Maint passage biblique nous autorise à dire que la réceptivité individuelle à l'égard du bien dépend de la rectitude morale manifestée par celui qui prie. C'est ainsi qu'un verset des Psaumes déclare: « L'Éternel donne la grâce et la gloire; il ne refuse aucun bien à ceux qui marchent dans l'intégrité; » en outre, les Proverbes affirment que « celui qui marche dans l'intégrité sera sauvé; » plus tard, Jésus-Christ adressa ces paroles à l'impotent qu'il avait guéri: « Ne pèche plus, de peur qu'il ne t'arrive quelque chose de pire. » Par cette exhortation, Jésus mettait l'homme en garde contre le péché qui cache le bien toujours présent; de plus, le Maître indiquait que les difficultés sont souvent la manifestation de quelque péché— des choses qui tout en portant le masque de maux physiques, correspondent essentiellement à des conditions de pensée immorales, à des attitudes mentales ou des manières de vivre injustes qu'il faut démasquer et corriger.
Néanmoins toutes les inharmonies ne procèdent pas nécessairement du péché: la Science Chrétienne enseigne que la crainte et l'ignorance peuvent aussi causer ou soutenir la fausse prétention de maladie. Mais comme les fautes cachées semblent être la source de mainte difficulté humaine, le disciple qui a besoin de réaliser plus clairement la présence perpétuelle du bien ne devrait pas manquer de vouer une attention toute particulière à ce qui constitue sa propre responsabilité— une vie droite et des pensées justes.
Dans ce domaine, on remarque selon les personnes des manières de raisonner bien différentes. Tel dit: Voilà précisément la difficulté; je ne suis pas assez bon pour être Scientiste Chrétien. Un autre déclare: Je mène une vie droite, et pourtant mes problèmes ne sont pas encore résolus! A ceux qui représentent ces cas extrêmes ou les positions intermédiaires, la Science Chrétienne répond: Connais-toi toi-même. Elle ne dit pas que nous recevrons du secours lorsque nous aurons atteint tel ou tel degré de perfection. Elle dit plutôt que lorsque nous serons prêts à nous tourner vers Dieu d'un cœur sincère, cette révélation du Christ, de la Vérité, viendra à nous précisément là où nous sommes, pour nous aider, quel que puisse être notre problème. La seule condition est celle-ci: nous devons sincèrement chercher et désirer la vérité.
Dans Miscellaneous Writings, Mary Baker Eddy, Découvreuse et Fondatrice de la Science Chrétienne, écrit à la page 367: « Cette Science exige que l'homme soit honnête, juste, pur; qu'il aime son prochain comme soimême, et qu'il aime Dieu souverainement. » Il se peut que nous nous piquions d'être honnêtes. Au fait, toute insinuation du contraire risque d'être envisagée par beaucoup comme une offense. Mais ne restreignons-nous pas la signification du mot « honnêteté, » au lieu de lui donner son sens le plus large? On a dit notamment que « l'honnêteté exprime l'absence de toute intention de tromper. » Parfois nous laissons les petits renards de la tromperie prendre leurs ébats dans notre demeure mentale; au lieu de les affronter et de les détruire, nous nous contentons peut-être de les cacher ou de vouloir les oublier. Ces petits renards sont si nombreux qu'il peut paraître difficile d'en dresser la liste. Toutefois, si nous nous y appliquons, nous découvrons généralement sans trop de peine quels sont ceux qui prétendent faire partie de notre mentalité. Nous constaterons peut-être aussi que la solution d'un problème gênant se trouve retardée du fait que nous n'aimons pas suffisamment pour laisser la Vérité démasquer et détruire une faute cachée qui prétend se servir de nous.
