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Être à la hauteur

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de février 2006


J’avais toujours été perfectionniste. Cela me définissait bien, me semblait-il. Je plaçais la barre très haut dans mon travail, dans mes relations personnelles, dans mon rôle de père et mes activités d’église. Et quand je restais en dessous de la barre, j’étais extrêmement dur avec moi-même.

Lorsqu’il s’agissait de choses importantes – ne pas terminer un travail à temps ou me tromper dans la préparation d’un budget, par exemple – cela m’empêchait de dormir. Si cela portait sur de petites choses, comme ne pas avoir rappelé une personne avant un délai qui me semblait correct, je devenais irritable et impatient à l’égard des autres.

Sans être vraiment conscient de l’importance du problème, il m’arrivait de tourner en rond pendant des jours parce que je me sentais incompétent, incapable d’être à la hauteur de mes attentes. Cette attitude pesait souvent sur mes rapports avec les autres, notamment ma famille. Je m’en prenais à eux pour la mauvaise opinion que j’avais de moi-même.

Je savais bien que cela n’était pas juste et priais de temps en temps à ce sujet. Mais je n’avais jamais vraiment traité le problème jusqu’à l’été 1996, lorsque j’ai commencé à ne pas me sentir bien. J’avais très souvent des accès de fièvre, j’étais en sueur et je n’avais plus aucune force. Je n’avais encore jamais eu ce genre de symptômes. J’étais souvent obligé de quitter mon travail durant la journée pour rentrer me reposer chez moi. Mon cou s’est mis à enfler et une grosseur importante est apparue sur le côté.

J’ai l’habitude de résoudre mes problèmes par la prière. J’ai donc prié pour voir que ces symptômes ne faisaient pas partie de mon identité d’enfant de Dieu. Dieu ne m’avait pas créé comme un mortel susceptible d’être malade, mais comme Son idée spirituelle parfaite. Malgré mes prières, les symptômes se sont aggravés et manifestés plus souvent.

Comme je dirigeais le club de tennis local, j’ai décidé de me faire examiner par un médecin pour m’assurer que je ne souffrais pas d’un mal contagieux. Selon le diagnostic médical, j’avais un lymphome – une forme de cancer grave à évolution rapide – et je devais consulter un spécialiste immédiatement. Je n’avais « pas une minute à perdre ». Cela m’a fait un choc. Je ne m’attendais certainement pas à un tel diagnostic. J’en ai discuté avec ma femme, et, avec son soutien, j’ai décidé que je pouvais m’en remettre à la prière pour guérir. Les guérisons que j’avais déjà eues, ainsi que les témoignages de guérison que j’avais entendus à l’église ou lus dans le Journal et le Christian Science Sentinel m’ont convaincu que la Christian Science pouvait me guérir. J’ai demandé à un praticien de la Christian Science de prier avec moi, et j’ai pu me libérer provisoirement de mes activités professionnelles pour que nous puissions travailler ensemble.

J’aimerais pouvoir dire qu’en l’espace de quelques heures, voire quelques jours, j’ai été guéri, mais cela n’a pas été le cas. Les quatre semaines qui ont suivi ont été particulièrement éprouvantes. La maladie a passablement empiré, et il m’était devenu difficile de dormir la nuit. Lire et étudier n’étaient pas chose facile non plus. J’étudiais dès que je me sentais assez bien pour le faire. Dès que je me sentais trop mal pour lire, je priais en méditant la Prière du Seigneur ou « l’exposé scientifique de l’être » énoncé dans Science et Santé (p. 468). J’écoutais aussi des cassettes de cantiques tirés de l’Hymnaire de la Christian Science.

Au cours de cette période, j’ai constaté que j’avais certaines choses à apprendre. En premier lieu, je devais surmonter la peur: peur du cancer et de ses conséquences, peur que la Christian Science ne puisse guérir ce mal, peur que mes prières ne soient pas à la hauteur, peur que la peur du cancer, si oppressante dans le monde entier, soit trop grande pour être surmontée, et enfin, peur de ne pas pouvoir venir à bout de mes propres craintes.

