Depuis que ma fille est toute petite, nous avons eu toutes les deux de vives altercations. Bien sûr, je l'ai toujours beaucoup aimée, mais quelquefois nos affrontements devenaient si intenses que je ne la reconnaissais quasiment plus. En fin de compte, je finissais par céder à ses exigences, juste pour avoir un peu de paix et être sûre que je ne lui imposais pas ma propre volonté.
Puis, il y a quelques années, j'ai commencé à considérer notre relation d'une façon plus constructive lorsqu'une petite bosse est apparue sous son gros orteil. Cette protubérance a grossi et parfois elle lui faisait mal en marchant. Cela m'a inquiétée. Elle adorait son cours de danse, et je ne voulais pas que cette bosse la limite ou qu'elle en souffre de quelque manière.
J'ai demandé à un praticien de la Science Chrétienne de m'aider à prier au sujet de cette situation. J'avais pu constater, depuis des années, que la prière en Science Chrétienne est efficace non seulement pour obtenir la guérison, mais également pour maintenir la santé. Comme j'élève seule mon enfant, je prie pour elle chaque jour, en reconnaissant que Dieu est son véritable Père-Mère. J'étais sûre que cette fois aussi, la prière serait efficace.
Le praticien m'a gentiment rappelé que la réponse à ce problème était mentale: il fallait reconnaître qu'en sa qualité d'enfant de Dieu, ma fille était spirituelle, non matérielle. Cela a détourné mon attention de la grosseur et de la crainte que j'en avais. Puis j'ai repensé au problème que représentait pour moi la forte volonté de ma fille, et j'ai parlé au praticien de son obstination. J'ai prié pour comprendre qu'en tant qu'enfant de Dieu, ma fille n'avait que des qualités spirituelles, comme la douceur et la bonté. Je me suis efforcée de la voir comme aimant naturellement faire le bien, participant à tous les aspects de la vie de la famille — ce qui incluait de ranger ses affaires sans s'attendre à ce que je passe systématiquement derrière elle.
Deux semaines plus tard, nous avons eu un nouvel affrontement, et ma fille a décrété qu'elle me détestait. J'ai insisté sur le fait que je savais qu'elle ne me détestait pas, mais qu'elle m'aimait et que je l'aimais, moi aussi. J'ai aussi déclaré, tout haut, que Dieu était là à l'instant même, et qu'll nous aimait toutes les deux. Bien que blessée (c'était le pire désaccord que nous ayons eu jusque-là), je ressentais avec force qu'il n'était pas juste de lui permettre de continuer à avoir un tel comportement, et je savais également que je devais m'élever contre l'erreur de sa remarque, en proclamant la vérité que l'Amour, Dieu, était tout ce qui pouvait être véritablement présent. Je ne puis décrire combien toute la scène a été intense, tout au moins au début. Mais, finalement, ma fille a pris ma main et m'a demandé de lui lire une histoire, chose que je n'avais pas faite depuis des années. Comme je lisais, nous nous sommes mises à rire car elle pouvait lire plus vite dans sa tête que je n'arrivais à le faire à haute voix, et elle voulait tourner les pages alors que je n'avais pas fini.
C'était un signe de progrès. Mais quelques jours plus tard, elle a essayé de me frapper; je ne me souviens pas qu'elle ait jamais tenté pareille chose auparavant. Une fois encore, j'ai affirmé avec insistance la présence de l'amour, non de la haine. J'ai prié pour ressentir la présence de Dieu, la présence de l'Amour divin même. J'ai attrapé ses bras, je l'ai serrée contre moi et je ne lui ai pas permis de me frapper.
Ici, la chose importante, comme je le réalise maintenant, a été que je n'ai pas essayé de la plier à ma volonté, mais que j'ai affirmé pour nous deux avec insistance que Dieu était là à l'instant même, malgré la colère et la mauvaise humeur apparentes. Le conflit a cessé rapidement. Bientôt, j'ai réalisé que ces derniers incidents avaient marqué un tournant dans la situation.
Deux jours après, ma fille m'a dit: « Maman ! Viens voir mon pied ! » La grosseur avait considérablement diminué. En quelques jours, elle a complètement disparu. Cela s'est passé il y a plus de deux ans maintenant.
Ma fille est aujourd'hui en sixième, elle est heureuse et très active. Nous ne sommes peut-être pas toujours d'accord sur tout, mais elle est devenue beaucoup plus douce et moins obstinée. Elle ne m'a plus jamais dit qu'elle me détestait, elle n'a plus jamais essayé de me frapper, et elle n'a plus pleuré de façon incontrôlable.
J'ai appris grâce à cette guérison que dans nos relations mère-fille, ce n'est pas ma volonté personnelle qui affronte celle de ma fille, mais c'est la bonne volonté de Dieu qui agit pour nous deux.
