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Désarmer l’ennemi

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de décembre 2017

Paru d'abord sur notre site le 2 octobre 2017.


La bienveillance est-elle une réponse élusive à l’animosité ? L’amour est-il une preuve de faiblesse face à la haine ? L’abnégation et le courage sont-ils inefficaces quand on est menacé ?

On peut affirmer sans risquer de se tromper que ce n’était pas l’avis de Christ Jésus, lui qui affirma que la bienveillance, l’amour, le courage et le désir de faire passer son propre intérêt après celui des autres sont des moyens puissants et naturels de répondre au mal.

Jésus déclara en effet : « Vous avez appris qu’il a été dit : Tu aimeras ton prochain, et tu haïras ton ennemi. Mais moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent, afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux ; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes. » (Matthieu 5:43-45)

Dans cette comparaison avec le soleil et la pluie, je comprends que, tel un rayon de lumière qui peut éclairer n’importe quelle zone plus ou moins obscure, ou telles les gouttes de pluie qui nettoient, imprègnent et abreuvent toutes sortes de plantes, chaque expression de l’amour de Dieu, reflétée dans nos pensées et nos actes, peut répondre aux besoins humains, y compris celui de se défendre contre le mal et de le désarmer. Et cette action est possible grâce à nos bénédictions et à nos prières sincères, et au bien que nous faisons aux autres.

Dieu, qui est l’Amour divin, donne Son amour à chacun de Ses enfants pour qu’il le vive et l’exprime. En tant que reflet ou image de Dieu, nous avons tous une réserve illimitée de bienveillance, de courage, d’altruisme et d’amour dans laquelle puiser. L’amour de Dieu, manifesté en nous par de petites ou de grandes choses, peut détourner un ennemi du mal et l’amener à exprimer dans une certaine mesure son identité spirituelle véritable. Cet amour divin est même capable de désarmer un ennemi et de le rendre inoffensif.

Un jour, j’ai découvert un projet malveillant qui n’avait pas encore été mis à exécution. Il visait à nuire à notre gentille famille et à troubler notre joie. J’ai d’abord été prise au dépourvu. Personne ne s’était rendu compte qu’en coulisses, la haine s’était lentement et silencieusement développée depuis des dizaines d’années, dans la pensée d’une lointaine parente. Sans rien savoir de ce qui se tramait, j’ai été amenée à inviter cette femme à séjourner chez nous durant un moment difficile de sa vie. Etant à la maison la plupart du temps, j’ai découvert le complot et je suis devenue la cible principale de son animosité.

Cette fois, j’ai voulu faire plus qu’une simple « bonne action ».

La réponse typique aurait été de lui demander de partir. Oh, j’y ai bien pensé ! Mais par respect pour la famille, j’y ai finalement renoncé. J’ai senti que, dans ce contexte, en la renvoyant, je n’éliminerais ni la haine ni la menace. J’ai donc décidé de profiter du fait qu’elle était sous mon toit pour prier afin de résoudre ce problème. J’ai dû faire preuve de courage et d’abnégation pour faire passer l’intérêt de ma famille avant le mien propre. Mais chaque matin, pendant trois jours, je me suis tournée vers Dieu afin qu’il me montre ce que je devais faire et me donne la sagesse et le courage d’agir en conséquence. En suivant cette voie, je savais que Dieu répondrait également à mon besoin de sécurité et de paix.

Le premier matin, la réponse que j’ai reçue à ma prière : « Sois gentille », a paru simpliste, mais c’est tout ce qui m’est venu. « Sois gentille ; juste gentille. » J’ai alors accepté cette réponse avec confiance, et j’ai réfléchi à la façon d’exprimer une grande gentillesse. Je lui ai préparé du thé et me suis assise à côté d’elle tandis qu’elle le buvait, alors même qu’elle me disait les choses les plus horribles. J’ai pris soin d’arranger sa chambre joliment, je lui ai fourni des draps et des serviettes. J’ai été aussi gentille que possible, me gardant de réagir aux piques qu’elle m’a lancées tout au long de la journée. Le deuxième jour, j’ai à nouveau prié et reçu le même message. Mais cette fois, j’ai voulu faire plus qu’une simple « bonne action ».

J’aspirais à connaître le pouvoir de la bonté en tant qu’attribut de Dieu. J’ai donc cherché à mieux comprendre ce qu’impliquait cette bonté. J’ai trouvé ceci dans Science et Santé avec la Clef des Ecritures de Mary Baker Eddy : « La Science Chrétienne ordonne à l’homme de maîtriser ses mauvais penchants – de maîtriser la haine par la bonté, la luxure par la chasteté, la vengeance par la charité, et de triompher de la tromperie par l’honnêteté. Etouffez ces erreurs dès leur naissance, si vous ne voulez pas entretenir une armée de conspirateurs contre la santé, le bonheur et le succès. » (p. 405)

Cela m’a permis de voir que la gentillesse était plus qu’une tactique dilatoire pour retarder le mal ou qu’un pis-aller pour les craintifs. Quand on comprend que la bonté vient de Dieu, l’Amour, la gentillesse devient alors l’expression d’un pouvoir à la fois spirituel et aimant, qui arrête le mal et le rend inactif.

