Dans toute la Bible, nous trouvons des personnages courageux qui furent submergés par la crainte lorsqu'ils durent faire face aux défis qu'exige le progrès. C'est pourquoi ces injonctions bibliques: « Ne crains rien », « Ne t'effraie point », abondent dans l'Ancien et le Nouveau Testaments. Et ceux qui ont obéi à ces ordres, qui ont affronté la crainte et fini par la surmonter, se sont montrés à la hauteur pour servir Dieu et pour devenir des champions de Sa cause.
L'Ancien Testament décrit de nombreux personnages historiques qui ont agi de la sorte. David, qui devait succéder à Saül sur le trône d'Israël, avait de bonnes raisons d'être effrayé lorsque ce roi jaloux et irascible le poursuivait sans relâche. Moïse et Josué, qui ont endossé de très lourdes responsabilités en devenant chefs de leur peuple, rôle inhabituel pour eux, semblaient tous deux craindre d'être incapables de mener à bien leur mission. Cependant, chacun d'eux a pu surmonter sa peur grâce à sa relation à Dieu, quelle qu'ait été la gravité de la situation extérieure.
Il est bon ici de se rappeler ce psaume, que l'on attribue à David: « Et moi, je chanterai ta force; dès le matin, je célèbrerai ta bonté. Car tu es pour moi une haute retraite, un refuge au jour de ma détresse. O ma force ! c'est toi que je célébrerai, car Dieu, mon Dieu tout bon, est ma haute retraite. » (Psaume 59:17, 18)
Par ailleurs, existe-t-il des chrétiens qui ignorent le grand réconfort et l'assurance que l'on peut trouver dans les premiers versets du Psaume quatre-vingt-onze ? Demeurer « sous l'abri du Très-Haut », et reposer ainsi « à l'ombre du Tout-Puissant », indique la compréhension qu'avait David de cette atmosphère permanente de protection que l'on trouve dans l'amour de Dieu, et indique également sa confiance en cette idée.
Ces exemples suggèrent que le meilleur antidote que l'on puisse opposer à la crainte, quelle qu'en soit la nature, est la conscience de la présence de notre divin Père-Mère, omnipotent et plein d'amour. Ainsi se pose la question: Comment parvenir à prendre conscience de cette présence, lorsque la crainte menace de nous submerger ?
Considérons comment Moïse et Josué, ces deux grands chefs des Israélites, firent face à la crainte quand ils furent confrontés aux multiples formes du mal.
Bien que la crainte paraisse souvent plus menaçante lorsque l'on se croit incapable de faire face à une situation en particulier, Moïse a précisément trouvé dans cette inadéquation la solution à sa peur. Jeune homme, Moïse avait appliqué sa propre loi et tué un Égyptien pour sa cruauté envers l'un de ses frères hébreux. Cet acte irréfléchi força Moïse à fuir la colère de Pharaon. Toutefois, lorsqu'il fut appelé par Dieu pour rencontrer Pharaon, afin de plaider pour la liberté de ses frères hébreux, la confiance en soi que Moïse avait autrefois s'est changée en timidité. « Qui suis-je, pour aller vers Pharaon, et pour faire sortir d'Égypte les enfants d'Israël ? » (Exode 3:11) Dieu promit alors à Moïse d'être avec lui pour accomplir cette tâche, et Il se fit connaître comme le grand « Je suis ». (Exode 3:14) Moïse, toutefois, n'était pas encore convaincu. « Voici, ils ne me croiront point, et ils n'écouteront point ma voix », a-t-il répondu, « mais ils diront: l'Éternel ne t'est point apparu. » (Exode 4:1)
À cet instant, Dieu démasqua la crainte, prouvant ainsi à Moïse la fausseté de cette dernière, et Il lui montra comment manier sa peur. Il dit à Moïse de jeter par terre le bâton qu'il tenait à la main. Celui-ci s'est immédiatement changé en serpent. Cela a rempli Moïse de terreur, et il s'est mis à fuir. Cependant, le commandement suivant de Dieu, de prendre le serpent par la queue, a enhardi Moïse, qui a obéi, et l'image effrayante est retournée à sa véritable apparence: un bâton inoffensif.
