Le terme « favorisé » fait souvent référence aux ressources dont les enfants peuvent disposer, et à la façon dont ils occupent leurs journées. J’ai pensé récemment à ce que cela signifie pour les jeunes d'aujourd'hui. Étudient-ils dans des écoles privées et passent-ils de longues heures à prendre part à des activités extrascolaires ? Possèdent-ils un téléphone portable personnel ou un lecteur MP3, partent-ils en vacances à l'étranger ?
Ces choses donnent peut-être certains avantages matériels dans la vie, mais je crois que le véritable avantage provient d'une base bien différente. Il vient d'une vision spirituelle de ce que sont la joie et l'épanouissement personnel.
En ce qui concerne notre jeune famille, ma femme et moi pensons que ce que nous faisons, les voyages, les choses que nous achetons, devraient vraiment avoir pour but la satisfaction de perspectives plus éclairées et plus joyeuses sur la vie. Sinon, nous ne ferions que contribuer à remplir les journées de nos enfants de divertissements variés. Cela ne signifie pas que nous excluions les loisirs en famille ou les ordinateurs (nous en avons trois), mais j'aime à voir dans ceux-ci des moyens de trouver quelque chose de plus durable. En d'autres termes, notre intention n'est pas de priver nos enfants de ce dont ils ont besoin — ou même de ce qu'ils désirent — mais de les guider à se détourner de centres d'intérêt qui se révèleraient finalement insatisfaisants.
Pour le Psalmiste, l'épanouissement était lié à Dieu, l'Esprit divin. Il écrit: « Tu me feras connaître le sentier de la vie; il y a d'abondantes joies devant ta face. » (Psaume 16:11) Puisque notre véritable origine est en Dieu, et qu'ainsi elle est spirituelle, nos besoins doivent être également spirituels dans leur nature même. Ainsi, plutôt que d'inciter nos enfants à rechercher perpétuellement des distractions, en allant au centre commercial, en surfant sur Internet, ou même en les inscrivant à de nombreuses activités de loisirs, nous essayons de leur enseigner comment trouver la joie et la garder, puis aborder chacune de leurs activités en manifestant cette joie. Voilà, j'en suis convaincu, ce qui est le véritable avantage que nous cherchons à donner à nos enfants.
Ma femme et moi avons saisi à de nombreuses occasions la valeur pratique de cette façon de voir. Certains de nos voisins, qui ont des enfants à peine plus âgés que les nôtres, nous ont dit avoir constaté que rien ne plaît davantage aux enfants que de partager de bons moments avec leurs parents. Nous avons gardé cette idée en tête lorsque nous avons pris des décisions concernant l'éducation et les loisirs de nos trois enfants. Bien qu'ils soient tous âgés de moins de sept ans, nous avons ressenti cette pression qui pousse les parents à donner à leurs enfants une sorte d'avantage en les inscrivant à des cours de langues ou de musique, en les occupant tellement qu'il leur est difficile d'avoir des moments libres. Bien que ces activités soient enrichissantes et amusantes, nous faisons en sorte de préserver un équilibre et de passer du temps à enrichir la vie de nos enfants sur un plan spirituel.
Mary Baker Eddy a écrit dans Science et Santé: « L'Âme a des ressources infinies pour bénir l'humanité; aussi arri-verions-nous plus facilement au bonheur et serions-nous plus sûrs de le garder si nous le recherchions dans l'Âme. Seules des jouissances plus élevées peuvent satisfaire les aspirations de l'homme immortel. Nous ne pouvons circonscrire le bonheur dans les limites du sens personnel. Les sens ne procurent aucune jouissance réelle. » (p. 60-61) Le boheur ne provient pas du fait de posséder certaines choses, d'aller à certains endroits, ou de prendre part à des expériences que d'autres ont créées. C'est une fonction de Dieu, ou de l'Âme, la source infinie de toute inspiration. Nous emportons cette inspiration avec nous où que nous allions.
Mary Baker Eddy a également écrit: « Le bonheur consiste à être bon et à faire le bien... » (Message à L'Église Mère pour 1902 p. 17) Je trouve ce concept profond. Et il m'a fait réfléchir à certaines questions importantes. Est-ce que je vois réellement le bonheur comme ayant ses racines dans ce que j'exprime, plutôt que dans ce que j'obtiens ? C'est cette satisfaction-là que je souhaite montrer à mes enfants. Ma femme et moi, nous nous demandons également: Est-ce que nous les aidons à ressentir de la joie quelles que soient les circonstances dans lesquelles ils se trouvent ? Est-ce que nous pensons moins à nous-mêmes et davantage à ce bien divin qui nous bénit tous ? Notre espoir est d'aider nos enfants à se voir comme des êtres spirituels, et par là même satisfaits, n'étant pas en recherche du bien, mais le manifestant.
Se sentir favorisé sur le plan humain, et cependant incomplet d'un point de vue spirituel, n'est d'aucune valeur réelle. Vivre pour exprimer l'Âme signifie jouir d'une satisfaction qui est profondément ancrée à l'intérieur de nous et qui n'a pas besoin d'être cultivée ni obtenue. Cette approche, ainsi que nous le comprenons, stoppe le sentiment de manque ou l'impression d'être désavantagé. Il devient de plus en plus évident que Dieu dote chacun de nous d'un potentiel et de ressources illimités. Lorsque nous aidons nos enfants à reconnaître cette vérité, ils perçoivent plus clairement le chemin qui mène à des joies plus grandes. C'est ainsi qu'ils se trouvent véritablement favorisés dans leur vie.