Quand nos enfants étaient plus jeunes, mon mari et moi étions très patients avec eux. Nous leur avons appris à lacer leurs chaussures, à monter à vélo, à faire leurs devoirs jusqu'au bout, à gérer leur argent de poche et les avons finalement accompagnés dans l'apprentissage de la conduite automobile. Mais cette qualité essentielle qu'est la patience s'est étiolée quand l'un de nos fils, au cours de ses études, n'a pas suivi le chemin tracé par ses aînés, à savoir obtenir un diplôme universitaire et des emplois à présenter sur le CV.
À chaque fois qu'il rentrait à la maison, il avait de nouvelles idées sur ses études: il voulait tout arrêter pour vivre en ermite sur le sommet d'une montagne ou prendre une année sabbatique pour faire le tour du monde à bord d'un thonier. Mon mari et moi aimons avoir des objectifs bien définis, et nous pensions qu'il ferait mieux de se concentrer sur ses études, de décrocher son bac et de trouver du travail. Alors, nous pourrions cesser de nous faire du souci et de craindre de l'avoir longtemps à notre charge.
Ce fut à cette période qu'un jour, au cours de mon étude quotidienne de la Bible, un passage du livre de Jacques prit une nouvelle signification pour moi: « Il faut que la patience accomplisse parfaitement son œuvre. » (Jacques 1:4) Intérieurement, je tournai cette phrase ainsi: « Calme-toi, maman, laisse la patience s'occuper de cela. Dieu fournira non seulement une issue favorable, mais Il fera qu'elle soit vraiment bonne. »
Et c'est ce que Dieu a fait. Le jour de la remise du diplôme de fin d'études, au lycée, nous nous sommes réjouis avec notre fils, même si nous ne savions pas du tout ce qu'il comptait faire par la suite. C'est alors qu'il a lâché une bombe. Avec un sourire angélique, il a mentionné le nom d'une école très onéreuse et nous a demandé: « Pouvez-vous me payer quatre ans d'études dans cette école ? » De nouveau, j'ai dû me sermonner mentalement: « Rappelle-toi, maman. Reste à ta place. Ce n'est pas ta volonté. Laisse la patience te montrer son œuvre parfaite. »
Heureusement, l'école a admis notre fils sur dossier et non sur ses notes. Nous avons accepté de payer une année pour voir. Mais je me demandais encore si j'aurais la patience de mettre de côté mes plans humains pour laisser Dieu nous montrer le chemin.
Pendant les mois suivants, je priai avec diligence, acceptant l'idée que tout cela contribuait tout autant à m'éduquer – et à me guérir – qu'à éduquer et guérir mon fils. Dans mon étude de la Bible et de Science et Santé, j'ai découvert un lien entre le mot patience et quatre autres qualités spirituelles: la sagesse, le courage, la foi et la persévérance dans les tribulations. Il m'est apparu que je ne devais pas essayer de changer mon fils mais que je devais plutôt le voir comme Dieu le voyait déjà: créatif et enthousiaste, indépendant et responsable. Il fallait que je demande à Dieu la sagesse de savoir quand parler et quand me taire. Et puis, je devais croire à la bonté infaillible de Dieu qui bénéficierait à chacun, à la maison comme au loin. De plus, je ne devais pas me laisser aller à une quelconque déception, car Dieu serait toujours aux commandes.
Les parents peuvent aisément penser qu'ils doivent guider leurs enfants constamment. Mais est-ce vraiment une nécessité ? Souvent, une telle approche inclut des opinions et des buts personnels. Avec les années, j'ai découvert que ces eaux troubles ne se sont purifiées que lorsque j'ai suivi des lignes directrices comme celle-ci: « Attendez patiemment que l'Amour divin se meuve sur la surface des eaux de l'entendement mortel et qu'il forme le concept parfait. Il faut que "la patience accomplisse parfaitement son œuvre". » (Science et Santé, p. 454) Revoilà donc ce passage sur la patience, et combien le il faut saute aux yeux ! Du fait de la puissance de la Vérité, il est tout simplement impossible que nos enfants soient séparés de l'Amour.
Dans notre cas, les mensonges sur notre fils, mensonges émanant des « eaux de l'entendement mortel », furent bientôt remplacés par notre perception plus profonde de sa nouvelle assiduité et de ses joyeuses dispositions. Lors de ses visites à la maison, nous avons eu des preuves tangibles de la façon dont Dieu le guidait. Notre fils nous dit qu'il appréciait les devoirs difficiles qu'on lui donnait, et qu'il voulait absolument réussir, bien qu'on lui ait dit que les deux tiers de la classe abandonneraient en chemin. De la part d'un jeune homme qui s'était précédemment demandé s'il ne pourrait pas gagner sa vie comme surfeur, c'était pour le moins surprenant ! Notre fils termina le cursus de quatre années en trois ans, avec d'excellentes notes. Lors d'une fête de remise de diplôme, deux choses se passèrent: Quelqu'un qu'il ne connaissait pas lui offrit un poste qui l'a mené vers une très bonne carrière; il est maintenant un innovateur dans son domaine. Et il a rencontré une femme de talent dans la même spécialité. Ils se sont mariés et mènent une vie comblée: ils sont des parents aimants... et patients !
Très souvent, en tant que parents, nous pensons que nous connaissons le meilleur chemin pour nos enfants. Mais je suis reconnaissante d'avoir perçu que nous sommes tous sur des chemins spirituels, peut-être pas les mêmes chemins, mais tous de valeur. Et nous pouvons apprendre et grandir ensemble.
