Dans la Bible nous lisons, dans le livre
d'Ésaïe (66:9):
Ouvrirais-je le sein maternel,
Pour ne pas laisser enfanter ?
dit L'Éternel ;
Moi, qui fais naître,
Empêcherais-je d'enfanter ?
dit ton Dieu.
Avant de connaître la Science Chrétienne, je perdis un premier bébé, une petite fille, à trente semaines de grossesse. J'avais alors vingt-deux ans et je faisais des études d'art dramatique. J'avais toute la vie devant moi, aussi je terminai mes études. À vingt-six ans, soit quatre ans plus tard, je perdis à nouveau un bébé, une fille, dans les mêmes conditions, soit à trente semaines de grossesse.
Cela me bouleversa. Plus que n'importe quoi au monde, je voulais avoir des enfants. Je sortis du bureau du médecin découragée. J'étais en deuil et je souffrais de mononucléose et d'une tumeur au col de l'utérus qui devait être opérée peu de temps après. Mon mari, à l'époque, n'était d'aucun soutien et mes parents ne pouvaient rien pour moi.
Je me souviens qu'à l'hôpital où j'avais accouché, j'allais à la pouponnière voir les nouveaux-nés. Mon bébé n'était pas là bien sûr, mais j'affirmais au plus profond de moi que Dieu — ce que je connaissais de Dieu — ne voulait pas la mort.
Une semaine après l'hospitalisation, je rendis visite à une amie qui me présenta le livre Science et Santé avec la Clef des Écritures de Mary Baker Eddy.
Ce fut ma bouée de sauvetage ! Quel bonheur de lire ce livre ! Je le lus pendant deux jours et je pleurai pendant deux jours. Ce fut le début d'un grand nettoyage intérieur. Ma vie était désordonnée et insensée parfois. Mais j'avais une telle soif d'harmonie, que Dieu avait répondu à mon appel. Les jours suivants, je m'informai des services offerts par cette religion. J'assistai aux réunions de témoignage et je communiquai avec une praticienne scientiste chrétienne à qui j'avais demandé de l'aide par la prière.
Grâce à ses prières, je fus guérie de la mononucléose, et la tumeur disparut. Mon bilan de santé fut confirmé par le médecin. L'espoir renaissait.
Dans la même année, je me séparai de mon mari pour ensuite divorcer de lui, et déménageai à Montréal pour fréquenter plus assidûment l'église de la Science Chrétienne et pour travailler.
Deux ans plus tard, je rencontrai mon futur mari. Nous nous aimions sincèrement et nous voulions des enfants. J'ai dû attendre six ans avant de vivre cette belle expérience. Ces années ont été fructueuses en gains spirituels, et chaque fois que le découragement venait, je travaillais plus fort à comprendre Dieu. Pendant cette période, une praticienne de la Science Chrétienne m'aidait par la prière. Elle m'avait parlé de sacrifice, mais je ne comprenais pas. Pour moi, faire le sacrifice de mon désir d'enfant revenait à abandonner ce désir. Alors je rageais contre cette idée et cela me mettait dans des états de grande tristesse. Mon désir avait besoin d'être purifié. Mary Baker Eddy nous dit: « Le désir, c'est la prière; et nous ne pouvons rien perdre en confiant nos désirs à Dieu, afin qu'ils soient façonnés et élevés avant de prendre forme en paroles et en actions. » (Science et Santé avec la Clef des Écritures, p. 1) Dans mon cas, je devais comprendre le vrai sens de la maternité et voir honnêtement ce qui me motivait.
L'auteur de Science et Santé dit encore: « Si vous travaillez et priez avec des mobiles sincères, votre Père vous ouvrira le chemin. » (ibid., p. 326) J'appris que le vrai sens de la maternité consistait à donner, donner en abondance.
Mary Baker Eddy explique encore: « Si l'égoïsme a fait place à la bonté, nous ne serons plus égoïstes dans nos rapports avec notre prochain, et nous bénirons ceux qui nous maudissent; mais nous n'accomplirons jamais ce noble devoir simplement en demandant qu'il en soit ainsi. Nous avons une croix à porter avant de pouvoir jouir du fruit de notre espérance et de notre foi. » (ibid., p. 9)
Je n'avais donc pas à attendre d'avoir un bébé dans les bras pour que la bonté dirige mes rapports avec mon prochain. Peu à peu, je devins plus sensible à mon entourage et cessai d'être constamment focalisée sur mon désir. Au travail, je devins plus joyeuse et me fis des camarades dont j'appréciais la gentillesse. Un soir que je rentrais à la maison, une dame qui me croisait tous les jours m'aborda ainsi: Avez-vous des enfants ? Je lui dis que non. Elle me répondit qu'elle avait toujours pensé que j'allais chercher mes deux enfants à la garderie lorsqu'elle me voyait passer le soir.
