Il y a plus de quinze ans, dans le cadre d'une promotion, mon employeur m'a demandé de passer un examen auprès du médecin de l'entreprise. Je me suis efforcée de répondre le plus honnêtement possible aux questions de ce dernier, et certaines de mes réponses l'ont amené à procéder à des examens supplémentaires, dont une IRM (imagerie par résonance magnétique). Il a alors émis un diagnostic de sclérose en plaques, m'expliquant qu'on connaissait peu de choses sur les causes de cette maladie que la médecine ne savait comment guérir, et pour laquelle il n'existait aucun traitement efficace.
À la suite de plusieurs entretiens avec mon employeur, des consultations ont été organisées avec des neurologues et avec un psychologue, dans le but de m'aider à vivre avec cette difficulté que je devais, selon le corps médical, endurer toute ma vie, et qui allait entraîner une diminution de mon énergie, puis une réduction de ma mobilité allant jusqu'à une paralysie totale. Mon employeur craignait particulièrement que le stress engendré par de longues heures de travail et un poste très exigeant aggrave la situation, et il se demandait si je ne devrais pas être placée en congé de maladie de longue durée.
Tout cela m'écrasait, et j'étais remplie d'angoisse pour mon avenir et celui de mon fils, qui était à l'époque en maternelle. J'étais seule pour l'élever et je me demandais comment, avec un tel diagnostic, j'allais pouvoir subvenir à ses besoins. J'avais grandi dans un foyer où l'on s'appuyait sur Dieu et sur la pratique de la Christian Science pour résoudre les problèmes de santé, mais la crainte semblait paralyser ma capacité de faire confiance à l'aide de Dieu. J'ai pensé que l'attitude la plus responsable était de m'en remettre aux soins des neurologues et du psychologue dans l'espoir d'offrir un bon foyer à mon enfant pendant les années à venir.
Au cours de l'année qui a suivi le diagnostic, j'ai souffert de symptômes de la maladie, et finalement mon employeur m'a mise en congé de maladie de longue durée. J'ai vu beaucoup de neurologues qui, malgré le sérieux de leurs efforts et leur sollicitude, étaient incapables de m'offrir un soulagement permanent. L'un d'eux m'a prescrit un traitement expérimental utilisant un certain médicament. Comme j'avais dans le passé effectué des contrôles d'inventaires dans un hôpital, j'ai reconnu que ce médicament était un narcotique. Lorsque j'ai demandé au médecin si ce type de traitement était raisonnable, il m'a répondu qu'il n'y avait pas d'alternative. Ce fut pour moi un réveil salutaire. Tout à coup, j'ai vu clairement que ma recherche d'une meilleure qualité de vie par le traitement médical ne m'apportait aucun progrès, mais que j'avais une autre option: le traitement par la Christian Science.
J'ai commencé à prier très sérieusement au sujet des difficultés que je rencontrais. Un jour, je me suis souvenue que, des années auparavant, j'avais vu à la télévision une publicité dans laquelle un joueur professionnel de baseball plaidait pour que davantage de fonds soient collectés et affectés à la recherche sur la sclérose en plaques et au traitement de cette maladie, et la publicité décrivait en détail les symptômes dont souffrait la sœur de ce joueur. Je me souviens avoir pensé alors que si je devais un jour faire face à un grave problème de santé, j'espérais que ce ne serait pas celui-là. J'avais toujours été très sportive, et la perspective d'être immobilisée m'était particulièrement terrible.
En repensant à cette annonce, je me suis souvenue que notre mère coupait toujours le son des publicités lorsque mes sœurs et moi étions petites. Beaucoup de celles-ci proposaient des traitements pour divers problèmes de santé, et maman nous expliquait que nous devions garder la porte de notre pensée et refuser d'admettre les descriptions de maladie dans notre conscience si nous ne voulions pas les inviter à se manifester sur notre corps (voir Science et Santé p. 392). Il était évident que j'avais baissé ma garde et que je m'étais laissée impressionner par la description des symptômes. J'ai prié pour voir avec clarté que la vision que Dieu a de l'homme, moi-même y compris, n'inclut pas ces symptômes et qu'ils n'ont donc aucune réalité puisqu'ils ne sont ni soutenus ni approuvés par Dieu. Ils ne pouvaient pas davantage élire leur résidence permanente dans ma conscience, car je reflétais seulement la conscience de l'Entendement (Dieu).
