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Les règles de la guérison

Premiére partie

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de juin 2009


« Ma vie a commencé sans éclat », écrit Ron Ballard dans l'un des e-mails que nous avons échangés récemment. « J'étais une personne très ordinaire. Mais ma famille était convaincue que l'existence humaine pouvait refléter l'excellence intrinsèque de la réalité spirituelle. Aussi, dans tous les domaines de ma vie – études, sports, relations sociales —, j'ai été puissamment soutenu par des attentes plus vastes, par l'espoir de vivre la nature infinie du divin. Quant il s'est agi d'opter pour une carrière dans la vie, la pratique de la guérison par la Science Chrétienne s'est imposée comme un choix naturel. Pourquoi m'abstiendrais-je de faire connaître aux autres ce qui m'avait libéré de tant de limites ! »


En tant que praticien, professeur et conférencier de la Science Chrétienne, Ron Ballard a eu de nombreuses occasions de faire connaître l'Évangile, la bonne nouvelle d'un christianisme tout à fait pratique et efficace. Dans l'entretien qui suit, M. Ballard développe quelques idées qui lui sont chères et explique qu'il est possible d'appliquer les règles claires du système de guérison fondé sur la Bible et découvert, il y a seulement 143 ans, par Mary Baker Eddy, pour voir sa vie se transformer et connaître l'harmonie et la liberté.

Nous avons déjà travaillé ensemble pour un article sur l'environnement destiné au Christian Science Journal [avril 2007], mais vous ne m'avez jamais dit comment vous êtes devenu scientiste chrétien.

J'ai eu la chance de grandir dans une famille de scientistes chrétiens pratiquants. Ma grand-mère a connu le mouvement de la Science Chrétienne à ses débuts. J'ai également profité des précieux conseils spirituels d'une amie proche de la famille, Emma Easton Newman, qui fut l'une des élèves de Mary Baker Eddy, ainsi que de la proximité d'une adorable famille de scientistes chrétiens qui vivaient juste à côté de chez nous. Dans ma famille, on considérait davantage la Science Chrétienne comme un mode de vie que comme une religion. Ma grand-mère aimait souligner que la Science Chrétienne est la Science de l'être, et que cette Science doit imprégner jusqu'aux plus petits détails de la vie quotidienne. Ma grand-mère vivait avec nous, si bien que j'ai pratiquement grandi sous ses yeux. Quand j'avais un problème ou que je traversais un moment difficile, elle disait souvent: « C'est une façon de voir les choses. » Elle avait alors tôt fait de proposer d'autres choix, toujours d'un point de vue spirituel. Ce point de vue incitait inévitablement à se demander comment Dieu voyait la situation. « Les bonnes questions sont tout aussi importantes que les réponses », aimait-elle dire. Aussi m'encourageait-elle à chercher toujours les bonnes questions à poser afin d'aller plus au fond des choses et de trouver le sens de ce que j'étais en train de vivre. Je pense qu'en m'incitant à poser les bonnes questions, elle m'a donné des fondations spirituelles solides et m'a aidé à voir que la Science Chrétienne révèle clairement la vraie nature de la vie et de l'être en posant des questions pertinentes.

Quels autres souvenirs avez-vous de votre enfance dans une famille scientiste chrétienne ?

Je me souviens de liberté. Je n'avais aucune crainte de tenter de nouvelles expériences, je me sentais libre de suivre mes rêves, libre d'accomplir tout ce que j'avais à faire sans que personne ne me limite dans mes possibilités. La Science Chrétienne nous a appris, à ma famille et à moi, à attendre sans cesse de bonnes choses de l'existence. Nous n'avons pas toujours eu la vie facile, mais quelle que soit la situation, nous nous attendions à ce que les choses s'arrangent. Et c'est bien ce qui arrivait la plupart du temps.

À quel moment avez-vous décidé de devenir praticien puis professeur de la Science Chrétienne, et pourquoi ?

