Dans le retentissement et l’excitation d’une campagne électorale, il est facile de se laisser emporter par les hauts et les bas des sondages d’opinion et par les fanfares des discours et des rassemblements. Mais lorsque l’élection est passée, il arrive qu’on se sente mal à l’aise ou troublé par le résultat. Les nouveaux élus ne sont peut-être pas ceux que nous aurions choisis, ou encore sommes-nous déçus par leurs réalisations. Dans l’un ou l’autre cas, comment pouvons-nous penser à nos hommes politiques d’une façon constructive et sans parti pris ? Et comment pouvons-nous participer au soutien d’un gouvernement pour lequel nous n’avons pas voté ?
Pour replacer dans son contexte l’aspect humain du gouvernement, il est bon de savoir que seul, l’Amour divin, Dieu, gouverne. Dans la mesure où l’humanité reconnaîtra la suprématie du gouvernement total de l’Amour, on verra que les institutions humaines et ceux qui les représentent reflètent la pureté et les desseins du régime de l’Amour.
Aussi idéaliste et bien intentionné que puisse être un gouvernement, il n’est pas infaillible. La perfection dans un gouvernement humain est impossible, tout comme elle est impossible chez un mortel. Afin d’apporter notre soutien à tout régime ou à tout leader, il faut que nous nous détachions de la forme de gouvernement humainement acceptée, pour regarder en direction des lois spirituelles fondamentales de la Vie, de la Vérité et de l’Amour. Seules, ces lois sont sans parti pris et infaillibles.
Les régimes politiques peuvent changer, mais la Science ChrétienneChristian Science (’kristienn ’saïennce) enseigne que l’homme est gouverné par Dieu, non par des gouvernements formés par des hommes. L’homme de Dieu n’a jamais été et ne sera jamais dirigé par des personnalités humaines. Les caprices éphémères d’un électorat ne peuvent pas non plus changer son bonheur et son bien-être. La connaissance de ces faits établit notre sens du gouvernement sur une fondation spirituelle, sur un roc; croire au contraire que notre bien-être personnel ou national dépend d’un régime politique, c’est bâtir sur le sable.
Quand on nous demande de faire des choix politiques, il est peut-être sage de nous demander si la politique présentée aux électeurs correspond vraiment à ce qui conviendra le mieux à la société et à nous-mêmes, ou si elle ne traduit que ce que les politiciens pensent que nous voulons entendre. Ensuite, nous pouvons laisser la sagesse nous guider en conséquence. Mary Baker Eddy, Découvreur et Fondateur de la Science Chrétienne, éprouvait le plus vif intérêt pour son prochain. Elle dit dans Écrits divers: « La sagesse dans l’action humaine commence par ce qui est le plus proche de ce qui est juste en la circonstance, et de là atteint l’absolu. » Écrits divers, p. 288.
En premier lieu, nous devons obéissance non à un parti politique mais au Principe divin, Dieu. Le fait spirituel que Dieu est le bien invariable et infaillible (qui n’a jamais de siège à gagner ou à perdre), voilà une base solide de pensée; et la prière qui s’appuie sur cette vérité augmentera ainsi le bien dans tout système de gouvernement actuellement au pouvoir. Alignant notre pensée sur le Principe, nous serons conduits vers les bons choix politiques. Les éléments peu scrupuleux de l’arène politique viendront à la surface et les bons éléments en seront encore plus évidents.
On dit parfois que voter, c’est perdre son temps. Ce n’est pas vrai. Quand le Maître est allé vers Jean-Baptiste pour être baptisé, Jean était surpris que Christ Jésus fasse une telle concession. Mais Jésus lui dit: « Laisse faire maintenant, car il est convenable que nous accomplissions ainsi tout ce qui est juste. » Matth. 3:15. Jésus a déclaré également: « Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. » Marc 12:17. Jusqu’à cette époque future où les gouvernements humains seront périmés, il leur faudra notre soutien.
Quant aux hommes politiques, est-ce qu’ils ne reçoivent pas assez de coups comme cela ? Eux aussi ont besoin de notre soutien, et la meilleure façon de le leur donner, c’est de savoir qui est l’homme en réalité: l’enfant de Dieu. Il n’y a pas d’exception. Si nous élevons sincèrement dans note pensée l’homme semblable au Christ, nous verrons le Christ s’exprimer toujours davantage en nous-mêmes, chez notre prochain et dans le monde. Mary Baker Eddy écrit dans Science et Santé avec la Clef des Écritures: « Christ exprime la nature spirituelle, éternelle de Dieu. » Science et Santé, p. 333. Nous avons la possibilité de rehausser l’œuvre de nos hommes politiques en les chérissant avec compassion, eux qui sont en réalité les représentants intelligents et pacifiques de l’Amour.
