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Quoi ? Aimer nos hommes politiques ?

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de mars 1986


La politique, que ce soit au niveau national ou international, soulève souvent des émotions intenses, en particulier en période électorale ou de tension entre des pays. Les opinions que nous soutenons sans démordre peuvent parfois s’avérer plus fortes que nous tendances habituellement pacifiques. Cela peut se manifester sur la scène internationale par des échanges au vitriol entre dirigeants de certains pays, et des phénomènes similaires se produisent aussi entre des candidats à des élections et entre leurs partisans.

Ces émotions si violentes peuvent nous amener à penser que jamais nous ne serons en faveur de « Un tel », ou bien que nous donnerions tout pour le « vider » de son poste ou pour l’empêcher d’accéder à telle fonction. Il n’est pas nécessaire de réfléchir bien longtemps pour voir qu’une atmosphère aussi lourde n’aide guère les dirigeants ou les candidats, surtout si ceux-ci sont en train de rechercher des solutions à des problèmes difficiles.

Il est arrivé à une personne de ma connaissance de découvrir, de façon inattendue, que sans même s’en rendre compte, elle nourrissait de tels sentiments violents, le jour où un parfait inconnu l’aborda dans la rue et lui affirma avec le sourire que le premier magistrat de leur pays allait être assassiné — il en était tout à fait sûr — à l’occasion d’un voyage officiel que cet homme d’État devait bientôt entreprendre à l’étranger. Cette dame n’avait jamais partagé les points de vue du dirigeant en question et elle l’avait même fréquemment critiqué avec virulence. Mais, pensa-t-elle, jamais elle n’aurait le désir de le voir assassiné, et ayant ainsi rétorqué, elle essaya de se débarrasser de son interlocuteur en traversant la rue. Mais il la suivit, en continuant de lui parler de cet assassinat auquel il s’attendait. Lorsqu’elle réussit finalement à se débarrasser de lui, elle était tout à fait bouleversée par la certitude apparente de cet homme qu’un tel événement allait avoir lieu.

En tant que chrétienne, cette femme savait que, selon la Bible, nous devons soutenir ceux qui gouvernent notre pays. Voir I Pierre 2:13–15; I Tim. 2:1–3. Elle savait également que la prière était la première chose à faire, et la meilleure, pour pouvoir discerner si cette menace n’était que des propos en l’air, ou s’il convenait d’en aviser les autorités.

A son grand étonnement, la prière lui révéla quel violent sentiment de haine elle nourrissait à son insu à l’encontre de l’homme d’État personnellement, et pas seulement contre sa politique. Non sans honte, elle se souvint de ce point souligné dans l’essai de Mary Baker Eddy intitulé « Aimez vos ennemis »: « Ne haïssez personne, car la haine est un foyer d’infection qui répand son virus et finit par tuer. » Écrits divers, p. 12; voir aussi Matth. 5:43–48.

Voulant se défaire de telles pensées, elle raisonna à peu près de la façon suivante: puisque l’homme est la ressemblance de Dieu, je ne peux exprimer en réalité que la bonté et la perfection divines. La haine n’entre pas dans la nature d’un Dieu qui est Amour. Donc la haine ne pouvait pas faire non plus partie de son être réel. Elle reconnut cependant qu’il ne suffisait pas de s’en tenir à des paroles. Il lui fallait encore les prouver, en rejetant toute propension à haïr ou même simplement à se laisser aller à une critique fondée sur la haine. Elle devait également revendiquer énergiquement la capacité qu’elle avait d’exprimer uniquement l’amour. La tâche ne fut pas aisée, mais l’urgence de la décision à prendre l’aiguillonnait.

Petit à petit, elle commença à envisager ce chef politique comme un homme individuel, sans s’occuper de la politique qu’il suivait, plutôt que comme un homme public maléable servant de cible à des attaques. Elle en vint même — c’était la première fois — à lui reconnaître des qualités d’intelligence, de gentillesse, de générosité. Elle concevait bien qu’elle n’avait pas à souscrire à une politique qui lui paraissait mauvaise, mais puisqu’elle voulait obéir à cet ordre donné par Christ Jésus: « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » Matth. 19:19., cela impliquait pour elle l’obligation de voir l’homme à la ressemblance de Dieu, et de chercher à trouver en elle-même et chez les autres la même réalité.

