cherche humblement à faire le meilleur usage possible de cette vie. Il commence ainsi: « Prends ma vie et qu’elle soit, / Seigneur, consacrée à Toi. » Il parle aussi d’instants et de jours passés à prier Dieu. Il parle de nos mains mues par l’amour du Père, de notre voix chantant sans cesse les louanges de Dieu, de nos lèvres guidant tout homme à la Vérité. Ce cantique parle même des pas que nous faisons au service de Dieu. Il élève ainsi cette prière à Dieu: « Prends, Seigneur, tous mes efforts, / Rends mes pas joyeux et forts. » Hymnaire, no 324.
Le meilleur usage à faire de notre vie est fondamentalement une affaire spirituelle. Nous le découvrons en apprenant qui nous sommes réellement, l’image et la ressemblance spirituelles de Dieu, et ensuite en servant Dieu: en Lui rendant gloire et en faisant du bien à l’humanité. Non, nous ne voulons pas laisser mourir le rêve. Nous avons tous un choix à faire. Alors, pourquoi pas danser ?
