Un homme avait deux fils. Le cadet décide un jour de quitter le foyer familial pour aller vivre au loin, et dépenser dans la débauche sa part de l'héritage paternel. Ayant bientôt épuisé ses biens matériels, malheureux et brisé par le remords, il change la direction de sa vie, renonce à chercher le bonheur dans des chemins hédonistes et retourne humblement vers son père, qui, loin de l'accabler de reproches, l'embrasse, organise une fête et ordonne qu'on revête de la « plus belle robe » ce fils qui se croyait indigne. (voir Luc 15:11-32)
Dans cette célèbre parabole de l'enfant prodigue, racontée par Jésus à de prétendus défenseurs des lois morales — qui ne perdaient aucune occasion d'accuser leur prochain, à commencer par Jésus lui-même — beaucoup ont vu l'image, ô combien réconfortante, de l'amour inconditionnel de Dieu pour tous Ses enfants. Un amour qui touche tous ceux qui entendent cette parabole, jusqu'au plus profond du cœur.
À la lecture de ce récit, chacun peut découvrir que, si loin que l'on semble être de la perfection de la vie en Dieu, une réforme, un humble retour, est possible et chacun peut se sentir alors accueilli, lavé, enveloppé par la compassion de Dieu, à l'image du père de la parabole qui s'exclame, au retour de son enfant: « ... réjouissons-nous; car mon fils que voici était mort, et il est revenu à la vie; il était perdu, et il est retrouvé. »
Mais à ceux qui peuvent se demander s'il est toujours possible d'effacer le mal qui a été commis, de changer, et de trouver la guérison morale, comme dans le cas de cette parabole, le récit biblique offre aussi une réponse.
Bien souvent, dans la Bible, le vêtement symbolise la nature de la personne qui le porte. Or dans le texte original de Luc, cette « plus belle robe » que le père fait revêtir au fils est littéralement la « robe la première ». Luc 15:22, Nouveac Testament interlinéaire grec/français, Alliance biblique universelle, 1994 Si l'on peut traduire cette expression en termes modernes comme « la tenue numéro un », elle peut aussi vouloir dire la première dans le temps. Est-il possible que ce jeune homme, après être « rentré en lui-même », puisse remettre sa première robe, sa robe d'insouciance et d'insouciance enfantines ? Si tel est le cas, le message de Jésus à travers ce récit allégorique pourrait bien être qu'il est possible à chacune et à chacun de nous d'abandonner le « vieil homme » (voir Éphésiens 4:22 ou Colossiens 3:9) et de revêtir son identité originelle intacte, en fait, de réaliser que cette identité a toujours été là, en sécurité auprès de notre Père-Mère divin, et que nous ne l'avons jamais vraiment perdue.
Après avoir sondé la Bible pendant de nombreuses années, Mary Baker Eddy en est venue à cette conclusion que l'homme et la femme conçus par Dieu à Son image et à Sa ressemblance, lors d'une création qu'll a déclarée très bonne, comme le dit le tout premier chapitre de la Bible (Genèse 1:26, 31), constituent la réalité de notre être, maintenant, comme « au commencement », et à toujours. Et elle a prouvé maintes et maintes fois que cette conscience de la substance spirituelle éternelle et indestructible de l'homme et de la femme guérit, comme au temps de l'Évangile. C'est pourquoi elle affirme dans Science et Santé avec la Clef des Écritures que « la Bible contient la recette pour toute guérison » (p. 406), non seulement la guérison morale, ou sociale, représentée par l'enfant prodigue, mais aussi la guérison physique, telle que Jésus et ses disciples l'ont pratiquée.
La « recette » contenue dans la Bible vaut pour toutes les époques, y compris bien sûr la nôtre, et pour tous les continents. Partout, la lecture spirituelle de ses pages opère des transformations merveilleuses. Il n'est donc pas étonnant que Mary Baker Eddy, dans la suite du passage de Science et Santé cité plus haut, identifie ce Livre des livres à l'arbre bienfaisant dont il est question dans le tout dernier chapitre de la Bible: « ... un arbre de vie... dont les feuilles servaient à la guérison des nations ». (Apocalypse 22:2)