Lorsque nous voyons que le mal ne fait pas partie de l’homme créé par Dieu, il arrive soit que nos propres opinions se modifient, et que nous commencions à entrevoir sous un jour nouveau une situation ou une personne donnée, soit que cette situation ou cette personne évolue dans un sens favorable. Dans tous les cas, nous en venons à percevoir les autres, comme nous-mêmes, sous un jour qui rend le péché (par exemple celui de critiquer sous l’influence de la haine ou de mal agir) moins attrayant et qui fait au contraire paraître toujours plus naturel d’agir bien.

Lorsqu’elle commença à surmonter les sentiments négatifs qu’elle avait éprouvés à l’encontre du premier magistrat de son pays, la dame en question savait aussi qu’il lui faudrait prier encore pour y voir plus clair dans la menace éventuelle pesant sur sa vie. La Science Chrétienne enseigne que Dieu est le Principe divin, et que Sa loi est, comme Lui-même, omniprésente. Ainsi, nul, nulle part, ne peut en être séparé. Dieu est entièrement bon et donne uniquement la vie. Jamais Il n’est un agent de mort. Au sein de Son être infini, où l’homme demeure en permanence, il ne peut exister d’assassinat — mental ou physique — et nul assassin ne peut pénétrer non plus, et causer le deuil et la douleur. Celui qui comprend cette vérité devient à même de voir comment elle agit sur la scène humaine, corrigeant ce qui a besoin de l’être, qu’il s’agisse de nouvelles mesures de sécurité, d’un progrès dans la législation ou d’un renforcement des moyens mis à la disposition des responsables du maintien de l’ordre, pour ne mentionner que ces trois possibilités.

Après avoir prié dans cet esprit, la dame eut le sentiment qu’il pouvait y avoir dans les menaces de l’homme davantage que les paroles en l’air d’un fanatique, et elle signala le fait aux autorités. Après quoi, elle continua de prier jusqu’à ce qu’elle se sente en paix, et certaine que le résultat final était entre les mains de Dieu. Peu de temps après, le voyage de l’homme politique fut annulé, parce que les événements survenus dans le pays qu’il devait visiter avaient rendu la situation trop instable pour que sa sécurité puisse y être assurée.

Chefs d’État, premiers ministres et autres personnalités en vue reçoivent leur part de critique — parfois justifiée ! Mais la leçon cruciale que cette femme a apprise, c’est qu’il faut éviter de condamner à tort et de haïr. Elle a dit qu’après cette expérience, jamais plus elle n’a ressenti de haine ni même d’antipathie pour l’homme politique en question — tout en restant fermement opposée à la politique qu’il mettait en œuvre. Par contre, elle éprouve avec plus d’intensité le sentiment qu’il est de son devoir de s’intéresser aux événements davantage et en profondeur, de soutenir des actions qui manifestent à quelque degré les qualités du Christ, en faisant de son mieux pour être perspicace, et aussi de recourir plus activement aux moyens légaux mis à la disposition des citoyens désireux de faire connaître leur sentiment sur une législation en préparation.

La leçon ainsi apprise a une portée qui dépasse le cadre d’une situation et d’un homme politique particuliers. Elle peut contribuer à pacifier toute situation au bureau, à la maison, à l’école. Elle peut nous aider à voir les dirigeants étrangers sous un jour nouveau, y compris ceux de pays « ennemis ». Et une telle détermination de découvrir où sont les qualités du Christ et de les manifester soi-même n’aplanit pas seulement les choses superficiellement, elle a également pour effet de faire venir à la surface ce qui, dans notre pensée même, est à corriger; cela nous montre comment vaincre l’erreur et trouver la guérison.

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