Le Christ existait avant que le monde fût. Et le Christ existera encore après la fin du monde. Le Christ est l’idée spirituelle et éternelle de Dieu. Mais le Christ est plus facile à percevoir en fonction de ce qu’il fait pour le monde.
Depuis les premiers temps de la Bible, des hommes religieux ont perçu le Messie, ou Christ, l’oint de Dieu, et ils ont prophétisé son apparition dans la chair. Dans l’Ancien Testament, le Christ est désigné, et parfois démontré dans des œuvres de guérison, en tant que sauveur, rédempteur, le soleil de la justice... portant la guérison sur ses ailes. Par la suite, Christ Jésus fit référence à ses innombrables œuvres de guérison, de rédemption et de salut, pour se faire reconnaître comme l’oint, manifestant le Christ dans la chair.
Naturellement, le Christ ne s’est jamais réduit à sa manifestation dans la chair. Jésus indiqua cela dans la prière qu’il fit vers la fin de son existence humaine. « Père, glorifie-moi auprès de toi-même de la gloire que j’avais auprès de toi avant que le monde fût. » Jean 17:5. Mais parce que le Christ fut exemplifié pour tous les temps par Jésus, il s’ensuit qu’obéir à ses préceptes et imiter son exemple mènent bien évidemment à comprendre ce qu’est le Christ.
Après l’ascension de Jésus, ses disciples continuèrent à suivre ses enseignements et à les pratiquer, à progresser dans leur aptitude à guérir. Le Nouveau Testament fut écrit d’après leurs souvenirs des paroles et des œuvres de Jésus, et d’après les expériences qu’ils eurent en les mettant en pratique, parfois dans de rudes conditions de persécution. Ce Testament comporte aussi des réflexions qui leur vinrent au sujet de la nature du Christ éternel.
L’Évangile de Jean, par exemple, fait évidemment référence au Christ divin, et non au Jésus humain, lorsqu’il parle métaphoriquement de la « véritable lumière » et aussi de la « Parole » qui « a été faite chair et... a habité parmi nous » Jean 1:9, 14.. Et l’Épître aux Hébreux se réfère naturellement au Christ, quand elle appelle le Fils de Dieu « le reflet de sa gloire et l’empreinte de sa personne, et soutenant toutes choses par sa parole puissante » Hébr. 1:3..
En suivant Jésus de la manière dont il l’a lui-même indiqué — aussi difficiles que puissent être les problèmes rencontrés en chemin — nous sommes amenés inévitablement à une compréhension du Christ. En suivant Jésus, Mary Baker Eddy fut guidée vers la découverte du Consolateur — la Science divine ou Science du Christ — dont Jésus avait promis qu’il serait envoyé par Dieu afin qu’il demeure avec nous pour toujours et nous enseigne toutes choses. Voir Jean 14:16, 17, 26.
La mission de Jésus était d’exemplifier le Christ; la mission de la Science du Christ est d’expliquer la nature double et pourtant indivisible de Jésus et du Christ. Les propositions fondamentales de cette Science, publiées dans le livre d’étude de la Science Chrétienne, Science et Santé de Mary Baker Eddy, résument cette explication aux pages 332–334. Par exemple, on y trouve la déclaration suivante: « Jésus démontra le Christ; il prouva que le Christ est l’idée divine de Dieu — le Saint-Esprit, ou le Consolateur, révélant le Principe divin, l’Amour, et conduisant dans toute la vérité. » Science et Santé, p. 332.
Tout comme Jésus dépendait des œuvres de guérisons spirituelles pour confirmer son identité de Christ, la Science Chrétienne dépend des œuvres de guérisons spirituelles pour confirmer son identité de Consolateur divin, de révélation de la plénitude de Christ à cet âge. En Science, le titre divin, Christ, appartient exclusivement à Jésus, et aucun autre individu ne sera jamais appelé Christ. Mais les Scientistes Chrétiens s’attendent, tout comme Jésus s’y attendait manifestement, à ce que la fonction divine, ou agent guérisseur du Christ — manifestée aujourd’hui à travers la Science Chrétienne — soit démontrée par tous.
Jésus prophétisa que ses disciples feraient les œuvres qu’il faisait. Voir Jean 14:12. Il ne fait donc pas de doute que le vénérer signifie faire plus que le louer. Le vénérer vraiment signifie s’efforcer de réaliser sa prophétie concernant de plus grandes œuvres. Nous pouvons réaliser la norme de guérison qui lui était si naturelle. Cela s’accomplit dans la mesure où nous obéissons à la loi spirituelle et morale qu’il soutint, même face à la crucifixion.
La Science Chrétienne révèle la théologie ou loi divine que Jésus lui-même prouva dans sa résurrection. Une étude profonde et une pratique sincère de cette Science nous rendent toujours mieux à même d’exercer l’autorité omnipotente du Christ exemplifiée par Jésus. Comme le remarque et le prévoit le livre d’étude de la Science Chrétienne: « La personnification de l’idée spirituelle fut de courte durée dans la vie terrestre de notre Maître; mais “son règne n’aura point de fin”, car le Christ, l’idée de Dieu, régira finalement toutes les nations et tous les peuples — impérativement, absolument, définitivement — par la Science divine.» Science et Santé, p. 565.
Le Christ est la lumière spirituelle qui illumine chaque étape du chemin jusqu’à la réalisation du salut universel. Le Christ est la Vérité, la Parole de Dieu, le remède contre l’erreur mortelle, et donc contre toutes les prétentions du péché, de la maladie et de la mort. Le Christ est l’idée divine de la Vie, l’humanité immortelle que nous revêtons dans la mesure où nous nous défaisons des faux concepts mortels de l’homme.
L’exigence chrétienne de naître de nouveau, spirituellement, nous place devant l’obligation inéluctable de vaincre toute croyance au mal. Mais seule la réalité du Christ peut détruire l’illusion d’un savoir ou d’une existence en dehors de Dieu. Seul le Christ peut nous éveiller spirituellement de sorte que nous comprenions que l’homme, créé à la ressemblance de Dieu, est la véritable identité de tous les hommes. Nous recevons cette compréhension dans la mesure où nous exprimons la nature du Christ, de la manière indiquée par notre Maître.
Les hommes modernes qui voient et agissent spirituellement — les prophètes et les disciples d’aujourd’hui — sont bien équipés pour percevoir et pour prouver que le Christ est encore le Sauveur, le Rédempteur et le guérisseur de l’humanité. Cette perception et cette preuve s’établissent à mesure que nous suivons notre Modèle complet et final, Christ Jésus, et que nous démontrons la Science, révélation complète et entière du Christ.
En Christ — la nature humaine éternelle et son inséparabilité par rapport à Dieu — notre véritable identité d’homme à la ressemblance de Dieu est parfaite et intacte. Avant que le monde fût, le Christ était. Mieux même, plutôt que le monde, le Christ est.
Un éditorial intitulé «Jésus et le Christ: Qui était Jésus ?
a paru dans le Héraut de février.