L'automne dernier, le site spirituality.com a organisé un « chat » avec
, praticienne et professeur de Science Chrétienne, qui est originaire des États-Unis, et réside aujourd'hui en France, en région parisienne. Elle a répondu aux questions de nombreux internautes portant sur le sujet « Prier à propos du cancer ». Avant de s'engager à plein temps dans la pratique de la guérison par la Science Chrétienne, Mme Nanouche a travaillé pendant neuf ans comme nurse de la Science Chrétienne. Cet extrait a été adapté pour une meilleure lisibilité. Pour lire et/ou écouter le chat dans son intégralité (en anglais), rendez-vous sur www.spirituality.com/chats/cancer.Y a-t-il une différence entre les réponses que vous donnez pour guérir le cancer et les réponses dont j'ai besoin pour guérir d'une autre maladie ? Lorsqu'elles arrivent toutes deux à un stade avancé, ces maladies semblent incurables. Que puis-je faire pour être guéri?
On peut constater une similarité sousjacente entre la plupart des maladies: nous sommes confrontés à l'idée que nous avons un défaut ou une vulnérabilité intrinsèque, venant du fait que nous croyons être matériels et non spirituels, ou bien que Dieu nous a créés comme une sorte de mélange d'Esprit et de matière. C'est pourquoi je répondrai par la négative à la première question. Lorsque nous parlons de la guérison par la Science Chrétienne, ce dont nous parlons en fait, c'est de l'activité des lois de Dieu, qui nous protège. Il ne s'agit pas de démêler les nœuds, les croyances ou les craintes liés à un aspect donné de la mortalité, qui porte le nom de telle ou telle autre maladie.
Ma belle-fille semble vulnérable à la croyance à l'hérédité et au développement inévitable du cancer. Comment puis-je prier pour affirmer mer son identité spirituelle et celle de mes petits-enfants?
Par le passé, j'ai eu à traiter une grosseur que j'avais à la poitrine. Ma mère a perdu un sein à cause d'un cancer, et ma tante a également perdu un sein, puis la vie, pour la même raison. L'hérédité était donc une véritable angoisse qui pesait lourdement sur ma pensée. Car l'hérédité nous dit qu'en réalité, nous ne sommes pas tant liés à ceux que nous aimons qu'aux maladies de ceux que nous aimons. Ce sujet m'a obligée à réfléchir en profondeur sur ce que je pensais être ma véritable identité. Ma prière et mon étude consistaient notamment à comprendre que ma filiation spirituelle n'était pas issue de quelque chose ou de quelqu'un, et à ne pas me voir comme soumise à une chronologie mortelle comprenant un début et une fin.
Notre nature divine nous protège totalement.
En priant à ce sujet, cela pourra vous inspirer de méditer sur l'immortalité et sur ce que signifie être immortel: le véritable sens de l'éternité et d'être éternel. Ma propre expérience m'a appris qu'une meilleure compréhension de mon immortalité en tant que reflet spirituel de la Vie divine, Dieu, finissait par éliminer l'impression que j'avais d'être vulnérable, ou d'avoir ce lien avec ma famille, comprenant des diagnostics, des molécules matérielles et l'ADN qui pouvaient me mettre en danger. Cette compréhension spirituelle peut tous nous libérer de la chronologie mortelle (l'idée d'éternité signifiant un temps sans fin), et fait apparaître l'éternité comme une expérience vécue au plus profond de notre être plutôt qu'une ligne allant d'une extrémité de l'être à l'autre.
Nous vivons toujours dans le temps présent, ne faisant qu'un avec toute la création de Dieu. Cette spiritualité nous aide à trouver nos racines et ainsi à accéder aux profondeurs éternelles de ce que nous sommes vraiment, et, dans le même temps, permet à l'inspiration de ce moment de nous libérer et de nous rendre à nousmêmes. C'est cela l'immortalité: ce n'est pas un devenir ni un prolongement du présent, mais un sens plus profond du présent qui implique une liberté totale.
S'il s'agit d'une personne qui a déjà eu un cancer, que faut-il faire en cas de récidive?
Dans ce cas de figure, je pense que nous avons affaire à un point faible, à l'impression ou la croyance que nous sommes vulnérables. Une phrase de Science et Santé me vient immédiatement à l'esprit à ce propos: « La Science divine de l'homme forme un seul tissu d'harmonie sans couture ni déchirure. » (p. 242)
La raison pour laquelle j'aime tout particulièrement ce passage est qu'il évoque l'« harmonie », ou le fait d'être maintenu en « un seul tissu », conservant une forme parfaite, sans le moindre point faible. Si on y réfléchit, sur un pantalon, une couture représente un point faible indissociable du vêtement. Et une déchirure est l'idée d'un point faible ou d'une vulnérabilité résultant d'un choc ou d'un événement passés.
