La Science Chrétienne guérit les malades; mais le but principal de cette guérison ne consiste pas à rendre l'homme heureux et content selon la chair. Remplacer les croyances matérialistes par les idées spirituelles, voilà le véritable objectif. Si la guérison tarde à se produire, le patient fera bien de se demander pourquoi il désire la guérison, et ce qu'il a l'intention de faire une fois guéri par la Science Chrétienne. Voudrait-il simplement remplacer la crainte, la douleur et la maladie par la prétendue quiétude dans la chair? Lorsqu'il aura obtenu la guérison physique, poursuivra-t-il ses propres desseins et aura-t-il le même objectif que précédemment?
Ces projets et ces désirs risquent d'empêcher la guérison, et par conséquent doivent être corrigés. « Vous demandez et vous ne recevez pas, » écrit Jacques, « parce que vous demandez mal, pour tout dépenser dans vos plaisirs; » et après avoir cité ces paroles, Mrs. Eddy déclare à la page 10 de Science et Santé avec la Clef des Écritures: « Il n'est pas toujours bon que nous recevions ce que nous désirons et demandons. Dans un tel cas l'Amour infini ne nous accordera pas notre requête. » Lorsqu'un enfant demande ce qui lui serait nuisible, la sagesse humaine elle-même nous conseille de ne pas le lui accorder. Il faut donc bien se rendre compte que dans le domaine de la guérison par la Science Chrétienne, l'objectif et les intentions doivent être corrects. Il existe une réponse scientifique à cette question: « Pourquoi est-ce que je voudrais être guéri? » Et le désir doit se conformer à cette réponse juste pour que la guérison se produise.
Une fois ou l'autre, tout Scientiste Chrétien est appelé à reconnaître et à confirmer la véritable portée de la guérison en Science Chrétienne. Les lignes suivantes, empruntées à la page 150 de Science et Santé, montrent ce qu'implique cette guérison: « La mission de la Science Chrétienne aujourd'hui, comme du temps de sa démonstration première, n'est pas principalement celle de la guérison physique. Aujourd'hui comme jadis, des signes et des merveilles s'opèrent dans la guérison métaphysique de la maladie physique; mais ces signes ne servent qu'à en démontrer l'origine divine,—à attester la réalité de la mission plus haute du pouvoir du Christ, mission qui est d'ôter les péchés du monde. » D'après cette explication, on voit que le vrai objectif de la guérison en Science Chrétienne n'est pas simplement le bien-être physique, mais l'élimination du penser et des actes erronés.
Le traitement de la Science Chrétienne met en lumière l'homme spirituel et parfait créé par Dieu. L'enfant de Dieu est créé à l'image et à la ressemblance de son divin Père-Mère. La réflexion parfaite signifie l'obéissance parfaite. L'obéissance envers Dieu est donc essentielle à la guérison. Jésus disait: « A quiconque il aura été beaucoup donné, il sera beaucoup redemandé. » On pourrait également dire, et avec justesse: Ceux qui s'attendent à de grands bienfaits doivent être prêts à donner n'importe quoi pour la vérité. La Science Chrétienne a pour dessein de réformer notre vie et de la rendre conforme au plan de Dieu. Si nous voulons être guéris, nous devons vraiment chercher à vivre de manière à glorifier Dieu. « L'Entendement divin exige à juste titre de l'homme toute son obéissance, son affection et sa force. Aucune restriction n'est faite en faveur d'une fidélité moindre » (Science et Santé, p. 183).
Il nous faut donc comprendre que la guérison en Science Chrétienne implique tôt ou tard un désir profond et consciencieux de parvenir à la vérité spirituelle, joint à l'intention sincère d'obéir à Dieu et de se consacrer à Son service. Nous sommes Scientistes Chrétiens seulement dans la mesure où nous suivons Jésus-Christ. Or le Maître était fidèle à Dieu et Lui obéissait non partiellement, mais entièrement. Sa démonstration se réglait sur une méthode qui doit devenir la nôtre et qu'indiquent ses propres déclarations: « Le Fils ne peut rien faire de lui-même: il ne fait que ce qu'il voit faire au Père; car tout ce que le Père fait, le Fils aussi le fait pareillement; » « Le prince de ce monde vient et il n'a rien en moi; » « Moi et le Père, nous sommes un. »