Pour moi, cette remarque était des plus significatives. Cela voulait dire que j'avais l'air d'être une maman, les bras pleins.
Dans le même temps, j'acceptai le poste de Seconde Lectrice à l'église. Cette tâche demandait du temps et de la consécration. Je pris plaisir à donner. La deuxième année de mon mandat, je devins enceinte.
« La pensée dirigée tout entière vers l'accomplissement d'une chose honnête rend cet accomplissement possible. » Cette phrase tirée du livre Science et Santé avec la Clef des Écritures de Mary Baker Eddy (p. 199) me fortifia, ainsi que le passage d'Ésaïe cité au début. Les semaines se déroulèrent dans la joie et l'expectative.
Mon mari et moi étions confiants. Un jour, lors d'une visite de contrôle, la gynécologue signala avec inquiétude que le col de l'utérus était ouvert à cinq centimètres, que je souffrais certainement d'une infection urinaire, et par conséquent que la vie du bébé était en danger; je pouvais accoucher n'importe quand. Elle me fit passer un test sanguin pour confirmer ses dires, et celui-ci s'avéra positif.
Je rentrai à la maison effrayée, mais décidée plus que jamais à m'en remettre à Dieu. Je téléphonai à un praticien pour demander de l'aide. Il me fit comprendre que l'infection était en réalité mentale, non corporelle, que je ne devais pas avoir peur, et il accepta de prier pour moi. Juste avant de raccrocher, il me demanda d'inclure dans l'Amour (synonyme de Dieu) tous ceux qui prenaient soin de moi. En déposant le téléphone, j'étais guérie: je n'avais plus peur.
La gynécologue me téléphona aussitôt après pour m'inviter à prendre les médicaments antibiotiques. Je refusai. Elle croyait en la prière, mais aussi au pouvoir des médicaments. Elle accepta de continuer de s'occuper de moi et me recommanda de rester au lit et de boire beaucoup d'eau. Cela, je l'ai accepté. Pendant ces quelques jours, j'étudiai le passage sur l'obstétrique écrit par Mary Baker Eddy: « Une idée spirituelle ne renferme pas un seul élément d'erreur, et cette vérité enlève convenablement tout ce qui est nuisible. La nouvelle idée, conçue et née de la Vérité et de l'Amour, est vêtue de blanc. Son début sera humble, sa croissance vigoureuse, et sa maturité impérissable. » (ibid., p. 463)
Deux semaines plus tard, je devais passer un nouvel examen gynécologique; je m'y rendis avec confiance. La gynécologue lâcha un petit cri, affirmant tout haut que le col de l'utérus était pratiquement refermé, et elle me dit que c'était la première fois qu'elle voyait cela.
J'étais alors à trente-quatre semaines de grossesse, et elle m'encouragea à aller le plus loin possible pour donner le plus de chance au bébé. Comme les contractions avaient commencé, elle me voyait chaque semaine. Elle était comme une mère pour moi, contrairement à d'autres médecins rencontrés avant elle, elle respectait mon désir de ne pas être traitée comme une malade.
Pendant cette période, j'ai appris à quel point mon Père-Mère Dieu prenait soin de moi. Je me souviens très bien que le jour ou les contractions devinrent sévères, c'est mon voisin qui m'a emmenée à la clinique, car je n'arrivais pas à joindre mon mari au travail. En sortant de la voiture, j'ai vu cette femme docteur courir avec le stéthoscope au cou, l'imperméable ouvert, pour venir d'urgence m'ausculter.
J'étais importante pour elle, mon bébé était important. J'étais aimée par l'Amour, et même aujourd'hui après vingt ans, je suis émue en y repensant et j'en ressens beaucoup de gratitude.
Ma fille est venue au monde à trente-huit semaines et parfaitement constituée. Le travail s'est déroulé en quatre heures. Dans le plus fort du travail, j'affirmai tout haut que Dieu m'aimait, et la gynécologue m'encourageait à ne pas crier mais plutôt à appeler le bébé à venir nous voir. Fanny, c'est le nom que nous lui avons donné, aime à raconter sa naissance et précise qu'elle n'a même pas pleuré, à peine gazouillé. Ce fut un charmant bébé, une adolescente gentille et maintenant une jeune femme pleine de promesses.
Je n'ai pas eu d'autre enfant, mais depuis vingt ans déjà, j'éduque et je garde des petits enfants à la maison. Ils sont comme les miens, et ce travail remplit ma vie.
Je peux témoigner que l'Amour ne nous laisse pas les bras vides. L'homme ou la femme, le reflet de Dieu, l'Amour, est fait pour répandre l'amour en abondance, et Dieu nous en fournit les occasions.
Le grand cœur de l'Amour exauce l'humble désir de s'épancher, d'avoir les bras pleins et de rendre grâce.
Longueuil (Québec), Canada