Le Livre des Nombres dit que Moïse était « fort patient, plus qu'aucun homme sur la face de la terre. » (Nom. 12:3) Cette humilité devant Dieu semble avoir été à la base de la force remarquable de Moïse, et de son courage comme chef de son peuple. On ne peut s'empêcher de rapprocher cette humilité de la volonté de se confier en Dieu, et cela, aussi effrayante et menaçante qu'ait pu paraître la situation à laquelle il devait faire face.
Josué, guerrier plein de force sous le commandement de Moïse, a dû assumer le rôle de chef immédiatement après la mort de celui-ci. Il n'a pas disposé de temps pour apprendre à être un meneur d'hommes. Mais Dieu a donné cette assurance à Josué: « Je serai avec toi, comme je l'ai été avec Moïse; je ne te délaisserai point, je ne t'abandonnerai point. » Puis il a soutenu Josué avec ces paroles: « Ne t'ai-je pas donné cet ordre: Fortifie-toi et prends courage ? Ne t'effraie point et ne t'épouvante point, car l'Éternel, ton Dieu, est avec toi dans tout ce que tu entreprendras. » (Jos. 1:5, 9)
Josué a vite eu l'occasion de démontrer sa confiance en Dieu, lorsque son peuple, dans sa marche sur Jéricho, est arrivé devant le Jourdain pour le traverser, car tous ont dû entrer dans la rivière avant que les eaux ne se séparent pour les laisser passer. Mais son courage et sa conviction, ajoutés aux bons résultats qui en ont découlé, ont valu à Josué un grand respect en tant que chef. « En ce jour-là, raconte le Livre de Josué, l'Éternel éleva Josué aux yeux de tout Israël; et ils le craignirent, comme ils avaient craint Moïse, tous les jours de sa vie. » (Jos. 4:14)
Josué avait vraiment dû apprendre beaucoup de ces années où il avait été si proche de Moïse, témoin de sa grande foi en Dieu et du courage que cela lui apportait ! Et comme il a bien lui-même démontré cette confiance, en écoutant Dieu et Ses conseils, et conduit son peuple jusqu'à la Terre Promise de Canaan !
Bien évidemment, ce n'est pas seulement dans l'Ancien Testament que l'on trouve des récits relatant ce courage puisé en Dieu. En fait, peu de personnages de la Bible peuvent rivaliser avec la bravoure et la force d'âme dont ont fait preuve les premiers disciples de Jésus. Prenez par exemple la vie dynamique de cet intrépide premier chrétien, Paul. Dans la ville de Philippes, après avoir chassé d'une femme un esprit malin de divination, Paul et son compagnon, Silas, ont été jetés en prison par les magistrats de la ville.
La Bible rapporte leur réaction dans ce simple verset: « Vers le milieu de la nuit, Paul et Silas priaient et chantaient les louanges de Dieu, et les prisonniers les entendaient.» (Actes 16:25) Cette brève affirmation montre que ces hommes avaient atteint le zénith de la prière: de joyeuses louanges de la puissance et de la présence éternelles de Dieu; la propre crainte remplacée par la conviction de la relation indestructible de chacun de nous à son Père éternel.
Bien que Paul et Silas aient sûrement été très conscients du danger qu'ils couraient, ils n’ont pas laissé la crainte les arrêter dans la poursuite de leur mission évangélique. Et, plutôt que d'être simplement réconfortés par la présence de Dieu dans leur étroite cellule, ces hommes ont prié activement et ont proclamé cette présence. Par leurs actes, Paul et Silas ont prouvé que rien ne pouvait arrêter leur véritable travail: la glorification de Dieu. Presque immédiatement, un tremblement de terre leur a rendu la liberté.
Si les paroles des grands leaders de la Bible ont été prononcées avec une grande force de conviction, elles l’ont aussi été, dans certains cas, « avec crainte et tremblement ». Mais finalement, la reconnaissance du lien indissoluble qui les unissait à seule source divine, Dieu, a permis à ces personnages de traverser les dangers qu'ils avaient perçus et, à chaque fois, d'en triompher, pour la plus grande gloire de Dieu.
