Autrefois, lorsque je contemplais la ligne d'horizon londonienne, il était une chose qui gâchait toujours mon plaisir: les grues nombreuses et disgracieuses qui enlaidissaient le panorama, contrastant avec la silhouette des bâtiments classiques ou modernes que j'aime tant. Jusqu'au jour où un ami éclairé par la métaphysique de la Science Chrétienne m'a rendu visite.
« Elles sont merveilleuses, non ? », dit-il en montrant une forêt de grues qui s'interposaient au milieu de magnifiques bâtiments du centre de Londres. Il m'expliqua que pour lui, ces grues symbolisaient l'idée que le Christ, la divine présence de Dieu dans l'existence humaine, est toujours à l'œuvre, reconstruisant et renouvelant nos idées et par là même, notre vie.
Cela peut paraître curieux, mais depuis lors, je n'ai plus jamais regretté de voir une grue se découper sur la ligne d'horizon d'une ville. Maintenant je les trouve belles, à leur façon. Les jours où je suis le plus inspiré, elles me rappellent ce que l'amour de Dieu a fait, et fait encore pour moi (et pour tous), jour après jour: rendre l'espoir et renouveler la spiritualité qui guérit les cœurs, les esprits et les corps. Lorsque l'inspiration me fait défaut, ces grues sont le symbole de la promesse selon laquelle le Christ est déjà à l'œuvre, même lorsqu'il semble que j'ai encore envie de me plaindre, d'être découragé, ou lorsque je ne parviens pas à exprimer le pur amour spirituel qui constitue ma vraie nature.
Le Christ qui guérit ! À l'instar des grues se multipliant dans les villes en plein essor, le Christ mène toujours son travail à bien, pour toute mission de reconstruction physique, morale ou spirituelle et les besoins en renouveau, que ce soit pour un individu, une famille, une communauté, une entreprise, une église, voire une nation tout entière.
Le Christ est l'esprit de puissante paix et de compassion auquel rien ne résiste et que Jésus a mis en évidence par la seule prière dans sa reconstruction d'esprits et de corps opprimés, entravés par le poids de la maladie et du péché. Comme le Gadarénien, que Jésus aida à retrouver son « bon sens », ou l'homme de Béthesda, infirme depuis des dizaines d'années, à qui Jésus demanda: « Veux-tu être guéri ? » L'homme fut en effet guéri; il recouvra instantanément la pleine santé. (Marc 5:1-15 et Jean 5:1-9)
Le Christ infini est toujours à notre portée immédiate pour toucher notre cœur et susciter exactement le changement de pensée nécessaire pour apporter la guérison. Et bien que le Christ guérisseur soit invisible aux sens matériels, il n'en est pas moins suffisamment fort pour déraciner des années et des années de chagrins, d'espoirs déçus, et même la tristesse humaine la plus légitime.
Le Christ immortel, la véritable expression de la Vie même, peut rendre la vie aux morts et aux mourants, ainsi que l'ont prouvé Jésus et ses disciples. Cela est tout aussi réaliste aujourd'hui pour ceux qui, suivant l'exemple de Jésus et adhérant aux lois de Dieu comme l'a fait Jésus il y a 2000 ans, pratiquent la guérison spirituelle.
Lors de sa résurrection, Jésus a montré que le vrai renouveau et le vrai rétablissement proviennent de la conscience intérieur — la conscience de la totalité absolue de Dieu. C'est là ce qui reconstruit les vies extérieurement. Cette compréhension est le moteur de tout renouveau basé sur l'Esprit, permettant de savoir que le Christ, la véritable identité de chacun en tant qu'enfant de Dieu, n'est pas soumis aux conditions matérielles.
Nous pouvons penser à cette vérité éclatante chaque fois que le péché nous tente ou que nous souffrons de la maladie. Idées spirituelles, enfants chéris de Dieu, nous ne sommes pas soumis aux conditions mortelles. Renouvelé par le même Christ infini et éternel qui a ressuscité le Sauveur, chacun de nous peut apprendre « grâce à la Vérité, la Vie et l'Amour [à] triompher du péché, de la maladie, de la mort et de la tombe. » (Science et Santé avec la Clef des Écritures, p. 49)
Depuis ce jour où mon ami m'a aidé à réorienter ma pensée au sujet de ces grues semées sur la ligne d'horizon londonienne, il y a une vingtaine d'années de cela, j'ai pris beaucoup de photos dans de nombreuses villes, et notamment des clichés de belles grues. Alors que celles-ci représentent l'industrie, la créativité et le développement des efforts humains, elles demeurent cependant immobiles la nuit, les jours de fête et le week-end. Mais le Christ universel, lui, ne se repose jamais, ne s'arrête jamais de travailler pour nous, et ne cesse de reconstruire des vies, partout, en permanence, un cœur à la fois.