Donc, la guérison consiste à retrouver la compréhension que nous n'avons jamais eu le moindre point faible: à aucun moment notre être spirituel ne peut baisser les bras, se lasser ni souffrir d'une blessure menaçant de se rouvrir. L'idée de l'ADN dans son ensemble, selon laquelle nous pouvons être programmés pour avoir une mauvaise santé ou qu'un problème prédestiné en latence attend de se manifester, peut être immédiatement remplacée par cette autre idée: si nous sommes en effet programmés, c'est d'être gouvernés par ce que Dieu dit et sait à propos de Sa création, dès maintenant. Et ce n'est pas de l'histoire ancienne, un passé révolu, mais c'est ce que nous savons à propos de chacun d'entre nous en ce moment même. Notre nature divine nous protége totalement. Nous sommes programmés pour être complets et en bonne santé !
On estime communément que la meilleure manière de prévenir un cancer ou d'y survivre est la détection précoce. Comment la Science Chrétienne aborde-t-elle cette idée ?
Quand je pense à cette idée de détection précoce, je réfléchis à ce que cela signifie d'être un détective spirituel. Les soins préventifs, quelle que soit leur application, consistent à savoir ce que nous regardons et ce que nous recherchons.
Dans la Bible, nous lisons que Dieu nous appelle tous par notre nom (voir Ésaïe 40:26). Et en matière de détection précoce, cela m'aide beaucoup de savoir ce qui est spirituellement vrai à propos de la création de Dieu. Par exemple, comment reconnaissez-vous l'enfant qui vient frapper à votre porte le jour de la fête d'Halloween, même s'il est déguisé ? Vous savez qui il est parce que vous le connaissez tel qu'il est réellement. Par conséquent, même si vous voyez apparaître devant vous un masque effrayant, vous êtes capable de reconnaître qui est cet enfant. En résumé, la détection est pour moi la compréhension de notre identité spirituelle.
ll semble y avoir actuellement une véritable offensive médiatique sur le sujet. Une brève prière pour nous protéger sur-le-champ, nousmêmes et ceux que nous aimons (face à la télévision, aux médias ou même quand nous faisons nos courses), ne serait-elle pas d'actualité ?
Je pense que vous avez raison. L'altruisme de ce type de prière est très puissant, parce que nous ne nous contentons pas de demander: « Que dois-je savoir pour nous protéger, les miens et moi-même ? » C'est aussi l'occasion d'ouvrir notre cœur pour inclure et encourager toute personne qui serait confrontée à ces images et aux craintes qui les accompagnent.
Comment traitez-vous la peur du cancer ?
La meilleure façon pour moi de répondre à cette question est de vous faire part de ma propre expérience: Comment ai-je traité la peur du cancer ?
Lorsque j'ai été confrontée à cette grosseur au sein et que je souffrais beaucoup, je me suis bientôt rendu compte que la douleur semblait proportionnelle à la crainte: plus j'étais effrayée, plus la douleur était forte. J'ai appelé une praticienne de la Science Chrétienne, lui demandant de prier avec moi, et de me libérer de cette peur. Elle m'a fait remarquer que lorsque l'on rêve qu'on est pourchassé par un ours, la solution n'est pas d'affronter l'ours, mais de se réveiller. Et elle m'encourageait, non à m'engager dans une bataille personnelle contre le problème afin de surmonter la crainte, mais à m'éveiller de cette croyance que le fait le plus puissant à ce moment était la maladie, et finalement à comprendre que la chose la plus puissante était en réalité que Dieu m'aimait.