En bien, cette amie de la famille dont j'ai parlé, Emma Easton Newman, a été un exemple important pour moi. Très jeune, elle est devenue professeur. Elle n'avait que dix-sept ans lorsqu'elle a suivi le cours Primaire de Mary Baker Eddy, en 1889, et seulement dix-neuf quand elle a fait paraître sa première annonce de praticienne de la Science Chrétienne dans le Journal. Elle a suivi le cours Normal de Mary Baker Eddy en 1898, à l'âge de vingt-sept ans, ce qui lui permettait de devenir professeur de la Science Chrétienne, même si elle a attendu 1919 pour donner son premier cours, à l'âge de quarantehuit ans.

Son exemple m'a donc montré qu'il était possible de consacrer sa vie à la pratique publique de la Science Chrétienne. Je crois que j'ai toujours envisagé de devenir praticien le plus tôt possible.

En fait, je n'ai pas eu à attendre longtemps. Étudiant en sciences politiques, je me suis passionné pour la politique. En deuxième année, j'ai décroché un travail dans l'un des principaux cabinets de Californie du Sud spécialisés dans l'organisation des campagnes ainsi tout en étudiant, j'ai travaillé pour diverses campagnes politiques de façon professionnelle. Vers la fin de ma troisième année, un grand parti politique a loué les services du cabinet pour l'aider à mettre au point la plateforme qu'il comptait présenter lors de la convention du parti, l'année suivante. Travaillant à cette plateforme, j'étais chargé de développer la partie qui traitait de l'« insurrection urbaine », un titre qui désignait tout simplement les émeutes en ville. Je me suis rendu dans les grandes villes américaines qui avaient connu des émeutes et j'ai interviewé des centaines de gens qui y avaient participé. À la fin de ces visites, je ne savais toujours pas comment aborder la partie du dossier censée proposer une politique pour résoudre le problème. J'ai cherché pendant presque tout l'été, pressé par la date à laquelle je devais remettre mon travail.

À la consternation de mes employeurs, j'ai profité de cet été pour suivre le cours de Science Chrétienne. C'est durant les deux semaines de ce cours qu'ont éclaté les éclaté de Détroit. Vers la fin du cours, le professeur m'a demandé d'appliquer à cette situation un traitement par la Science Chrétienne, sur la base spirituelle qui m'avait été enseignée pendant le cours. Je ne crois pas qu'il se soit jamais douté à quel point ce travail allait changer ma vie mais peut-être que si, après tout !

Pour la première fois, je me suis mis à réfléchir aux troubles sociaux d'un point de vue spirituel, et j'ai passé toute une nuit à réfléchir aux vraies idées spirituelles qui étaient en jeu, comme l'égalité, le respect, l'intégrité, la justice. Il m'est apparu clairement que seul un changement radical de pensée et de perspective pourrait répondre à ces besoins, et que seule la prière en tant que dynamique de la pensée pourrait accomplir cette tâche. J'ai donné mon traitement le lendemain, mais j'avais hâte de rentrer chez moi, à Los Angeles, pour écrire mon rapport, cette fois d'un point de vue élevé, bien différent.

Mon rapport avait peu à voir avec les suggestions pratiques habituelles; il soulignait la nécessité d'une réflexion et d'un changement d'attitude en profondeur. Imaginez ma joie devant l'enthousiasme avec lequel mes employeurs et le parti politique ont accueilli ce rapport !

Peu de temps après, je me suis établi comme praticien de la Science Chrétienne, convaincu que les problèmes sociaux et politiques qui me préoccupaient ne pouvaient être complètement résolus que par la prière et un changement d'état d'esprit. Depuis lors, j'ai eu de belles occasions de travailler avec des gens à des postes-clés qui étaient en mesure de prendre des décisions susceptibles de changer les choses. Je pense que c'est ma conviction de l'efficacité de la prière pour changer le cours des choses sur la scène mondiale et mon expérience en ce domaine qui m'ont donné la possibilité d'enseigner à d'autres cette Science de l'être si fantastique.

Vous avez parlé d'un moment spécial où vous avez soudain compris comment traiter avec efficacité les problèmes sociaux de l'humanité. Avez-vous connu pareil moment en ce qui concerne la guérison physique grâce au traitement par la Science Chrétienne ?