Nous savons qu'avant de pouvoir se réveiller pour recevoir la vérité curative, Naaman, le lépreux, dut être guéri d'au moins une faute cachée. La Bible nous dit qu'il parvint en grande pompe jusqu'à la maison d'Élisée, l'homme de Dieu, pensant que le prophète sortirait à sa rencontre et le saluerait avec les égards dus à un personnage aussi distingué. Au lieu d'agir ainsi, Élisée fit dire à Naaman par un messager: « Lave-toi sept fois dans le Jourdain. » Naaman dut donc abandonner son arrogance et la haute opinion qu'il avait de lui-même: il dut descendre dans le Jourdain et s'y plonger sept fois, avant d'être guéri, c'est-à-dire affranchi de la fausse notion d'un moi séparé de Dieu. Il fallait que dans le penser de Naaman, cette phase d'aveuglement fût corrigée — qu'elle fût reconnue par lui-même et détruite, pour que se manifestât sa guérison complète.
Mrs. Eddy fait dans The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany (p. 233) cette observation bien intéressante: « L'ignorance de soi-même est la croyance la plus opiniâtre que nous ayons à surmonter, car l'apathie, l'improbité, le péché, en sont les conséquences. » Par sa nature même, la déception tend des pièges ou induit en erreur; et dans ce dessein, l'entendement mortel cherche à pallier ou à masquer des fautes dont il faudrait voir le néant et hâter la destruction. Comme les croyances mensongères qui nous font souffrir sont dissemblables à Dieu, nos efforts pour les mettre à nu et les détruire dans notre propre penser ne doivent point se relâcher. Quelquefois ces suggestions sont profondément incrustées dans notre conscience, et nous ne voyons pas tout de suite les fruits de nos efforts sincères pour laisser la découvrir occasionnant le mal; nous pouvons savoir que si nous poursuivons notre travail avec zèle et dans un esprit de prière, l'Entendement divin nous révélera la vérité grâce à laquelle l'erreur sera reconnue et détruite.
Les erreurs qu'on appelle des péchés secrets ou des fautes cachées ne font point partie de l'homme réel; c'est pourquoi nous devons les traiter comme des suggestions du prétendu entendement charnel ou mortel. Les fautes secrètes sont secrètes pour l'erreur, mais non pour la Vérité, parce que dans la Vérité le néant de l'erreur ne fait pas de doute. Il s'agit donc d'exposer les fautes, les erreurs de tout genre, soit secrètes soit visibles, sous leur vrai jour — comme des choses de néant; il s'agit de comprendre que ces erreurs ne font aucunement partie de l'homme réel. Il importe aussi de se souvenir que l'on n'a point affaire à deux espèces d'homme — l'homme réel et sa contrefaçon. Il n'y a que l'homme réel, sans péché, parfait et libre. La réalisation bien claire de ce fait détruit inévitablement les suggestions de l'erreur secrètes ou patentes.
Notons ces points essentiels: le disciple doit savoir qu'il est l'enfant parfait de Dieu et s'attacher à cette vérité absolue; il doit en outre vivre selon son plus haut concept de la justice, car une vie droite le prépare à recevoir le bien en abondance. En d'autres termes, celui qui mène une vie droite a plus facilement conscience du bien toujours et partout présent, tandis que ce même bien reste peut-être invisible pour une mentalité obscurcie par des pensées fausses ou mauvaises.
Mrs. Eddy savait combien il importe de penser et de vivre selon la justice. Elle nous exhorte à ne pas nettoyer seulement le dehors du plat. Elle nous montre la nécessité d'apprendre que les déclarations absolues touchant la perfection de l'homme doivent être complétées par une reconnaissance pratique de ce fait. Si la vérité absolue devient chaque jour plus claire pour la conscience humaine, ce développement doit purifier et exalter toutes les phases de l'existence.
La purification du moi exige des efforts constants, inlassables; elle demande que nous luttions sans relâche contre les suggestions du prétendu entendement charnel qui représentent le péché comme réel faisant partie de l'homme. A mesure que nous admettons dans notre demeure mentale le radieux soleil de la Vérité, cette purification se poursuit; les péchés secrets, les fautes cachées, sont mis à nu et détruits, car les ténèbres de l'erreur ne peuvent rester dans une conscience où la lumière entre à flots. En vérité, la droiture morale nous protège contre le mal et nous aide puissamment à recevoir le bien.
Le devoir qui se présente à nous apporte toujours la possibilité d'un service royal et d'une récompense divine,—
