Cet article de Mary Baker Eddy a paru en français dans le tout premier numéro du Héraut, celui de janvier 1918, quelque sept ans après son décès. Le secrétaire qui avait écrit le manuscrit original anglais a noté par lasuite dans la marge : « Dicté par Mary Baker Eddy à l’automne de 1910. Adam H. Dickey. 1er oct. 1915 »
Il est intéressant de noter que lorsque les premiers traducteurs de Science et Santé, le livre d’étude de la Christian Science, commencèrent leur travail en 1914, la difficulté majeure qu’ils rencontrèrent, ainsi qu’ils l’ont rapporté plus tard, fut de trouver l’équivalent français du mot anglais MIND, que Mary Baker Eddy emploie avec une majuscule pour désigner l’aspect intelligence, omniscience de Dieu, et avec une minuscule pour désigner le « penser » humain faillible. Après beaucoup de recherches, le mot ENTENDEMENT fut choisi, et c’est ce terme qui a été utilisé depuis dans les publications en français de la Christian Science.
Conformément au souhait de Mary Baker Eddy concernant la traduction de ses écrits, le texte original anglais figure en regard.
Principle and Practice
The nature and position of mortal mind are the opposite of immortal Mind. The so-called mortal mind is belief and not understanding. Christian Science requires understanding instead of belief; it is based on a fixed eternal and divine Principle wholly apart from mortal conjecture, and it must be understood, otherwise it cannot be correctly accepted and demonstrated.
The inclination of mortal mind is to receive Christian Science through a belief instead of the understanding, and this inclination prevails like an epidemic on the body; it inflames mortal mind and weakens the intellect, but this so-called mortal mind is wholly ignorant of this fact, and so cherishes its mere faith in Christian Science.
The sick, like drowning men, catch at whatever drifts towards them. The sick are told by a faith-Scientist, “I can heal you, for God is all, and you are well, since God creates neither sin, sickness, nor death.” Such statements result in the sick either being healed by their faith in what you tell them—which heals only as a drug would heal, through belief—or in no effect whatever. If the faith healer succeeds in securing (kindling) the belief of the patient in his own recovery, the practitioner will have performed a faith cure which he mistakenly pronounces Christian Science.
In this very manner some students of Christian Science have accepted,through faith, a divine Principle, God,as their Savior, but they have not understood this Principle sufficiently well to fulfill the Scriptural command,“Go ye into all the world, and preach the gospel, heal the sick.” It is the healer’s understanding of the operation of the divine Principle, and his application thereof, which heals the sick, just as it is one’s understanding of the principle of mathematics which enables him to demonstrate its rules.
Christian Science is not a faith cure, and unless human faith be distinguished from scientific healing, Christian Science will again be lost from the practice of religion as it was soon after the period of our great Master’s scientific teaching and practice. Preaching without practice of the divine Principle of man’s being has not, in nineteen hundred years, resulted in demonstrating this Principle. Preaching without the truthful and consistent practice of your statements will destroy the success of Christian Science.
[Reprinted courtesy of The Mary Baker Eddy Collection]
Principe et Pratique
La nature et position de l'entendement mortel sont l'opposé de l'Entendement immortel. Le soi-disant entendement mortel est croyance, non compréhension. La Science Chrétienne demande la compréhension, non la croyance; elle est basée sur un divin Principe, fixe, éternel, absolument indépendant de la conjecture humaine, et il faut qu'elle soit comprise, autrement elle ne saurait être acceptée et démontrée correctement.
La tendance de l'entendement mortel est de recevoir la Science Chrétienne par une croyance au lieu de la recevoir par la compréhension, et cette tendance prévaut comme une épidémie sur le corps; elle enflamme l'entendement mortel et affaiblit l'intellect, mais ce soi-disant entendement mortel ignore absolument ce fait, et chérit par conséquent sa simple foi dans la Science Chrétienne.
Les malades, tel des hommes qui se noient, saisissent au passage tout ce qui flotte vers eux. Le Scientiste qui s'appuie sur la foi dit aux malades: « Je puis vous guérir, car Dieu est tout, et vous êtes bien portants, puisque Dieu ne crée ni le péché, ni la maladie, ni la mort. » De tels énoncés aboutissent à l'un de ces deux résultats: ou bien les malades guérissent grâce à leur foi en ce que vous leur dites — foi qui ne guérit que comme guérirait le médicament, par la croyance — ou bien l'effet est nul. Si le guérisseur réussit à gagner (animer) la croyance du patient en son propre rétablissement, le praticien aura opéré une guérison par la foi, qu'il appellera à tort la Science Chrétienne.
C'est de cette manière que certains étudiants de la Science Chrétienne ont accepté, par la foi, un divin Principe, Dieu, pour leur sauveur, mais ils n'ont pas suffisamment bien compris ce Principe pour accomplir le commandement de l'Écriture: « Allez par tout le monde et prêchez l'évangile. » « Guérissez les malades. » C'est la compréhension qu'a le praticien de l'opération du Principe divin, et son application de ce Principe, qui guérit les malades, de même que c'est notre compréhension du principe des mathématiques qui nous met à même d'en démontrer les règles.
La Science Chrétienne n'est pas la guérison par la foi, et à moins de faire une distinction entre la foi humaine et la guérison scientifique, la Science Chrétienne disparaîtra de nouveau de la pratique de la religion comme elle disparut peu après l'époque de l'enseignement et de la pratique scientifique de notre grand Maître. La prédication sans la pratique du Principe divin de l'être de l'homme n'a pas, durant dix-neuf cents ans, réussi à démontrer ce Principe. La prédication sans la pratique véridique et conséquente de vos énoncés détruira le succès de la Science Chrétienne.
[Reproduit avec l'aimable autorisation de la Collection Mary Baker Eddy]
