C'est arrivé un jour où j'avais une dizaine d'années. Ma mère ne voulait pas me laisser sortir de la maison et je m'apitoyais sur mon sort. J'étais en colère aussi. Pourquoi ne pouvais-je pas faire ce que je voulais ? Cela semblait injuste.
J'étais si furieux que je ne réfléchissais même pas. Alors, quand ma mère est passée devant moi dans le couloir, j'ai fait la première chose qui m'est passée par la tête: j'ai essayé de lui envoyer un coup de pied. Je l'ai manquée, mais je savais qu'elle avait vu mon geste.
« Maintenant je vais avoir de gros ennuis », ai-je pensé. « Elle sera trop en colère pour me pardonner. Elle va m'envoyer au loin, peut-être même dans un orphelinat ! Aucune mère ne pourrait aimer un fils qui a essayé de lui donner un coup de pied. »
L'instant d'après, je sentais la poigne ferme de ma mère sur mon bras tandis qu'elle m'entraînait jusqu'à ma chambre. Je n'avais aucune idée de la punition qui m'attendait, mais je n'allais pas me laisser faire sans réagir. « Tu n'es plus mon chef », ai-je hurlé en tentant de me dégager.
Quand nous sommes arrivés dans ma chambre, la confrontation s'est transformée en une sorte de combat de catch et je me suis retrouvé doucement aplati sur mon lit, englobé dans un immense câlin. Ce n'était pas ce que j'attendais ! J'étais fort pour mon âge, mais l'amour de ma mère était encore plus fort. Bientôt, l'un de nous a commencé à rire, puis nous nous sommes tous deux mis à rire et à pleurer en même temps. Je n'étais plus en colère. Et je pense que nous nous sentions tous les deux un peu ridicules.
Nous avons parlé pendant un moment de ce qui s'était passé, et puis ma mère a dit quelque chose qui m'a vraiment surpris. « J'ai quelque chose d'important à te dire », a-t-elle annoncé. « Il n'y a rien que tu puisses faire qui pourrait m'amener à te détester. Je suis ta maman et cela veut dire que je t'aimerai toujours. »
Je ne savais pas quoi répondre. J'avais essayé de donner un coup de pied à ma mère et de me battre avec elle. Je l'avais même insultée. Mais au lieu de m'en vouloir, elle m'avait pardonné.
Notre entente n'est pas devenue parfaite après cela, mais les choses se sont bien améliorées. Je pense que c'est parce qu'après ce jour-là, j'ai vraiment commencé à comprendre combien mon père et ma mère m'aimaient.
L'important, dans l'amour qui venait de ma mère ce jour-là, c'est qu'il venait de Dieu, qui est le Père et la Mère de chacun. Et Dieu, ou l'Amour, ne s'épuise jamais. Il ne change pas, que l'on soit bon ou méchant, heureux ou de mauvaise humeur, gentil ou désagréable. L'Amour ne s'arrête pas d'aimer. Toujours. Quoi qu'il arrive.
Dieu est comme cela. Un Père-Mère avec un amour pour vous si grand et si puissant qu'il vous force même à changer pour devenir meilleur. Un amour qui vous aide à vivre et agir d'une façon qui correspond à ce que Dieu voit et sait de vous, reflet de l'Amour divin.
Les mots que ma mère a prononcés ce jour-là m'ont vraiment transformé. Son amour m'a incité à être gentil, à être le fils qu'elle aimait et dont elle était fière. Et cet amour m'a réconforté quand je ne me suis pas montré à la hauteur, et qu'ensuite je l'ai regretté. De la même manière, l'amour de Dieu est là pour vous réconforter et vous aider. Même si vous faites une erreur, vous pouvez écouter la voix de Dieu qui vous dit: « Je suis ton Père-Mère. Et cela veut dire que je t'aimerai toujours. »