Ce qu'elle ne pouvait pas savoir, c'est que quelques mois auparavant j'avais fait des rêves récurrents dans lesquels j'étais pourchassée par un ours. Et dans chacun de ces rêves, l'ours était à deux doigts de m'attraper lorsque je m'éveillais trempée de sueur froide. Puis une nuit, j'ai à nouveau fait ce même rêve, mais cette fois-ci, je parvenais à semer l'ours. J'avais réussi à traverser une rivière et m'éloignais aussi vite que possible de l'animal. Alors que j'étais en train de gagner, je me suis réveillée, et j'étais si énervée que j'ai pensé: « Je suis en train de battre l'ours, et je ne vais pas savoir comment l'histoire se termine ! » J'ai donc essayé de me rendormir de force pour reprendre mon rêve et pouvoir savourer ma victoire sur cet ours. Au bout de cinq minutes passées à tenter de me rendormir, j'ai soudain pensé: « Mais qu'est-ce que tu fais ? C'était un rêve ! Il n'y a jamais eu aucun ours ! » Je vivais l'un de ces moments étonnants où l'on se rend compte que le désir même de savoir comment l'histoire finit fait partie de la même logique. Ce n'est qu'une illusion de A à Z. Prendre conscience que la crainte était nourrie par l'illusion a représenté pour moi un immense pas en avant. À partir du moment où je me suis révoltée contre l'idée que cette croyance était une réalité dont je devais m'accommoder, la crainte a perdu son emprise sur moi. Je présentais toujours certains symptômes, et il restait encore des questions et des choses que je devais et voulais comprendre sur le plan spirituel, mais d'avoir pu me libérer de la peur était déjà un énorme progrès. J'étais en train de maîtriser une illusion, et non de vaincre une maladie. Je m'éveillais à ma santé. Je ne luttais pas pour venir à bout d'un problème, à la suite de quoi toute peur disparaîtrait. La crainte était la première chose à éliminer.
Je voudrais juste ajouter une dernière chose. Il y a une magnifique citation des Psaumes qui est devenue pour moi un véritable point d'ancrage. « Alors ils trembleront d'épouvante, sans qu'il y ait sujet d'épouvante ...» (53:6) J'aime cette idée: elle me semble correspondre tout à fait à ces « rêves d'ours ».
Si une personne semble s'identifier à ce qu'on appelle un malade incurable, comment peut-elle se dissocier de cette croyance, briser le mesmérisme et accepter l'amour de Dieu qui guérit ?
Ce qui me frappe dans cette question, c'est l'idée de fatalisme, l'idée que cette maladie est inévitable et que nous devons tous mourir de quelque chose. Or je crois que notre point de départ consiste justement à comprendre l'éternité, et à quel point l'éternité que nous offre l'amour de Dieu est un cadeau merveilleux. Cette idée que la maladie est inévitable découle de la croyance que nous suivons une chronologie mortelle au cours de laquelle, à peine nés, nous essayons de faire de notre mieux jusqu'à notre mort; puis, une fois devenus des êtres spirituels, nous accédons à la vie éternelle.
En réalité, nous avons existé de tout temps et existerons toujours. C'est ce que nous apprenons tous à accepter toujours davantage dans notre vie. Nous apprenons à nous abandonner à l'Amour divin. Nous apprenons à accepter l'amour que Dieu a pour nous, à accepter ce que cela signifie d'être éternel. Mais nous ne luttons pas jour après jour pour que l'Amour nous aime, ou pour devenir dignes d'être aimés, ou pour créer en nousmêmes la capacité de devenir immortels ou d'exprimer l'éternité. On n'a jamais placé ce fardeau sur nos épaules. Notre qualité d'enfants de Dieu fait que nous Le reflétons, tout simplement.
J'ai pu surmonter deux cancers à l'aide de Science et Santé, mais dans aucun des cas je n'ai atteint la guérison complète. Qu'est-ce que je fais de travers ?
Où que ce cheminement spiritual vous mène, je suis reconnaissante d'entendre que vous tenez bon, et que vous y travaillez en vous reposant sur notre Père-Mère Dieu. Pour la prochaine étape, cela pourrait vous aider de vous appuyer sur la merveilleuse définition de la santé dans Rudiments de la Science divine. Mary Baker Eddy écrivit: « La santé, c'est la conscience de l'irréalité de la douleur et de la maladie; ou plutôt, la conscience absolue de l'harmonie, et de rien d'autre. » (p. 11)
Je me suis rendu compte qu'il est facile de définir la santé comme l'état dans lequel nous sommes totalement conscients que tout est bien. On se sent bien, tout est beau, rien de plus facile que de proclamer que c'est cela, la bonne santé: un état dans lequel seule l'harmonie règne. Mais nous pouvons également revendiquer la santé lorsque nous sommes conscients qu'en notre qualité de création de Dieu, la douleur et la maladie ne sont pas notre état réel, malgré les apparences. C'est comme ce rêve dans lequel on est poursuivi par un ours: même au moment où cela semble le plus réel, c'est toujours une illusion au sujet de ce que nous sommes et de ce qui se passe réellement en nous.
