La pensée générale du monde affirme qu'il existe une variété de causes ou d'influences qui déterminent notre vie, et qu'à n'importe quel moment, une force inattendue peut s'y manifester pour nous causer du tort. Nous pouvons, par exemple, nous réveiller un matin et nous rendre compte que nous souffrons d'une maladie héréditaire. Nous pouvons également découvrir, en arrivant au bureau, qu'une réduction des effectifs nous a privé de notre emploi. Ou encore, qu'une relation amoureuse qui semblait inébranlable commence soudain à vaciller.
Tout cela revient à dire que, d'un point de vue humain, nous n'avons pas le contrôle de notre vie: il ne semble pas exister de cause unique gouvernant toutes choses, pas de Dieu infini pourvu d'une influence omniprésente.
Mais ce verdict contraste nettement avec la parole de Dieu dans la Genèse: « ... Faisons l'homme à notre image, selon notre ressemblance, et qu'il domine sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur le bétail, sur toute la terre, et sur tous les reptiles qui rampent sur la terre. » (Genèse 1:26) La vision matérielle que les gens entretiennent de la réalité exclut que cette domination puisse faire partie de notre expérience.
Alors, que dire ? D'un côté nous avons la Bible, qui indique que la création de Dieu est parfaite et toujours présente, et de l'autre, nous semblons vivre une expérience totalement différente. Ce paradoxe apparent trouve sa solution dans un audacieux précepte de la Science Chrétienne que Mary Baker Eddy a partagé avec nous dans Science et Santé: « L'entendement mortel voit ce qu'il croit aussi certainement qu'il croit ce qu'il voit. » (p. 86)
Ce précepte indique que l'entendement humain (la faculté de penser dont nous semblons disposer) voit le produit de sa propre croyance. Et quand nous semblons perdre soudainement des choses qui nous appartiennent, la croyance qui se trouve cachée derrière cela, c'est que plus d'une cause ou plus d'une influence opère dans notre vie.
Cependant, bien qu'il semble en être ainsi selon l'entendement humain, pour Jésus, qui a démontré la Science divine, il n'y avait qu'une seule cause ou un seul principe qui agit et qui soit capable d'agir. Pour Jésus, il n'y avait qu'une seule entité, un seul Dieu, un seul Entendement, une seule cause à l'origine de toutes choses. Il priait ainsi: « Car c'est à toi qu'appartiennent, dans tous les siècles, le règne, la puissance et la gloire » (Matthieu 6:13), parce qu'il refusait de reconnaître quoi que ce soit en dehors d'une création spirituelle et parfaite. Cet énoncé a accompagné toute son expérience terrestre et la guérison en était toujours le résultat. Pourquoi ? Parce qu'il avait l'humilité de reconnaître que l'Entendement divin était son entendement, et qu'ainsi, ce qu'il vivait ne pouvait jamais être séparé de ce que Dieu connaît, c'est-à-dire de la perfection de al création divine.
Jésus n'était pas séduit par le témoignage des sens physiques et il ne réagissait pas à leurs suggestions car il avait réalisé que les sens physiques sont à la fois illusoires et hypnotiques dans leur nature. Cependant, cela demande beaucoup de courage d'accepter que l'apparence corporelle, matérielle et mortelle de l'homme soit simplement une illusion. Alors, en quoi cela nous est-il utile ? Et bien, cela nous permet de pratiquer la guérison spirituelle, ainsi que Jésus le faisait, en admettant que la condition humaine est une illusion, et en reconnaissant que le royaume des cieux est présent ici-même et qu'il constitue la réalité pour chacun. Le refus définitif de Jésus d'accepter une quelconque cause en dehors de Dieu lui conférait la puissance de bénir le monde.
Il s'ensuit que nous aussi avons besoin d'une claire compréhension de la présence de Dieu, afin de percevoir un tel pouvoir et de le voir se manifester dans notre existence. Dans mon propre cas, un profond changement de conscience s'est produit lorsque j'ai réalisé que les lois gouvernant la création de Dieu étaient aussi absolues que les lois des soi-disant sciences naturelles. Nous savons par exemple que l'eau pure se transforme en glace à zéro degré Celsius. C'est un phénomène qui se produit immanquablement lorsqu'il gèle. C'est un phénomène invariable, une loi. Par les idées qu'elle expose dans le chapitre « La Science de l'être », qui est le fondement de la Science Chrétienne, Mary Baker Eddy m'a fait prendre conscience du caractère absolu des lois divines. J'ai compris que si Dieu a déclaré que l'homme est « l'image et la ressemblance de l'Esprit » (Science et Santé, p. 172), alors cette règle qui gouverne la création est toujours en opération, et par conséquent, aucune autre loi concernant la nature de l'homme matériel n'est en vigueur. Comment, quelques pages plus loin, Mary Baker Eddy aurait-elle pu écrire avec autant d'assurance que « l'évidence du pouvoir guérisseur et de l'empire absolu de l'Entendement divin est pour moi aussi certaine que l'évidence de ma propre existence » (ibid. p. 177), à moins d'avoir compris que les lois divines étaient absolues ?
Sur la base de cet énoncé nous pouvons conclure qu'il n'y a aucune conséquence réelle aux « événements » humains. D'ailleurs, la plupart d'entre nous admettent aisément que lorsqu'un événement se produit, nous sommes souvent plus effrayés par ses répercussions éventuelles que par l'événement lui-même. Pour cette raison, nous devons être fermes dans notre compréhension que c'est Dieu, l'Entendement, qui gouverne et non pas les circonstances humaines. Pour illustrer cela, je voudrais vous raconter l'histoire d'une amie qui, il y a quelques mois, m'a appelé pour m'informer que son mari venait d'avoir une attaque et qu'un côté de son corps était paralysé. Un hélicoptère était en chemin pour le transporter à l'hôpital. Durant notre conversation téléphonique, j'ai mis l'accent sur le fait que cet événement humain ne pouvait avoir aucune conséquence — parce que l'Amour divin n'avait jamais permis à quoi que ce soit d'exister en dehors de sa propre nature. Il ne pouvait y avoir aucune conséquence, aucune répercussion, aucune séparation d'avec cet Amour divin. Cette amie m'a rappelé le lendemain pour me dire avec beaucoup de joie qu'à la grande surprise des médecins, à son arrivée à l'hôpital, son mari était sorti de l'hélicoptère en marchant, totalement guéri. Nous ne pouvons décider comment la puissance de Dieu va se manifester, mais il est important que nous reconnaissions que les lois divines existent et qu'elles opèrent, sans entraves, pour maintenir la perpétuelle harmonie de Dieu. Finalement, c'est la nature de al création de Dieu qui confère à l'homme spirituel la domination sur toutes choses, et qui lui assure qu'il n'est pas touché par les conditions humaines. Nous pouvons triompher, grâce à cette glorieuse Science, et nous réjouir que « les démons mêmes nous sont soumis... » (Luc 10:17).
Nous constatons que l'Amour divin seul gouverne notre vie lorsque nous comprenons qu'il est le seul pouvoir qui puisse exister. Et cette compréhension fait toute la différence !
Article paru dans le Christian Science Journal de Février 2012
