Il y a quelques années, je suis allée rendre visite à une jeune mère qui venait d'avoir un bébé.
Je lui ai demandé ce qui, pour elle, avait le plus changé dans sa vie. Avec beaucoup de douceur, elle m'a dit: « Je ne croyais pas pouvoir aimer quelqu'un autant ! » Et je me souviens avoir pensé: « Et il en sera toujours ainsi. » Bien sûr, les bébés deviennent des enfants, les enfants des adolescents, les adolescents des adultes, mais tandis que nos enfants changent, l'amour paternel et maternel, lui, reste le même. Inévitablement, quand les enfants grandissent, leurs attentes et leurs besoins évoluent. Ainsi, quand mes enfants ont quitté la maison, je me suis rendu compte que mon rôle de parent se poursuivait, bien que différent de celui que j'avais quand ils étaient bébés. Confrontés aux défis de la vie dans le « monde réel », mes enfants sont souvent venus nous voir, mon mari et moi, pour trouver du réconfort, des idées, de l'amour. Même s'ils prennent de l'âge, nous restons leurs parents.
La Bible et le livre de Mary Baker Eddy, Science et Santé, m'ont soutenue dans mon apprentissage du métier de parent. À chaque fois que l'un de mes enfants était en difficulté, j'ai trouvé des idées dans l'attitude du père que décrit Jésus dans sa parabole du fils prodigue. Le fils était parti avec tout l'argent que représentait sa part d'héritage et s'était mis à mener une vie peu recommandable. La parabole ne nous dit pas si le père savait que son fils « vivait dans la débauche », mais elle nous décrit ce qu'il a ressenti quand celui-ci est revenu: « Comme il était encore loin, son père le vit et fut ému de compassion, il courut se jeter à son cou et le baisa. » Et, tout de suite, il organisa une grande fête pour célébrer le retour de son fils. (voir Luc 15:11-32)
Il m’a semblé que, même séparé de son enfant, ce père avait continué à tenir son rôle. Ce que j’ai retiré de cette parabole, c’est que le père s’attachait fermement à une vision spirituelle de son fils. Au lieu de s’arracher les cheveux, de condamner mentalement son fils et de préparer un discours pour le remettre dans le droit chemin quand il reviendrait, le père eut une approche maternelle de la situation: un amour pur qui ne cesse de s’exprimer généreusement, quelles que soient les circonstances. J’ai apprécié l’idée qu’il devait avoir constamment chéri l’innocence et la pureté de son fils — ces qualités du bébé qu’il avait aimées dès sa naissance.
Science et Santé décrit parfaitement cet amour: « L’affection d’une mère ne peut être détachée de son enfant, parce que l’amour maternel inclut la pureté et la constance qui toutes deux sont immortelles. Aussi l'affection maternelle subsiste-t-elle en dépit de toutes les difficultés. » (p. 60) Le père, dans la parabole, exprimait un amour maternel et une affection sans bornes en dépit des décisions décevantes de son fils.
On demanda un jour au chanteur engagé Pete Seeger de donner des conseils aux parents. Il répondit: « Versez l'amour sans arrêt et il ressortira d'eux à flots. » Huston Smith, « Reasons for Joy », Christian Century, 4 octobre 2005. Ainsi se termina la parabole: le fils fut entouré d'amour à son retour.
Tous les parents peuvent être reconnaissants pour l'affection innée, inconditionnelle, qu'ils ont pour leurs enfants. Elle est naturelle et cela est expliqué dans Science et Santé. Ce livre expose le raisonnement spirituel sousjacent qui inspira et soutint l'attitude du père, qui, en fait, représente Dieu dans cette parabole. Dans Science et Santé, l'homme — et cela inclut chacun d'entre nous — est reconnu comme image et ressemblance de Dieu. Il est dit logiquement que l'homme « n'a pas une seule qualité qui ne dérive de la Divinité », qu'il est, en fait, « incapable de pécher » (p. 475). Élever un enfant en maintenant avec insistance la vérité au sujet de son identité spirituelle a un puissant effet guérisseur. Le point de vue spirituel des parents peut faire une différence dans la vie d'un enfant, quel que soit l'âge ou l'éloignement de ce dernier.
J'ai vécu cela avec l'un de mes enfants adulte. Il vivait près de chez moi, mais je ne le voyais pas très souvent. Un jour, je faisais la vaisselle dans la cuisine, et je me suis mise à penser à lui. J'étais un peu triste car récemment, il n'avait pas été très gentil avec moi. Je repensais à son enfance, et comme il avait été mignon. Puis, je me suis rappelé son adolescence. Adolescence ne rime pas forcément avec problèmes, mais ce fut le cas pour mon fils. Une longue liste de difficultés du passé me revenait à l'esprit.
Tout à coup, j'ai entendu ces mots comme s'ils étaient la voix de Dieu: « Arrête ! ». Je m'arrêtai. « Cesse de lui mettre une étiquette ! » J'arrêtai. Je me suis souvenue de la nature spirituelle de mon fils. J'ai pensé aux qualités que j'appréciais en lui. Il avait toujours aidé ceux qui avaient des ennuis, et il était d'une honnêteté sans faille. Je me suis dit: « Voilà, j'y suis. Voilà la base de tout. Voilà le fait fondamental: Il y a un seul Dieu; Il y a un seul Entendement. Cet Entendement est l'Entendement de mon fils. Mon fils est inclus dans cet Entendement. Il provient de cet Entendement comme la lumière du soleil provient du soleil. Tu dois voir son identité comme Dieu, l'Entendement, la voit. Pour Dieu, son Créateur, il n'a jamais été autre que semblable à Dieu et bon. Cesse de penser à lui de façon contraire à la vérité que tu connais de lui. »
Je savais que mon amour pour mon fils ne s'était jamais altéré, même pendant les moments difficiles. Et je savais que je l'aimais maintenant. Quand j'eus fini ce qui, en fait, était une prière, j'entendis mon fils entrer. Il est venu jusqu'à la cuisine et m'a dit très doucement des mots que je n'avais pas entendus depuis longtemps: « Je suis juste passé pour te dire que je t'aime. » J'ai fondu de tendresse.
Que s'était-il passé ? Était-ce une coïncidence ? Pas pour moi ! Tandis que j'alignais ma pensée sur le Créateur, l'Entendement universel, que j'affirmais de tout cœur l'unité de l'homme avec cet Entendement, que j'étais fidèle à la vérité de la création de l'Entendement, ma pensée et mon expérience s’étaient harmonisées. Le fait d'accorder ma pensée avec la pensée divine, l'avait illuminée et m'avait permis de reconnaître le lien spirituel qui existe en permanence entre Dieu et Son image.
Les pensées comptent, c'est certain ! Mais la puissance d'un amour compréhensif est plus utile que des opinions, des conseils ou des sermons. L’affection parentale provient du divin Père-Mère, elle est un réconfort pour le père ou la mère, et un point d’ancrage pour l'enfant, quel que soit son âge. Qu'elle vienne d'un parent adoptif, d'un parent d’accueil ou d'un grand-parent, elle toujours là, pure et inébranlable.
