Assister à la réunion de mon association d’étudiants de la Science ChrétienneChristian Science (’kristienn ’saïennce) à New Delhi, il y a une année et demie, fut pour moi un défi. Mais combien grand pourtant fut le déroulement du dessein de Dieu ! Je n’eus qu’à contempler la réalisation de Ses glorieuses promesses.
Notre réunion avait été fixée au samedi 3 novembre 1984, et je m’étais proposé de partir pour New Delhi par avion le 1er novembre. C’est alors que nous avons appris, le 31 octobre, l’assassinat de notre premier ministre, Mme Gandhi. Ce même soir, j’assistais à la réunion de témoignage du mercredi de notre filiale de l’Église du Christ, Scientiste. Pour la préparation du service, la Première Lectrice avait choisi des passages tirés de la Bible, et de Science et Santé avec la Clef des Écritures de Mary Baker Eddy, extrêmement bien appropriés. Cette lecture m’a beaucoup aidée, car des rumeurs d’émeutes et de combats de rue à New Delhi nous parvenaient déjà.
Dans la nuit, des amis me téléphonèrent pour me dire qu’aucun vol n’aurait lieu le lendemain, l’aéroport étant fermé. Mais le lendemain matin, d’autres amis eurent la gentillesse de me conduire aux bureaux de la compagnie d’aviation, à une heure de distance de l’aéroport. Il s’est avéré que ce bureau était un havre de tranquillité, bien que l’on se soit attendu au chaos, et on m’annonça que mon avion partirait comme prévu.
Nous avons passé ensuite quelques instants dans une Salle de Lecture de la Science Chrétienne toute proche. Là, la bibliothécaire pleine d’amour me montra ce passage du discours de Mary Baker Eddy à Pleasant View, en juin 1903 (The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, p. 170): « Bien-aimés, certains de vous ont couvert de longues distances pour s’agenouiller avec nous dans un silence sacré, en communion bénie — unité de foi, compréhension, prière, et louange — et pour s’en retourner dans la joie, emportant vos gerbes avec vous. En vous quittant, je répète à ces chers membres de mon église: Ayez confiance en la Vérité, et n’ayez confiance en rien d’autre. » J’ai également trouvé un autre passage auquel je me suis cramponnée pendant tout mon voyage (ibid., p. 248): « Aucune circonstance fatale due à l’idolâtrie ne peut plier ou faire trembler vos ailes. Aucun fétichisme avec un symbole ne peut enchaîner votre vol. Vous ne vous élevez que si vous êtes soutenus par le pouvoir divin, ou vous tombez par manque de l’impulsion divine.»
Mes deux amis m’ont conduite à l’aéroport. Je me sentais confiante en l’Amour divin et en la force qu’il prodigue. Comme nous l’assure un de nos cantiques (Hymnaire de la Science Chrétienne, n° 9):
Dieu sait les anges qu’il vous faut
Et par leur ministère,
Vous guidera plus haut.
A l’aéroport, au lieu de la bousculade prédite, de la foule avide d’obtenir des places dans l’avion pour New Delhi, il n’y avait même pas la queue habituelle. J’étais la seule passagère au guichet de l’enregistrement. L’avion décolla à l’heure exacte et atterrit à New Dehli avec un peu d’avance.
Un cher parent chez qui je devais séjourner vint me chercher à l’aéroport et nous sommes rentrés chez lui en voiture. En chemin, il me raconta qu’il m’avait adressé en toute dernière minute un message de ne pas venir, en raison d’incendies criminels et de pillages qui s’étaient passés juste à quelques pas de chez eux. Il me désigna du doigt une voiture qui brûlait et des camions calcinés sur le bord de la route. Pendant tout ce temps, je maintenais les faits spirituels scientifiques que seule, la loi de Dieu est réellement en opération, et que l’homme vit en parfaite harmonie dans le saint royaume de Dieu.
Dans un virage, notre voiture heurta un énorme bloc de pierre en plein milieu de la chaussée. La voiture se coucha sur le côté. Cependant, presque aussitôt, elle se redressa et reprit sa route comme si rien ne s’était passé. Je me souvins de ces mots de Science et Santé (p. 424): « Sous la Providence divine, il ne peut y avoir d’accidents, puisque dans la perfection il n’y a pas de place pour l’imperfection. »
Mon séjour à New Delhi s’est passé en constante prière pour cette ville. Nous avons reçu de nombreux appels téléphoniqes durant la nuit, nous informant que le service des eaux avait été empoisonné et que le temple derrière la maison de ce parent était une cible toute désignée pour une attaque. De telles rumeurs et bien d’autres nous parvenaient continuellement, accompagnées de récits de violences et d’agitations inquiétants. J’étais certaine que mes prières béniraient à la fois notre association et la ville. En dépit des prédictions que les routes seraient fermées à la circulation, notre réunion d’association eut lieu le jour même des funérailles de Mme Gandhi.
Lorsque la réunion fut terminée dans l’après-midi, mon professeur, très généreusement, mit sa voiture à ma disposition pour me permettre de regagner la maison de mes parents. Le chauffeur n’avait aucune crainte et il me fit prendre une route où nous n’avons rencontré ni piétons ni circulation d’aucune sorte. Le sentiment de tranquillité avec lequel j’avais quitté notre réunion se renforçait à chaque heure passée dans la capitale. Le lendemain, grâce à l’amabilité de mon professeur, mon transport aller et retour pour le service du dimanche à l’église filiale de l’endroit fut assuré. Et là, j’eus la joyeuse possibilité de tenir les postes du pianiste et du soliste qui avaient été empêchés de venir.
Malgré de nouvelles fausses informations concernant mon vol pour Bombay — qu’il y avait des difficultés, même pour ceux qui avaient des réservations confirmées — j’ai voyagé très confortablement. La voiture de ma sœur m’attendait à mon arrivée, prouvant une fois de plus que notre Père céleste pourvoit à tous nos besoins.
Quand je repense à ces événements, je me rends compte que lors de l’accident de voiture, j’ai vraiment senti que le Psaume quatrevingt-onze était vivant et réel (versets 11, 1 2): « Car il ordonnera à ses anges de te garder dans toutes tes voies; ils te porteront sur les mains, de peur que ton pied ne heurte contre une pierre. » J’avais été tout simplement remplie de pensées angéliques à l’égard de mes chers amis qui avaient passé toute leur journée à s’occuper de moi, ainsi que pour mes sœurs, qui ne m’avaient pas empêchée un seul instant d’aller à New Delhi, mais au contraire m’avaient encouragée avec amour et compréhension à m’y rendre. Ces pensées angéliques ont servi à protéger chacun de nous.
Pour avoir eu cette occasion de prouver dans une certaine mesure la vérité des paroles de Christ Jésus: « Le royaume de Dieu est proche » (Luc 21:31), je suis humblement reconnaissante.
Bombay, Inde