Il serait bien sûr naïf de croire que nous pouvons d’un seul coup changer la face des gouvernements et de la politique. Cependant, la prière scientifique n’est jamais inutile et doit, dans une certaine mesure, agir comme catalyseur pour détruire le penser matérialiste qui entoure nos systèmes de gouvernement. Le bien réalisé jusqu’ici par l’humanité a souvent été remporté par de courageux individus qui avaient embrassé des idéaux en avance sur leur temps. Ces idéaux sont autant de poteaux indicateurs qui nous dirigent vers leur source. D’où viennent la grâce et la compassion ? Où l’intelligence trouve-t-elle sa source ? Ces qualités sont spirituelles et doivent donc avoir leur origine dans l’Esprit, Dieu. Elles reflètent un système, ou loi, totalement spirituel, indestructible et bon. Ce sont la loi et le gouvernement de Dieu, exprimés par des valeurs et des mobiles spirituels, qui ont étayé des actions pures, nobles et désintéressées.
Sous la note marginale, « Le vrai gouvernement de soi-même », Science et Santé déclare: « Dieu a doué l’homme de droits inaliénables, parmi lesquels on compte le gouvernement de soi-même, la raison et la conscience. L’homme n’est bien gouverné par lui-même que lorsqu’il est bien guidé et gouverné par son Créateur, la Vérité et l’Amour divins. » Ibid., p. 106. L’homme, le reflet spirituel de Dieu, obéit à l’autorité de l’Amour en réfléchissant le Principe, Dieu, qui se gouverne lui-même. Nous ne nous gouvernons vraiment nous-mêmes que lorsque nous sommes gouvernés par Dieu, refusant de faire reposer notre bonheur, notre santé ou notre sécurité sur quelque chose ou quelqu’un en dehors de Dieu. Christ Jésus reconnaissait que le gouvernement de Dieu était une réalité présente. Dans son travail de guérison, il faisait agir la nature du gouvernement véritable sur la situation humaine telle qu’il l’avait trouvée. Le résultat était la restauration de l’harmonie.
Avec sa parabole du bon Samaritain Voir Luc 10:25–37., Jésus a défini un comportement modèle pour l’humanité tout entière et pour tous les temps. L’amour dégagé du moi exprimé par le Samaritain qui aida son semblable dans le besoin montre qu’aimer son prochain comme soi-même (on reflète ainsi l’immense générosité impartiale de l’amour de Dieu) offre un style de vie et un état de pensée qui donnent le ton à toutes les activités humaines. Prendre parti ou « classer » ses enfants n’est pas dans la nature de l’Amour. La loi de l’Amour inclut tout le monde. Efforçons-nous de ne laisser aucun parti pris assombrir notre pensée et nous dérober ainsi notre clairvoyance. Nous percevoir, nous-mêmes et les autres, comme les représentants spirituels de Dieu, exprimant l’harmonie, l’ordre et la paix, c’est le meilleur moyen existant de soutenir gouvernement et politique et d’aimer notre prochain. Dans la mesure où nous serons capables de démontrer le gouvernement de Dieu dans notre vie de tous les jours, nous serons capables de faire face aux exigences et aux défis que pose l’élévation des normes de gouvernement au niveau planétaire.
On attache souvent une étiquette de faiblesse et d’inefficacité aux partis politiques et aux gouvernements. Ceux-ci ont besoin d’un soutien spirituel par la prière qui augmentera leur capacité de discerner les solutions constructives à apporter aux difficultés pressantes. Ceci peut se produire grâce à nos efforts pour spiritualiser notre pensée, adopter une attitude plus chrétienne à l’égard des autres. Les partis pris sociaux, politiques et religieux sont autant de barrières fermant la porte à la pensée susceptible de nous faire saisir le véritable sens de justice, de sagesse et de grâce inhérent à l’homme de Dieu.
Tous les systèmes humains céderont un jour inévitablement au Christ, la Vérité, et les luttes politiques feront place à l’esprit du Christ, esprit d’amour et de fraternité. Ésaïe, prophétisant la venue du Christ, écrivit: « Et la domination reposera sur son épaule. » Ésaïe 9:5. Sur quoi d’autre pourrait-elle reposer ?
