Chacun de nous aspire au bonheur. Nous pensons parfois que, pour y arriver, il faut de l’argent, beaucoup d’argent. Mais l’argent peut-il résoudre tous les problèmes? Jésus-Christ déclare: « Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu; et toutes ces choses vous seront données par-dessus. » (Matthieu 6:33)
Jésus démontra lui-même ce qu’il enseignait. Il se trouva un jour face à une foule qui n’avait rien à manger. C’était le soir, ils étaient dans un lieu désert, loin de toute habitation. De toute façon, ils n’avaient pas assez d’argent pour payer la nourriture de plus de cinq mille personnes. L’un des disciples fit remarquer qu’il y avait là un jeune homme qui avait cinq pains et deux poissons. Mais qu’est-ce que cela pour tant de personnes? Jésus ne tint pas compte de ce qu’ils voyaient. Il savait que l’abondance était toujours là puisque Dieu, le Bien, est toujours présent. Il prit les cinq pains et les deux poissons, rendit grâce et les distribua à la foule. Tous mangèrent et il y en eut de reste. Grâce à sa compréhension spirituelle de la loi divine de l’abondance, Jésus démontra l’omniprésence de l’Amour et il put nourrir la foule. (Voir Jean 6:1-13)
L’enseignement de Jésus m’a été très précieux lorsque j’ai dû apprendre ce que signifiait la vraie substance et quel était le chemin menant au bonheur véritable. Une année avant la fin de mes études secondaires, j’ai perdu mon père. A la même époque, j’ai connu la Christian Science. En m’appuyant sur Dieu, j’ai obtenu mon baccalauréat. Mais faute de moyens financiers, je n’ai pu poursuivre des études universitaires. J’ai donc décidé de gagner de l’argent pour être heureux dans la vie. Cette quête est devenue une obsession. Après bien des difficultés et de multiples emplois, j’ai fini par posséder une coquette somme.
J’ai alors investi dans une affaire. J’ai acheté deux voitures, j’ai engagé une vendeuse et je me suis marié en pensant que ma femme m’aiderait dans mon travail. Mais ses parents ont souhaité qu’elle reste chez eux jusqu’à la fin de ses études secondaires. Entre temps, le frère de ma vendeuse m’a proposé une participation dans mon affaire. Après mûre réflexion, j’ai accepté. Comme je devais voyager, je lui ai confié la gestion de l’entreprise. Quand je suis rentré de voyage, quelques mois plus tard, il n’y avait plus d’articles à vendre, plus d’argent en banque, plus de stock.
J’étais désespéré. L’argent que j’avais gagné avec tant de peine s’était volatilisé! J’ai renoncé à toute poursuite contre mon ami parce qu’il était lui-même sans ressources. Pour faire revivre mon entreprise, j’ai vendu l’une des voitures et reconstitué une partie du stock. Quelques mois plus tard, la seule voiture qui me restait a été confisquée par la police. C’était un véhicule volé, ce que j’ignorais au moment de l’achat. Pour couronner le tout, mon bailleur a décidé d’augmenter mon loyer et le montant de la garantie locative. J’étais déstabilisé et dans l’obligation de cesser mon activité.
Je n’avais plus ni travail ni revenu, et mon épouse était toujours retenue dans sa famille. De toute façon, je n’aurais pas eu de quoi la nourrir. Avec tous ces soucis, j’ai perdu la santé.
J’étais assailli par toutes sortes de pensées. « Que vas-tu faire maintenant? Chercher un emploi? Cela prendra du temps et tu n’as aucune qualification! Redémarrer une affaire? Avec quel capital? » Je ne savais vraiment plus où j’en étais.
Un soir, alors que je réfléchissais en marchant, la pensée m’est venue que Jésus-Christ avait souffert, et qu’il avait été crucifié alors qu'il n’avait commis aucun péché. Cela m’a réveillé. J’ai compris que ma souffrance actuelle était une invitation à suivre le chemin du Christ, à demeurer fidèle à la Vérité, quoi qu'il arrive. Une voix intérieure m’a alors chuchoté: « Tu n’es pas chômeur, tu as du travail. » Cette pensée m’a d’abord fait sourire, car j’étais sans emploi. Mais comme elle revenait sans cesse, j’ai fini par accepter de l’écouter. La réponse n’a pas tardé à venir: prier et étudier davantage la Bible et les ouvrages de la Christian Science. Mon employeur était Dieu. Ses rétributions sont quotidiennes et nous viennent sous de multiples formes. A partir de ce moment, ma journée commençait à quatre heures du matin par l’étude de la leçon biblique [indiquée dans le Livret trimestriel de la Christian Science], elle se poursuivait par la lecture des Écritures et de divers ouvrages de la Christian Science et se terminait par la prière. Durant cette période, j’ai demandé à un praticien de la Christian Science de m’aider par la prière.