Forte de ce point de vue, j’ai abordé ce deuxième jour avec joie et détermination. La conversation de cette femme ne s’est pas améliorée – elle a peut-être même empiré – mais j’ai senti que la patience et la bonté, que j’exprimais par des pensées et des actes bienveillants, avaient l’autorité de l’Amour et empêchaient le mal d’atteindre sa cible. Me sentant plus forte et plus confiante dans mon désir de refléter l’Amour divin en faisant preuve d’abnégation et de gentillesse, j’étais de plus en plus convaincue qu’il était possible de désarmer le mal grâce au Christ, le message d’amour que Dieu communique à chacun de nous.

 A mon réveil, le troisième jour, la prière m’a apporté un message différent : « Aime-la. » Eh bien ! Je ne m’y sentais pas prête. L’aimer ? Je ne ressentais même pas de sympathie pour elle ! Du moins, je n’aimais pas ce que j’avais vu en elle : la rancune haineuse, la volonté de nuire, la justification de son attitude, et les attaques personnelles contre moi, pauvre innocente qui faisait de mon mieux pour être gentille.

La Bible nous raconte l’histoire de David avant qu’il devienne roi à la place de Saül. Celui-ci découvrit que David se cachait dans le désert, et se lança à sa poursuite avec l’intention de le tuer. David découvrit le campement de Saül. Il aurait facilement pu les éliminer, lui et ses gardes, pendant leur sommeil, durant la nuit. Mais il déclara qu’il ne pouvait faire du mal à « l’oint de l’Eternel ». Et au lieu de tuer Saül pour sauver sa propre vie, il le désarma, prit son arme et sa réserve d’eau, le privant ainsi du moyen de lui nuire, et de l’eau dont il aurait eu besoin pour continuer de le poursuivre.

Durant toute la journée, j’ai ressenti l’Amour divin qui se répandait comme une lumière qui éclaire et une pluie bienfaisante.

A son réveil, Saül se rendit compte que David avait fait preuve d’indulgence à son égard, car il l’avait désarmé et épargné au moment où il était le plus vulnérable. Finalement, Saül admit l’erreur qu’il avait commise en voulant poursuivre David, et il le bénit (voir I Samuel 26). Détail intéressant : David comprit que la leçon n’était pas suffisante, et que Saül se lancerait à nouveau à sa poursuite pour tenter de le tuer à la prochaine occasion (voir I Samuel 27:1). Or, le comportement de Saül ne détermina en rien celui de David, dont la conduite était dictée par Dieu. Et David ne manqua jamais de voir en Saül « l’oint de l’Eternel » même quand il se conduisait de façon abominable. Par la suite, chaque fois qu’il rencontra cet ennemi, David fut protégé (voir Premier et Second livre de Samuel).

On pourrait dire que sa vision spirituelle de Saül – « l’oint de l’Eternel » – permit à David de garder son sang-froid et de désarmer son ennemi. De même, en voyant spirituellement notre invitée, j’ai été capable de l’aimer le troisième jour. Mes prières m’ont révélé le message Christ : en tant qu’enfant de Dieu, elle était un reflet de l’Amour divin, et donc digne d’amour, quoi qu’elle puisse penser ou dire au sujet de notre famille. Durant toute la journée, j’ai ressenti l’Amour divin qui se répandait sans jugement sur toute sa création, comme une lumière qui éclaire et une pluie bienfaisante.

Au matin du quatrième jour, j’ai bondi hors du lit, dès le réveil, pour saluer notre invitée et lui préparer son petit-déjeuner. J’étais vraiment impatiente de la voir, tellement je me sentais portée par toute cette gentillesse et tout cet amour. Sur le comptoir de la cuisine, j’ai trouvé un petit mot qui se terminait ainsi : « Merci pour ta gentillesse. » Elle avait fait ses bagages durant la nuit et elle était partie avant que nous soyons réveillés. Elle n’a jamais mis à exécution son plan destructeur. En fait, nous ne l’avons plus jamais revue. Nous avons eu de ses nouvelles, de temps en temps, pendant un an – jamais des choses négatives. Et puis nous n’avons plus jamais entendu parler d’elle.

On ne se fait pas forcément un ami de tout ennemi. Mais l’ennemi ne doit pas dicter sa loi. Christ Jésus nous a appris à aimer, en laissant l’Amour divin nous révéler, à travers le Christ, les pas humains à faire pour désarmer l’ennemi. Le courage, la force, le désintéressement, l’amour et la compréhension spirituelle offrent, chacun à sa manière, une réponse chrétienne face à n’importe quel ennemi. Ils ouvrent la voie et c’est grâce à eux qu’on y parvient.

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