En priant pour bien comprendre que je ne pouvais être perçue que comme enfant de Dieu, créée à Son image et à Sa ressemblance, j'ai été amenée à déménager de la Californie au Nouveau-Mexique avec mon fils. J'avais de nombreux amis et des collègues pleins de sollicitude en Californie, mais j'avais souvent I'impression qu'on m'avait collé une étiquette portant le nom de la maladie et je sentais que ceux qui m'entouraient ne se faisaient pas toujours une idée très positive de mon avenir. Il m'a donc semblé juste d'être dans un environnement où cette attitude mentale ne serait pas un défi quotidien. Dans notre nouvelle communauté, nous avons eu le bonheur de trouver de nouveaux amis et une église qui a été un vrai foyer.
J'ai prié pour voir que mon enfant avait toujours un seul vrai Parent, son Père-Mère Dieu. J'ai aussi mieux pris conscience des qualités paternelles et maternelles exprimées généreusement par d'autres membres de la famille, par ses instituteurs et ses moniteurs d'école du dimanche, et j'en ai été reconnaissante. Avec l'accord de mon ancien employeur, j'ai eu la possibilité d'enseigner dans une école élémentaire, bien qu'étant encore, pour l'entreprise, couverte par un plan d'invalidité de longue durée. Je me suis rendu compte que le fait d'accepter cet emploi montrait que la crainte d'être handicapée avait lâché prise dans ma pensée et que j'étais ouverte au dessein que Dieu avait pour moi, confiante dans le fait qu'il me donnerait la capacité d'accomplir ce dessein.
Mon activité d'enseignante m'a offert de nombreuses occasions d'appliquer cette idée. En plusieurs occasions, j'ai eu des élèves à qui on avait injustement collé l'étiquette de handicapés, du fait de leurs facultés d'apprentissage, de leur comportement, de leur façon d'exécuter les tâches qui leur étaient assignées. À mesure que je reconnaissais que ces étiquettes étaient fausses, puisqu'elles n'avaient aucune loi de Dieu pour les soutenir, je constatais que ceux qui s'occupaient de ces élèves s'attendaient à de meilleurs résultats. Ce faisant, ma compréhension de ces lois de Dieu, bonnes et compatissantes, se renforçait et je percevais mieux la façon dont elles s'appliquaient à moi. J'ai pu accomplir la plus grande part de ma tâche d'enseignante sans ressentir la fatigue qu'on m'avait dit être souvent liée à la sclérose en plaques. Cependant, le fait d'avoir été l'objet de ce diagnostic continuait de me peser.
Un an après avoir commencé à enseigner, alors que je lisais la leçon biblique hebdomadaire de la Christian Science à haute voix pendant un long trajet en voiture avec une amie, je tombai sur ce passage: « Dieu n'a jamais doué la matière du pouvoir de rendre la Vie impuissante ou de glacer l'harmonie par une longue et froide nuit de discordance. » (Science et Santé p. 378) J'ai été frappée par la vérité de cet énoncé et par la promesse qui en était la conséquence naturelle, à savoir que j'étais libre de tout handicap. Toute crainte pour mon avenir a disparu à l'instant même. Je me suis sentie tout à fait en paix, remplie de la certitude que j'étais libre. Et je n'ai plus jamais ressenti aucun des symptômes associés à cette maladie.
Quelque temps plus tard, la compagnie d'assurance m'a demandé de passer une nouvelle IRM. À l'issue de cet examen, le médecin m'a aimablement informée que l'allocation dont je bénéficiais allait cesser, car je ne montrais plus aucun signe de sclérose en plaques. Il va sans dire que j'étais très reconnaissante de cette confirmation de la guérison, preuve supplémentaire de la sollicitude de Dieu et du pouvoir guérisseur de la Christian Science.
Au cours des nombreuses années qui ont suivi cette guérison, j'ai continué d'avoir une vie très active. L'été dernier, j'ai participé au tournoi national de volley-ball en salle des États-Unis. Mon équipe, composée de sportives pour la plupart vingt ans plus jeunes que moi, s'est classée neuvième sur quarante-huit. Pas mal du tout pour quelqu'un à qui on avait annoncé autrefois qu'elle devait s'attendre à une mobilité restreinte pour le restant de ses jours !