Grâce à la prière, je me suis rendu compte que toutes ces peurs étaient sans fondement. Le praticien m’a rappelé que Dieu m’avait créé spirituellement à Son image et à Sa ressemblance, comme l’explique la Bible (voir Genèse 1:26, 27). Dieu n’avait pas créé un mortel avec un corps matériel sujet à la maladie. J’ai fini par comprendre que c’étaient des croyances erronées concernant mon être, le cancer et le monde environnant qu’il me fallait guérir. J’avais besoin de changer ma façon de penser, et non ce qui était réel ou vrai au sujet de ce « moi » créé par Dieu.

Il me fallait aussi vaincre la peur de la mort. A plusieurs moments, au cours de cette période, j’ai eu le sentiment que j’allais mourir. Je me suis demandé si je devais prendre certaines dispositions pour me préparer à cette éventualité. Mais chaque fois que me venaient ces suggestions, elles étaient suivies de ce qui me semblait être des messages de Dieu m’exhortant à ne pas me soumettre à la croyance que j’étais sur le point de mourir. Je me suis rendu compte que ces plans humains qui semblaient raisonnables, et même inspirés par des sentiments attentionnés, étaient en l’occurrence tout à fait injustes, car ils signifiaient que je préparais mon départ. Il me fallait au contraire reconnaître avec constance, et souvent avec véhémence, que je ne pouvais jamais être autrement que bien portant. Si Dieu, ma seule cause et mon seul Créateur, ne m’avait jamais créé malade, je ne l’étais donc pas et ne pouvais manifester aucun symptôme de cancer ni d’aucune autre maladie. Je ne pouvais pas mourir car j’étais créé par Dieu comme Son reflet éternel. Ma vie était en Lui et elle était éternelle.

En raisonnant ainsi, je me suis rendu compte qu’il me fallait aussi revendiquer ma liberté à l’égard de toutes les lois matérielles entourant la maladie. La loi de l’hérédité, par exemple, prétendait que je risquais de mourir comme ma grand-mère, décédée d’un cancer. Une autre loi matérielle affirmait que certaines habitudes alimentaires prises au cours de ma vie pouvaient être à l’origine de ce mal. Une troisième loi prétendait que mes nombreuses heures passées sous le soleil à jouer au tennis et à enseigner ce sport pouvaient également provoquer le cancer.

Ce passage de Science et Santé était la réponse à ces croyances erronées: « Pour être immortels nous devons abandonner le sens mortel des choses, nous détourner du mensonge de la fausse croyance pour nous tourner vers la Vérité, et chercher les faits de l’être dans l’Entendement divin. » (p. 370) J’ai demandé à Dieu de m’aider à abandonner le sens mortel des choses et à me détourner du mensonge de la fausse croyance pour me tourner vers la Vérité. J’ai prié pour chercher les faits de l’être dans l’Entendement divin et non dans ce que l’entendement humain considérait comme sain ou dangereux. J’ai ainsi commencé à comprendre (et non plus seulement à accepter comme vrai) que « l’Esprit est la Vérité immortelle; la matière est l’erreur mortelle. » (ibid., p. 468)

Parallèlement, je me suis rendu compte que je devais changer l’image que j’avais de moi-même et qui était à l’origine de mon prétendu perfectionnisme. Passer toute une journée à se traiter d’incompétent était en fait une forme de haine de soi. La norme que j’avais établie pour moi-même était une norme humaine erronée, inspirée par l’entendement humain erroné. Elle n’avait rien à voir avec Dieu ou avec ce qu’Il connaissait de moi, Son enfant bien-aimé et parfait.

Je devais apprendre à m’aimer comme Dieu m’aimait. Cela impliquait de renverser toutes les pensées de haine qui me venaient. La tâche était ardue car, comme je l’ai expliqué, j’avais pris l’habitude d’être très critique à mon égard et parfois aussi à l’égard des autres. Le praticien m’a apporté une aide précieuse en me faisant remarquer que les pensées de haine n’étaient pas mes pensées. Elles ne provenaient pas d’un mortel séparé de Dieu. C’étaient des mensonges qu’il fallait considérer comme tels et renverser. Je me suis donc mis en devoir de remplacer les pensées de haine par des pensées d’amour exprimant la vérité de l’être.

