Les combats entre factions rivales continuent. Les travailleurs stressés le restent. Les étudiants peinent à maintenir un niveau satisfaisant dans leurs études. « Les gens sont ce qu'ils sont, pourrait-on dire, il n'y a rien à faire. »
Mais les gens changent bel et bien, et pour le mieux.
Si l'on fouille un peu au-delà du lot ordinaire des nouvelles, on fait des découvertes: des groupes communautaires se réunissent pour résoudre des problèmes complexes qui creusaient depuis trop longtemps un fossé entre eux; des parents « drogués du travail » se rendent compte du temps précieux qu'ils perdent hors du cadre familial, et décident de s'organiser autrement; des élèves se concentrent sur leurs études et font des progrès. Le fait est que des changements importants ou modestes interviennent tous les jours dans les comportements et les caractères, en dépit de l'immobilisme apparent de la condition humaine.
Il est important de ne pas perdre de vue ces changements positifs, sinon c'est accepter malgré soi qu'il ne se produit ni réforme ni guérison et qu'il est peu probable qu'il y en ait un jour. Ce qui pourrait passer pour un simple constat d'immobilisme est en réalité une concession qui va à l'encontre du but recherché. C'est adopter un mauvais point de vue.
Si l'on veut avoir une bonne influence afin qu'il y ait davantage de réformes et de guérisons dans la société, il faut témoigner avec ferveur et persistance en faveur de ces réformes et de ces guérisons, et non contre elles.
Quel contraste entre le fait d'accepter que rien ne bouge et celui d'affirmer le renouveau avec conviction, comme le fit Ésaïe. Ce prophète avait une grande foi en la promesse du salut de Dieu, et cette foi fit de lui un ardent défenseur de la réforme et de la guérison. Dans la Bible (Ésaïe 35), on peut presque l'entendre affirmer: « Bien sûr qu'il faut s'attendre à voir les choses s'améliorer ! Avec l'aide de Dieu, les lieux désolés fleuriront en abondance, les yeux des aveugles s'ouvriront, les sourds entendront, les boiteux sauteront et les muets parleront. »
Une telle conviction a de profonds accents d'autorité divine. C'est une force tangible et puissante en faveur du bien, qui découle de l'attachement à un concept de l'homme et de la femme bien plus élevé que la croyance à des identités personnelles dans un corps physique, qui ont prouvé maintes et maintes fois leurs limites, du fait de la colère, du stress, de la maladie ou de l'ignorance. Comprendre que l'on est soi-même l'image spirituelle, saine, aimante, intelligente et belle d'un Dieu qui est toute bonté, révèle la véritable identité, créée par Dieu et dissemblable à la conception humaine matérielle.
L'assurance que nous sommes l'image spirituelle, éternelle, de Dieu apporte un changement mental important. Nous commençons à nous voir comme l'Entendement divin nous voit. « L'homme est le produit, non des qualités les plus basses, mais des qualités les plus hautes de l'Entendement », écrit Mary Baker Eddy dans son livre Science et Santé avec la Clef des Écritures (p. 265). Ces qualités infiniment bonnes deviennent de plus en plus apparentes à mesure que nous insistons pour voir le renouveau et la guérison. Là où nous pensions voir une personnalité froide, nous découvrons une compassion inépuisable. Là où nous voyions une division de longue date, l'unité apparaît. Là où nous voyions une maladie agressive, la guérison survient.
À mesure que se développe ce changement de perception fondamental, nous nous rendons compte que le concept jusque-là prépondérant d'un mortel déchu n'a jamais défini notre véritable état, ni celui de personne. C'est un peu comme un profond sommeil dont nous tire notre vraie image ou ressemblance de Dieu, favorisant la réforme et la guérison.
Comment réagir face à cette antienne: « Les gens sont ce qu'ils sont » ? Tout d'abord, en n'étant pas d'accord avec ce point de vue. Mieux encore: en le changeant ! Nous y parviendrons en comprenant qui est Dieu, et en aimant ce pour quoi Il nous a fait: être Sa ressemblance. C'est très stimulant de savoir que nous pouvons voir toute chose améliorée, renouvelée, créée comme l'est en réalité la création de Dieu. Ésaïe nous demandait de voir grand et d'avoir des buts élevés: « Dites à ceux qui ont le cœur troublé: prenez courage, ne craignez point; voici votre Dieu, la vengeance viendra, la rétribution de Dieu; Il viendra luimême, et vous sauvera. » (35:4)
Ce n'est nullement exagéré de dire qu'une telle conviction rend le monde meilleur, à petits pas, ou sur une grande échelle.