Mon premier contact avec le traitement par la Christian Science fut spectaculaire. Je pratiquais la médecine depuis onze ans, dont neuf dans la médecine d'urgence, en Ukraine, mon pays natal. J'avais tout vu. Du moins, je le croyais à l'époque.
Puis une amie s'est trouvée affligée d'une grave maladie de peau qui non seulement était très douloureuse et disgracieuse, mais qui en outre engendrait une odeur insupportable. Elle avait épuisé toutes les méthodes médicales, classiques et alternatives, et son état empirait. Elle était désespérée. Je ne savais pas grand-chose sur la Christian Science, mais le livre, Science et Santé avec la Clef des Écritures, de Mary Baker Eddy, m'intriguait. Il ressortait de ses pages une promesse divine de guérison qui mettait en relief et attestait ce que j'avais déjà lu dans la Bible. La situation de mon amie exigeait d'agir rapidement. Après en avoir parlé ensemble et prié, nous avons décidé de rendre visite à une praticienne de la Christian Science. Nous ne placions pas beaucoup d'espoir dans cette visite, mais quelque chose nous disait quand même que nous devions nous y rendre.
La praticienne habitait dans un quartier assez éloigné de la ville. Nous avons décidé de partir tôt et nous avons trouvé un petit jardin public un peu à l'écart. C'était l'endroit idéal pour attendre dans le calme. Puis, comme nous approchions de la maison, j'ai remarqué quelque chose: devant mes yeux, les boursouflures et les rougeurs sur les bras de mon amie étaient en train de diminuer, lentement mais sûrement. La stupéfaction me figeait sur place. « Regarde, regarde ! me suis-je écrié. Ça diminue ! » Elle a fixé ses mains, le regard vide, et a dit d'un air désabusé: « Non, c'est toujours pareil. » Je l'ai ragardée avec incrédulité, et des paroles de la Bible me sont venues à l'esprit: « Vous entendrez de vos oreilles, et vous ne comprendrez point; vous regarderez de vos yeux, et vous ne verrez point.» (Actes 28:26)
Plus tard, quand j'ai suivi le cours de Christian Science, j'ai compris qu'une personne malade « voit » toujours le tableau erroné, parce que la maladie est touiours une illusion. Ce fut une découverte stupéfiante pour moi.
La praticienne que nous avons vue ce jour-là était sympathique, et sa voix calme et rassurante, mais nous avons été très déçus de constater qu'elle ne nous encourageait pas dans notre désir d'en savoir plus sur la maladie. Au lieu de cela, elle nous a parlé de Dieu et du lien qui nous unissait à Lui. Nous écoutions attentivement, cherchant à détecter quand le traitement allait commencer. Mais il ne s'est rien passé de spécial. La praticienne n'a pas élevé la voix et elle n'a pas non plus récité d'affirmation ou de prière formelle. Elle nous a lu des passages de la Bible et de Science et Santé. Et nous nous sommes sentis enveloppés d'une paix étrange et inexplicable. J'ai eu le sentiment que nos craintes disparaissaient et que l'espoir grandissait en nous.
Alors que nous étions sur le point de partir, je lui ai demandé: « Avez-vous souvent des guérisons complètes dans votre pratique ? »
« Oh ! très souvent. Il en survient tous les jours », a-t-elle répondu tranquillement, sans le moindre signe d'exagération ni d'excitation.
Il n'y avait aucun doute dans mon esprit. Elle croyait vraiment ce qu'elle disait. Je me suis alors demandé si elle était un charlatan, une folle ou une demi-sainte.
La guérison complète et définitive de mon amie, qui est survenue après plusieurs visites, a démontré que ce que la praticienne nous avait dit était vrai. Et ce que j'ai trouvé intéressant, c'est qu'aucune cicatrice ne subsistait sur les bras de mon amie. À la suite de cette guérison rapide, j'ai éprouvé le désir d'en savoir plus sur la Christian Science et sur sa fondatrice, Mary Baker Eddy. Finalement, je suis moi-même devenu praticien de la Christian Science. Comment aurais-je pu faire autrement après avoir senti et vu une transformation aussi impensable ?
Je me rappelle cette expérience chaque fois que je lis le récit d'une guérison opérée par Jésus: « Un lépreux vint à lui; et, se jetant à genoux, il lui dit d'un ton suppliant: Si tu le veux, tu peux me rendre pur. Jésus, ému de compassion, étendit la main, le toucha, et dit: Je le veux, sois pur. » (Marc 1:40, 41)
À présent, ces paroles ont pour moi une signification littérale et directe. C'est un grand privilège, deux mille ans plus tard, de voir s'accomplir la guérison spirituelle de la même façon qu'au temps de Jésus. Et c'est un privilège de consacrer ma vie à travailler chaque jour en mettant en pratique cette Christian Science, véritablement chrétienne, que Jésus enseigna.