Dès que me venait la pensée que j’étais stupide ou que je n’étais pas à la hauteur, je rectifiais cette suggestion en affirmant ce qui était vrai à mon sujet, savoir que j’étais l’expression d’un Dieu entièrement bon et aimant. Je me disais par exemple: « Non ! Ce n’est pas toi. Ce n’est pas l’homme que Dieu a créé. Tu es l’homme créé par Dieu. Tu es aimé. Tu reflètes l’amour. Tu reflètes la compréhension. Tu reflètes les compétences dont tu as besoin maintenant même, la compréhension, les connaissances qui te sont nécessaires maintenant même. Et cela ne vient pas de toi, mais de Dieu. »

Grâce au soutien quotidien et dévoué du praticien ainsi qu’à mon étude et à mes prières, je parvenais à m’aimer davantage et à mieux suivre ce commandement de Jésus: « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » (Matthieu 22:39) Cependant, au bout de trois mois, je n’avais constaté aucune amélioration physique. Les choses semblaient même empirer.

Au cours d’une journée particulièrement difficile, je me suis agenouillé dans ma chambre et je me suis adressé à Dieu en sanglotant: « Père, aide-moi, s’il Te plaît. Que me faut-il savoir ? Que veux-Tu que je fasse ? Je ne veux pas mourir. »

Au bout d’un moment, plusieurs pensées se sont nettement imposées: « Tu ne vas pas mourir. Tu ne souffres pas. Va de l’avant. » A cet instant, j’ai su que j’étais guéri. J’ai su avec certitude que Dieu était à l’origine de la guérison, et non pas moi ni le praticien. J’ai saisi, compris, cette vérité spirituelle fondamentale: rien ne pouvait m’empêcher d’exprimer Dieu, la Vie, à ce moment même et éternellement. Dès lors, chaque jour je me suis senti un peu mieux. Les symptômes ont régressé, je dormais mieux la nuit. J’ai repris des forces, et la grosseur sur le cou a commencé à diminuer. Deux semaines plus tard, j’envisageais de reprendre mon travail. En l’espace de quelques mois, j’étais complètement guéri et menais à nouveau une vie normale.

Pendant plusieurs années, cependant, j’ai ressenti par moments une douleur au cou, à l’ancien emplacement de la grosseur. J’étais également sujet aux rhumes et manifestais certains des anciens symptômes. Un jour, un membre de ma famille a émis l’hypothèse que le mal n’était qu’en rémission. En d’autres termes, je n’étais pas totalement guéri. Cette remarque m’a aidé à voir que je devais accepter le fait que ma guérison avait bel et bien été complète. Du début à la fin, cette histoire n’avait jamais fait partie de la réalité spirituelle. Je n’étais pas un mortel guéri d’une maladie redoutable, mais une idée spirituelle créée par Dieu, qui n’avait jamais été un seul instant en dehors de Sa sollicitude pleine d’amour et de Son gouvernement. Les derniers symptômes, moins agressifs, ont disparu peu à peu au cours des deux années suivantes, tandis que je continuais à affirmer mon immunité complète.

Pour ce qui est de perfectionnisme, je continue d’apprendre à m’aimer chaque jour et à me voir comme Dieu me voit. Mais cette guérison m’a vraiment libéré de cette haine profonde de moi-même qui s’était logée dans ma pensée pendant si longtemps. A présent, je pardonne plus volontiers les fautes que je perçois en moi et chez les autres.

Ce que cette épreuve m’a appris pourrait se résumer dans cette question posée par Mary Baker Eddy: « La Science ne vous a-t-elle pas appris cette leçon — que le mal est impuissant, qu’un mensonge n’est jamais vrai ? » (Écrits divers, p. 336) Je réponds par un « oui ! » catégorique.

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