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Article de couverture

DÉBUSQUER LA CRITIQUE SILENCIEUSE

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de juin 2009


Certaines critiques bien intentionnées tombent parfois complètement à côté ! Un jour, l'un de mes amis a offert à sa mère un magazine expliquant pourquoi il est bon de ne pas critiquer les autres. Il le lui a remis entre les mains en ajoutant d'un ton sec que cette lecture lui ferait du bien. De toute évidence, à lui aussi !

Cette anecdote, qui nous a bien fait rire par la suite, mon ami et moi, illustre un point important souligné par l'apôtre Paul: « Chaque fois que tu critiques quelqu'un, tu te condamnes toi-même. Est-ce que tu t'es regardé ? » (Romains 2:1, selon The Message d'Eugene Peterson) La Bible Segond traduit ce même verset ainsi: « En jugeant les autres, tu te condamnes toi-même, puisque toi qui juges, tu fais les mêmes choses. »

Question: si chaque fois que nous critiquons quelqu'un, nous pensons à nous regarder nous-mêmes, que « savons-nous » exactement des autres ? Et donc de nous-mêmes ?

Réponse: que les autres ne sont pas l'image parfaite de la création de Dieu dont il est question dans le livre de la Genèse (voir 1:27). Un point de vue que je ne désire certainement pas avoir sur moi ni sur personne !

Il y a quelque temps, j'ai compris que formuler des critiques, c'est reconnaître ouvertement son incapacité de voir le Christ chez les autres. Cela me paraît tout à fait coller au conseil de Paul. L'étude de la Science Chrétienne — ou Science du Christ — m'a fait voir que le Christ est la nature spirituelle fondamentale, à la fois masculine et féminine, de chacun de nous en tant qu'enfant de Dieu; c'est l'individualité que Jésus exprima de façon si évidente. Perçue clairement, cette véritable dimension spirituelle présente en chacun ne peut pas être prise en défaut. Elle est pour toujours impeccable, en tant que reflet parfait de Dieu, le bien pur.

Ne pas remettre en question notre incapacité de voir l'expression Christ chez les autres revient à laisser la frustration, le ressentiment, la réserve, l'autojustification, le jugement sans appel prendre racine. Ces présences indésirables dans notre foyer mental ferment la porte au flux naturel des idées de Dieu, idées grâce auxquelles nous sommes en mesure de faire du bien à ceux qui font l'objet de nos critiques (et partant à nous-mêmes). La capacité concrète de voir le Christ chez autrui favorise le pardon, la compassion, la bienveillance, l'amour désintéressé. Ces hôtes bienvenus ouvrent la porte aux idées qui nourrissent la spiritualité chez ceux qui nous entourent et contribuent à leur guérison.

Quand on est tenté de critiquer, il est utile de réfléchir à ces propos de Mary Baker Eddy: «Nous devrions nous efforcer d'être patients, fidèles et charitables envers tous. Ajoutons à ce modeste effort un privilège de plus: se taire chaque fois que le silence peut remplacer le blâme. Évitez d'exprimer l'erreur, mais proclamez la vérité de Dieu et la beauté de la sainteté, la joie de l'Amour et la "paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence", recommandant à tous les hommes la fraternité dans les liens du Christ. » (Non et Oui, p. 8) Même si l'on n'a pas l'habitude de critiquer verbalement, il est peut-être nécessaire de se protéger contre l'habitude de critiquer intérieurement.

À plusieurs occasions, lorsque j'ai pris du recul par rapport à mes critiques inexprimées des autres, et que j'ai prié en affirmant ma capacité de voir leur spiritualité naturelle, je me suis rendu compte que mes opinions n'étaient pas aussi sensées qu'il y paraissait. J'ai vu que c'étaient des tromperies manifestes provenant de ce que Paul appelle l'affection de la chair, c'est-à-dire l'entendement charnel qui ne cesse de murmurer insidieusement tout ce qui n'est ni spirituel ni semblable à Dieu, le bien. En approfondissant ce point de vue et en cherchant à voir comme l'Entendement divin, Dieu, voit, je me suis aperçu que je ne pouvais critiquer, même si je n'étais pas d'accord avec telle opinion ou telle action. En désirant vraiment écouter le point de vue de l'Entendement, j'ai souvent constaté que mes opinions critiques et peu amènes concernant les pensées et les actions des autres devaient également changer.