Pouvez-vous nous faire part d'expériences de partage des vérités curatives de la Science Chrétienne avec des personnes suivant un traitement médical classique du cancer ?
ll m'est arrivé de parler à des amis qui n'avaient aucun contact ou presque avec le pouvoir guérisseur de la Science Chrétienne, et même à certains qui se considéraient comme athées. Et pourtant, le vocabulaire de l'Amour a toujours atteint son but. Il me semble que ce sont moins les mots que l'amour qui les sous-tend qui permet d'établir une communication vraiment efficace. Pour ce qui est des mots précis, je ne me souviens pas de conversations en particulier, mais en règle générale, lorsque vous communiquez avec des personnes aux prises avec un problème, vous devez comprendre que les premières choses à affronter vont probablement être la crainte et les regrets. Vous pouvez y opposer simplement cette douceur de pensée, le pouvoir qui consiste à savoir que l'amour de Dieu peut les toucher et être ressenti. Il n'existe aucun endroit ou état dans lequel nous ne sommes pas en mesure de ressentir la lumière de l'Amour. Et désirer être là et témoigner de cette lumière inspire de douces paroles, parfois des mots forts et directs, qui vont être communiqués de la bonne manière et en temps opportun.
La prière pour guérir le cancer doit-elle porter sur un type de cancer spécifique, tel que le cancer du sein ou bien la leucémie, par exemple ?
Lorsqu'elle évoquait la prière pour autrui, Mary Baker Eddy indiquait qu'il est important de traiter les craintes du patient. Il n'y a donc pas de traitement particulier pour le cancer du sein, le cancer de la peau ou d'autres types de maladie. C'est la pensée que vise la prière, éliminant la peur spécifique dont est victime le patient. Par conséquent, il n'y a pas de formule contre le cancer du sein. Notre prière consiste simplement à comprendre que rien n'a plus d'influence ou de pouvoir que l'amour de Dieu pour Sa création.
Lorsque la guérison est lente et que rien ne semble aider, que devons-nous faire ?
Prier. Vous savez, la prière est une conversation. Si une discussion avec notre notre meilleur ami semble aboutir à une impasse, ce n'est pas le moment de tout arrêter. Cela peut être le moment de chercher à savoir si nous parlons plus que nous n'écoutons ou si nous pourrions aborder la conversation autrement. Ce n'est pas le moment de décréter « puisque c'est comme ça, nous ne sommes plus amis ». Je pense que bien souvent — du moins dans ma propre expérience — lorsqu'on n'arrive à rien, cela provient de notre tendance à parler au lieu d'écouter au cours de notre conversation avec Dieu.
Une chose qui m'a été utile pour retrouver la bonne voie, consiste tout simplement à prendre un exemplaire neuf de Science et Santé et de repartir de la préface, dont les propos servent de fil rouge à tous les autres chapitres. Reprenez-le au tout début, et lisez-le en cherchant ce qu'il a à vous dire aujourd'hui.
Parfois, quand il s'agit des choses les plus familières, que nous avons lues et relues des millions de fois, nous pouvons être tentés de simplement les cocher dans notre liste, en pensant « Oui, je sais ce que cela veut dire. Oh, j'ai déjà lu cela. J'ai compris cela ou j'ai eu une expérience il y a 20 ans qui me l'a fait comprendre », et nous passons dessus. Nous pouvons ne plus ressentir cet élan ou la nouveauté de ce que nous lisons, alors que Science et Santé ne contient aucune déclaration qui ne soit pas capable de guérir totalement chaque problème, à tout moment. Nous ne recherchons pas une phrase magique, mais sommes à l'écoute de ce que Dieu nous dit, de la manière dont cette Vérité communique avec notre cœur, et ce que cela signifie à cet instant.
Comment pouvons-nous prier pour un membre de notre famille qui souffre d'une maladie réputée incurable, lorsque toutes les autres personnes sont hypnotisées par l'idée de sa mort prochaine ?
Lorsqu'il s'agit de membres de la famille, nous pouvons être en proie à une certaine vulnérabilité, parce que nous les aimons et les connaissons, et que nous éprouvons une compassion particulière. Mais que cette personne soit un proche ou que nous ayons lu son histoire dans le journal, chaque fois que nous sommes confrontés à la croyance qu'il existe une loi imposant des souffrances, et qu'il n'y a rien à y faire, je pense que nous devons résister mentalement, en priant — nous élever contre cela aussi fermement que nous le ferions pour un membre de notre famille qui aurait été maltraité, ou une personne dont le journal dit qu'elle a été maltraitée.
Notre prière consiste simplement à comprendre que rien n'a plus d'influence ou de pouvoir que l'amour de Dieu pour Sa création.
Cela va au-delà d'une vertueuse indignation. C'est une prière qui se base sur le principe qu'une maltraitance sans motif (et c'est ce qu'est un diagnostic d'incurabilité) est vouée à l'échec face à une idée spirituelle. Quel que soit le nombre de voix qui parlent dans la pièce, dans le sanctuaire de votre propre conscience, votre voix peut être entendue et votre prière ressentie.