Un jour, alors que je lisais la Bible, mes yeux sont tombés sur ce passage des Proverbes qui a transformé ma vie: « Recommande à l’Éternel tes œuvres, et tes projets réussiront. » (Prov. 16:3) Je n’en ai pas tout de suite compris le sens. J’ai pensé: « N’est-ce pas ce que j’ai fait? J’ai prié et présenté à l’Éternel mes projets, mais cette affaire n’a pas réussi. »
Quelque temps après, cette pensée m’est venue: « Es-tu certain d’avoir bien compris ce passage? Relis-le. » J’ai obéi. Je me suis dit que l’auteur de ces versets aurait dû placer le mot « projets » avant « œuvres ». A mon sens il fallait lire: « Recommande tes projets à l’Éternel, et tes œuvres réussiront. » Pour ne pas agir aveuglément, on commence toujours par définir un projet avant d’accomplir d’œuvre. Quelque temps plus tard cependant, la même pensée est revenue: « Es-tu certain d’avoir bien compris ce passage? Relis-le. » Qu’y avait-il à comprendre de plus dans cette phrase mal écrite? J’ai repris la Bible pour la troisième fois. J’ai relu lentement la phrase, mot par mot, en me demandant pourquoi l’auteur avait placé le mot « œuvres » avant « projets ». De quelles œuvres parlait-il pour que les projets réussissent?
Pour avoir plus de lumière, j’ai cherché l’inspiration dans le livre d’étude de la Christian Science, Science et Santé avec la Clef des Écritures de Mary Baker Eddy. Je suis tombé sur ce passage: « Ce dont nous avons le plus besoin, c’est de la prière du désir fervent de croître en grâce, prière exprimée par la patience, l’humilité, l’amour et les bonnes œuvres. Garder les commandements de notre Maître et suivre son exemple, voilà notre vraie dette envers lui et la seule preuve valable de notre gratitude pour tout ce qu'il a fait. » (p. 4)
C'est à ce moment-là que mes yeux se sont vraiment ouverts. J’ai compris que les œuvres dont parlaient les Proverbes étaient l’expression des qualités morales et spirituelles telles que la patience, la générosité, le pardon, l’honnêteté, etc. Prenant une feuille de papier, j’ai dressé la liste des défauts que l’on pouvait me reprocher. En face de chaque défaut, j’ai inscrit la qualité à lui opposer. J’ai ensuite nié avoir une personnalité matérielle affligée de défauts, et j’ai affirmé que j’étais en réalité à l’image de Dieu, une image uniquement composée des qualités telles que la joie, la générosité. l’amour, la douceur, la compréhension des autres, etc. Je me suis attaché à vivre qu quotidien ces qualités. J’ai pardonné de tout cœur à ceux que je considérais comme responsables de mon malheur. Un peu plus d’un mois après avoir fait cela, j’ai assisté à une conférence de la Christian Science ayant pour thème l’abondance. Le conférencier a cité l’un des passages qui m’avaient moi-même éclairé. J’étais très heureux de constater cette unité de pensée.
De retour chez moi, j’ai eu envie d’aller rendre visite à mes parents. C’était un dimanche. Lorsque je suis arrivé, on m’a remis un message que quelqu’un avait déposé pour moi. On me donnait rendezvous le lendemain pour un emploi. Vous ne pouvez pas imaginer quelle a été ma joie! J’ai été effectivement embauché peu après. Le salaire était moins élevé que ce que je gagnais auparavant. Mais cela m’a donné l’occasion d’apprendre à exprimer aussi la patience. A la fin de l’année, j’ai reçu une promotion accompagnée d’un meilleur salaire. Plus tard, j’ai réussi à remonter mon affaire. Par ailleurs, j’ai pu poursuivre mes études universitaires, j’ai recouvré la santé, et mon épouse a pu enfin me rejoindre sans manquer de rien. Je ne prétends pas avoir éliminé tout défaut. Mais j’ai appris à chercher en premier le royaume des cieux et à suivre le Christ sur le chemin qui mène au bonheur.