Il est étonnant de constater combien il est tentant, malgré tout, de ne pas reprendre à son compte le point de vue de l'Entendement, alors qu'on prie sincèrement pour y parvenir. C'est un peu comme ouvrir le journal avec le désir sincère de s'intéresser à l'actualité dans le monde et lire uniquement les pages people. La difficulté à renoncer à un sens personnel des autres peut prendre le pas sur le désir de voir son prochain par les yeux de Dieu. Faute d'y prendre garde, ce sens personnel nous amène par la ruse à devenir des critiqueurs silencieux continuels, et non des laudateurs, de notre conjoint, de nos parents, amis, membres d'église, ou de nos relations proches ou lointaines.

Si l'on veut renoncer aux opinions transchées, patentes ou latentes, de l'entendement charnel, ou entendement mortel, pour adopter le point de vue inspiré de l'Entendement qui voit tout, il faut d'abord cesser de se critiquer soi-même intérieurement. Cette voix intérieure voudrait nous persuader que nous sommes inférieurs à la conscience Christ pleine d'amour, de tendresse et de joie indéfectible, que Dieu nous a donné d'être. En réalité, le Christ en chacun de nous saisit aussi clairement et aussi naturellement le point de vue du bien-être universel et infini de l'Entendement que nos yeux voient la lumière du soleil par beau temps.

Il y a quelques années, dans un avion assurant la liaison entre l'Afrique du Sud et l'Australie, j'étais entouré de familles multiraciales et multigénérationelles. C'était comme un petit village suspendu dans les airs avec des enfants qui allaient et venaient calmement et remplissaient la cabine de leur gaieté. M'étant levé pour me dégourdir les jambes dans le couloir, j'ai entamé une conversation aussi agréable qu'impromptue avec une personne sceptique quant à la religion, mais qui, après notre discussion, a accepté avec plaisir que je lui donne l'un des exemplaires de Science et Santé de Mary Baker Eddy, que j'avais emportés avec moi.

En poursuivant ma petite promenade dans le couloir, j'ai encore parlé avec deux hommes, et ma joie s'est ternie. Ils portaient, me semblait-il, des jugements catégoriques injustes sur les autres. J'ai mis poliment un terme à notre conversation et je suis retourné à ma place. Mais je me suis retrouvé aussitôt confronté à mes critiques intérieures. Comme c'est toujours le cas quand on critique dans son for intérieur, mon attitude m'a semblé tout à fait justifiée, étant donné ce que je venais d'entendre. Cependant je me suis rendu compte qu'en ressassant le fait qu'ils s'étaient montrés critiques à l'égard d'autres personnes, je les critiquais moi-même, ce qui assombrissait mes pensées et me dérobait ma joie. J'avais cessé d'apprécier un vol qui se déroulait dans une ambiance particulièrement amicale, pour m'offusquer intérieurement et perdre de vue le bien qui continuait de s'exprimer autour de moi. J'ai compris qu'il me fallait ajuster ma façon de voir ces deux personnes. J'ai donc prié selon l'approche biblique en deux temps, que j'affectionne particulièrement, dans les Psaumes: « Arrêtez, et sachez que je suis Dieu. » (Psaume 46:11)

Première étape: J'ai reconnu la présence de ces pensées négatives, notamment l'autojustification dans laquelle je me complaisais, et je les ai fait taire. Deuxième étape: J'ai « su », accepté, que l'unique « Je suis » est le seul Dieu, et que ce grand Je suis qui est Dieu, le bien, ne crée aucun enfant imparfait. J'ai vu que je pouvais accepter de ne pas partager, avec amour et bienveillance, les points de vue d'autres personnes, mais que cela ne m'autorisait pas à me laisser aller à les critiquer. J'ai également reconnu qu'il m'était possible d'orienter autrement mes pensées pour parvenir à voir et à aimer vraiment la nature Christ fondamentale de ces compagnons de vol.

Peu après, j'ai eu une conversation tout à fait différente et agréable avec l'un des deux hommes que j'avais tant critiqués, et nous avons pu discuter, avec ouverture d'esprit, sur la guérison par la prière. Après l'atterrissage, alors que je faisais la queue devant la douane, je me suis retrouvé juste à côté du deuxième homme, et j'ai eu l'occasion de lui donner un Science et Santé. Je n'aurais jamais cru cela possible en entendant ses commentaires qui m'avaient frappé de consternation dans l'avion.

Cette histoire m'a montré que la critique silencieuse peut nous empêcher de voir les occasions qui nous sont données de faire ouvertement preuve d'amour et de sollicitude, notamment quand, grâce à une écoute continuelle de la voix de l'Amour divin, nous reconnaissons cette critique tapie dans notre demeure mentale et que nous montrons la porte à cette hôtesse indésirable.

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