Dans ma famille, on m'encourageait sans cesse à « considérer les choses d'un regard neuf ». Cela fait beaucoup de moments spéciaux ! Dans ce ministère de guérison, on rencontre parfois des personnes habituées à un problème, qui pensent avoir fait le tour de la question et qui se sont résignées à patienter. Il y a quelque temps, je m'occupais d'un cas de malformation. Le problème persistait depuis un certain temps, et la personne ne savait plus comment prier. Elle avait l'impression qu'il ne lui restait plus qu'à attendre le bon vouloir de Dieu. Nous avons vu ensemble que la patience n'était pas une question de temps mais de conviction. On peut être patient quand on est convaincu d'une issue heureuse.

À un moment, nous nous sommes reportés à ce passage de Science et Santé de Mary Baker Eddy: « Quand nous nous attendons patiemment à Dieu et que nous recherchons la Vérité avec droiture, Il nous indique le chemin. » (p. 254) Je me suis soudain rendu compte que le mot « attendre » avait un autre sens. Cela ne signifie pas seulement attendre passivement que quelque chose arrive, mais aussi « servir ». [En anglais le mot wait a le double sens d'attendre et de servir, ndt.] Si on lui donne ce deuxième sens dans la phrase, le processus devient actif: « Quand nous servons patiemment Dieu... » Servir Dieu n'exige pas de nous un acte capital. Cela peut tout simplement consister à exprimer davantage sa nature divine. Par exemple en étant plus compréhensif, plus honnête, plus reconnaissant, plus aimant et plus tolérant au quotidien. Ainsi on sert vraiment Dieu en vivant ce qu'Il a voulu que nous vivions. Nous avons donc prié à partir de cette idée stimulante, et très peu de temps après, la malformation a disparu, et cette personne a retrouvé son aspect normal.

Quelle belle inspiration ! La patience revient à servir, servir l'Entendement, la Vérité et l'Amour, qui sont autant de synonymes de Dieu. Servir le bien ! (Autre synonyme.) Honorer, à travers ses pensées et ses actes, sa véritable nature divine en tant qu'expression de Dieu. Lorsqu'on sert et honore Dieu de cette façon, on est aussitôt en adéquation mentale avec la paix que l'on s'attend à ressentir pleinement grâce à la guérison.

Exactement. La pensée que quelque chose ne va pas et a besoin de changer, mais que ce changement arrivera dans l'avenir, est très répandue lors d'un processus de guérison. Accepter cette façon de voir nous met aussitôt en mode de pensée attentiste. En un sens, cela fait de nous des observateurs passifs en attente d'un événement. J'ai constaté combien il est utile de vivre la guérison, c'est-à-dire d'y prendre une part active. Du point de vue de la guérison chrétienne, il ne s'agit pas tant de changer une situation matérielle que de vivre le processus de renaissance et de régénération spirituelles. En ce sens, le besoin de guérison est une demande de croissance spirituelle, aussi est-il utile d'écouter pour savoir où réside la demande, puis d'agir pour y répondre.

Cela fait de nombreuses années que je lis des témoignages de guérison et que j'observe ce processus de guérison spirituel, et j'ai souvent constaté que lorsque la personne oublie le problème, la guérison survient très rapidement. Je me souviens être tombé, il y a quelque temps, sur une définition particulièrement intéressante du mot « oublier »: « remplacer par autre chose ». En l'occurrence, lorsqu'on s'attache mentalement à répondre à l'exigence divine, le problème est oublié ou remplacé. J'ai lu de nombreux témoignages de guérison chrétienne dans lesquels la personne explique qu'en se focalisant sur l'exigence spirituelle, elle a perdu toute notion du problème, et quand elle s'en est souvenue, la situation avait entièrement changé. Prendre une part active à la guérison permet précisément de ne plus se préoccuper de l'apparence matérielle du problème et de mettre ses pensées au service de Dieu. C'est une façon de déjouer le piège de cette apparence matérielle en disant: « Ce n'est pas à cela que j'ai besoin de penser. » On peut alors poursuivre son développement spirituel. Certains penseront que cette approche est un déni de la réalité. Bien au contraire, vivre la guérison, c'est exercer son droit divin d'orienter ses pensées de la façon la plus productive qui soit dans l'existence.

Vos propos me rappellent que Mary Baker Eddy décrit la Science Chrétienne comme un système qui comprend des « règles sacrées » que l'on peut appliquer dans sa vie pour s'aider et aider les autres à guérir de maladies, à être en meilleure santé, à parvenir au bonheur et connaître le succès. (voir par exemple Science et Santé, p. 146–147) En d'autres termes, la Science Chrétienne est efficace parce qu'elle est basée sur des règles, des règles vérifiables soutenues par le Principe divin (qui, bien sûr, est encore une façon de désigner Dieu). Votre idée de vivre la guérison me paraît faire partie de ces règles concrètes. Pourriez-vous citer d'autres règles dont l'expérience vous a appris l'importance ?

J'ai constaté que l'une des premières règles pour une pratique efficace de la guérison, c'est la clarté du mobile. Il faut se demander: « Quel est mon véritable objectif en l'occurrence ?» J'aimerais m'attarder un moment sur ce point pour être bien compris. Mary Baker Eddy a expliqué que la Science Chrétienne est un terme qui se réfère spécifiquement aux lois divines de l'être, à ce qu'elle appelle la Science Divine ou lois de Dieu, et que l'on peut appliquer pour répondre aux besoins humains. Depuis cette découverte, la pratique de ces lois divines a répondu aux besoins des gens dans tous les domaines de l'existence: santé, travail, vie en couple, ressources économiques, études... Il est intéressant de noter que, du fait de l'efficacité de la pratique de la guérison, certains théologiens ont relégué la Science Chrétienne au rang d'une « théologie de la réussite », c'est-à-dire une théologie qui met l'accent sur l'acquisition de telle ou telle chose, au lieu de défendre les objectifs théologiques traditionnels que sont la repentance, la rédemption et la régénération. Tous ceux qui ont mis en pratique la Science divine vous diront cependant que leur objectif principal n'est pas d'acquérir quelque chose. De façon naturelle, les gens se tournent le plus souvent vers Dieu quand ils ont besoin de quelque chose. Mais la pratique de la Science Chrétienne les aide à voir clairement quel est leur vrai besoin. Au départ, il peut sembler s'agir d'une chose tout à fait matérielle ou physique, mais le vrai besoin humain est plus profond. Ce besoin révèle inévitablement la nécessité de vivre davantage les qualités spirituelles ou divines telles que la sagesse, l'amour, la sainteté, la pureté, la compréhension spirituelle, le pouvoir spirituel. C'est pourquoi je disais tout à l'heure que l'une des premières règles d'une pratique efficace, c'est la clarté du mobile. Mary Baker Eddy le formule ainsi: « Si vous travaillez et priez avec des mobiles sincères, votre Père vous ouvrira le chemin. » (Science et Santé, p. 326)

Je me suis également rendu compte qu'un comportement honnête fait partie des règles ou principes de la pratique de la Science Chrétienne. L'honnêteté a des implications intéressantes. Cela signifie être vertueux, ouvert et sincère tout autant qu'être intègre et digne de confiance. Je me suis aperçu que l'honnêteté dans la guérison implique une ouverture au changement. L'humain a souvent tendance à se justifier à tout propos, à trouver de bonnes raisons de s'accrocher à ce qu'il considère comme valable. D'un point de vue spirituel, l'honnêteté signifie la bonne volonté de se détacher de cette tendance humaine pour endosser sa véritable identité spirituelle. Une personne de ma famille a été guérie de la cécité lorsqu'elle a renoncé à un désir de vengeance et qu'elle a pu pardonner. Elle avait pourtant une excellente raison de vouloir se venger, mais le fait est que cela ne favorisait pas la guérison. En s'efforçant de pardonner, elle a choisi quelque chose de plus important pour sa vie et pour son identité: la capacité de voir chez les autres la ressemblance de Dieu. À mesure qu'elle « vivait sa guérison » en voyant son prochain comme Dieu le voyait, elle recouvrait la vue. Il lui fallait être honnête, assez ouverte pour cesser de justifier ses émotions humaines, afin qu'elles cèdent aux sentiments de l'Âme. On n'a aucun intérêt à se laisser prendre par la mentalité du « oui, mais » qui tente de justifier ce qui ne donne rien de bon. À l'inverse, on a tout intérêt à être ouvert et assez honnête pour chérir avant tout son intégrité spirituelle, le fait que l'on est un avec Dieu.

La seconde partie de cet entretien sera publiée dans notre prochain numéro.

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